Aux portes de l'Europe

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LE NUMÉRO FRONTIÈRES

Aux portes de l'Europe

En janvier dernier, le photographe Elliot Ross a documenté le quotidien des derniers demandeurs d'asile échoués sur les îles grecques.

Des gilets de sauvetage orange jetés par les demandeurs d'asile entourent la côte de Lesbos.

Cet article est extrait du numéro « Frontières »

Depuis l'année dernière, plus d'un million de demandeurs d'asile – dont la moitié cherchent à fuir la guerre en Syrie – ont tenté de traverser la mer Égée, afin de rejoindre les îles grecques de Lesbos et Chios. S'il est dangereux de traverser ces eaux étroitement surveillées sur des bateaux bondés, cette route est considérée comme étant la plus sûre pour quiconque souhaiterait obtenir le statut de réfugié en Europe. À leur arrivée, les demandeurs d'asile sont accueillis dans des camps comme celui de Moria, sur l'île de Lesbos, où ils attendent de recevoir leur statut.

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En mars dernier, afin de ralentir le flux de réfugiés vers le Vieux Continent, l'Union européenne et la Turquie ont passé un accord pour empêcher les réfugiés de traverser la mer Égée. L'agence européenne pour la gestion des frontières s'est mise à renvoyer des demandeurs d'asile en Turquie, suscitant une vague d'indignation de la part de groupes humanitaires. Les portes de l'Europe sont définitivement fermées. (En contrepartie, les citoyens turcs se sont vus offrir la possibilité de voyager en Europe sans visa et les discussions ont repris quant à l'intégration du pays au sein de l'Union.) En janvier dernier, le photographe Elliot Ross a documenté le quotidien des derniers demandeurs d'asile échoués sur les îles grecques.

Un bénévole aide une femme âgée à descendre de son bateau, peu après son arrivée sur les rives de Lesbos.

Des chambres à air flottent près des côtes de Lesbos. Elles font office de bouées de fortune pour ceux qui ne peuvent pas s’offrir de gilet de sauvetage, lesquels sont trop souvent vendus à des prix exorbitants.

Des couvertures fournies par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sont entassées dans un immeuble abandonné de l’île de Leros. Les réfugiés les rassemblent ici en attendant de pouvoir voyager dans le reste de l’Europe.

Dans un immeuble abandonné de Leros, Mohammed – réfugié syrien – attend d’être déclaré.

Un demandeur d’asile algérien se fait couper les cheveux à Leros. Considéré comme un migrant économique, il n’a pas le droit de voyager en dehors de la Grèce.

Dans le camp de Moria, des branches d’arbres sont utilisées pour faire du feu de bois. Beaucoup de nouveaux arrivants sont contraints de brûler des vêtements et des couvertures pour se réchauffer.

Sana Waled Gazmate Mardini et Mohammed Shaher Mardini se tiennent dans un immeuble abandonné de Leros. Avant de fuir la guerre, Mohammed possédait des usines de lingerie à Damas – sa femme y officiait en tant que directrice générale.

Mohammed, 15 ans, originaire de Beyrouth, aux côtés de son oncle et de son père au camp d’Eleonas, à Athènes. Le bateau qui transportait Mohammed et sa famille s’est renversé, mais un garde-côte grec a pu secourir toutes les personnes à bord. L’année dernière, plus de 3 700 réfugiés se sont noyés en tentant de rejoindre l’Europe.

Faradj Aissa jette un œil par la fenêtre d’un immeuble déserté de Leros. Des bénévoles fournissent des sandwichs et des bouteilles d’eau aux demandeurs d’asile qui attendent d’être déclarés par les autorités grecques.

Un Congolais patiente au camp d’Eleonas. Le statut de réfugié ne lui a pas été accordé, et il y a de grandes chances qu’il soit renvoyé en République démocratique du Congo.

Sanaa Karom prend la pose, quelques instants après avoir reçu les papiers lui accordant le statut de réfugiée au sein de l’Union européenne. Karom a fui Alep, avec des femmes et des jeunes filles que les combattants de l’État islamique cherchaient à réduire en esclavage.