Cet article est extrait du numéro « Frontières »Depuis l'année dernière, plus d'un million de demandeurs d'asile – dont la moitié cherchent à fuir la guerre en Syrie – ont tenté de traverser la mer Égée, afin de rejoindre les îles grecques de Lesbos et Chios. S'il est dangereux de traverser ces eaux étroitement surveillées sur des bateaux bondés, cette route est considérée comme étant la plus sûre pour quiconque souhaiterait obtenir le statut de réfugié en Europe. À leur arrivée, les demandeurs d'asile sont accueillis dans des camps comme celui de Moria, sur l'île de Lesbos, où ils attendent de recevoir leur statut.
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En mars dernier, afin de ralentir le flux de réfugiés vers le Vieux Continent, l'Union européenne et la Turquie ont passé un accord pour empêcher les réfugiés de traverser la mer Égée. L'agence européenne pour la gestion des frontières s'est mise à renvoyer des demandeurs d'asile en Turquie, suscitant une vague d'indignation de la part de groupes humanitaires. Les portes de l'Europe sont définitivement fermées. (En contrepartie, les citoyens turcs se sont vus offrir la possibilité de voyager en Europe sans visa et les discussions ont repris quant à l'intégration du pays au sein de l'Union.) En janvier dernier, le photographe Elliot Ross a documenté le quotidien des derniers demandeurs d'asile échoués sur les îles grecques.