Au nom du Père, du Fils et de la Fiat Punto

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Au nom du Père, du Fils et de la Fiat Punto

En Bolivie, un prêtre bénit des bagnoles, des chauffeurs et des moteurs.

Toutes les photos sont de Nicolas Rybarczyk.

Lors de mon dernier road trip en Amérique du Sud, je suis tombé tout à fait par hasard sur la ville de Copacabana, sise en Bolivie. C'est en déambulant dans les rues de cette bourgade que j'ai assisté à une cérémonie surnommée la bendición de movilidades – ou « baptême des voitures ». Le rituel est inaltérable : un prêtre bénit les membres d'une famille, puis se tourne vers une voiture, ouvre le capot, et se met à prier. Après cela, il jette de l'eau bénite sur le pare-brise, les clés de la bagnole, et pose pour une dernière photo avec tout le monde.

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Aussi bizarre qu'il puisse paraître, ce baptême est une institution dans le coin. Il a lieu toutes les semaines, et rassemble des dizaines de personnes. Pour l'occasion, des Boliviens et des Péruviens – Copacabana est située à quelques kilomètres de la frontière – décorent leur automobile de manière extravagante, l'ornant de guirlandes, de fleurs ou de paillettes.

La prière et la bénédiction du prêtre font écho aux nombreuses croix qui parsèment les routes boliviennes en hommage aux accidentés. Sur place, le code de la route est peu appliqué, et le pays est souvent considéré comme l'un des plus dangereux au monde en ce qui concerne la circulation automobile. C'est sans doute pour cela que les gens viennent jusqu'à Copacabana : pour se rassurer. Les infrastructures routières sont encore perfectibles, et la Bolivie est célèbre pour ses routes dangereuses, comme celle des Yungas – surnommée la route de la Mort.

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