Brooke Candy aimerait que vous vous touchiez en matant ces photos

Photos : Mark Hunter
Maquillage : Elvis Zavaleta

Au moment où vous me lisez, vous avez déjà certainement aperçu Brooke Candy, cette Lil' Kim post-apocalyptique en Une de tous les magazines de mode et qui sort de l'océan avec ses tresses roses parfaitement ordonnées dans le clip de Grimes intitulé « Genesis ». Avec la sortie de son premier single-manifeste « Das Me », la jeune Américaine originaire de Los Angeles met une voix sur l'esthétique de strippeuse-princesse-guerrière qui avait fait d'elle une icône du Net. Son premier clip est un aperçu de son imaginaire peuplé de limousines Cadillac rose bonbon, d’ongles olympiques et d’insultes au bon goût, sans oublier l'accessoire chaud du moment : un bambin asiatique en laisse. Brooke envoie valser tous les stéréotypes misogynes sur un son abrutissant, invite les gars à « secouer leur bite » et rassure les dames : « la prochaine fois qu’ils te traiteront de pute », dit Brooke Candy, « choisis de t’en foutre ». On a demandé à Brooke ce qui avait inspiré son look et ce que la « Freaky Prince$$ » autoproclamée envisageait pour le futur.

VICE : D'où vient ton nom ?
Brooke Candy : Brooke Candy, c'est mon vrai nom. Regarde ma carte d'identité.

Quel a été le fardeau le plus lourd à porter en tant qu'artiste débutante ?
Le plus dur, c’était d’être constamment comparée à d'autres artistes. C'est pas parce que je suis blanche que je ressemble à Kreayshawn ou à Iggy Azalea. C'est pas non plus parce que j’ai un look original qu'il faut me comparer à Lady Gaga. Je les respecte toutes, mais en tant qu'artiste je suis moi-même et je crée quelque chose d’unique.

T’es réputée pour ton style. Qu’est-ce qui l’influence ?
Tous les looks de Lil' Kim, surtout celui qu'elle avait pour les VMA de MTV, quand elle était en sirène violette avec les seins à l'air. J'aimais bien aussi le look de Christina Aguilera avec ses tresses africaines et ses piercings faciaux qui étaient super cool. Le film BAPS m'a donné envie d'être au top dans le style ghetto. Et tous les looks de Gwen Stefani, aussi. Elle pompe les éléments les plus cool des différentes cultures et les mélange. Elle l’a fait des années avant tout le monde. Les trucs hybrides entre humains et aliens tirés de la science-fiction m'inspirent aussi – comme Le Cinquième Élément ou Mystique dans X-Men.

Qu’est-ce qui fait un bon look ?
Il faut que chaque élément soit parfait. Des ongles aux cheveux et au maquillage, en passant par les bijoux, tout doit claquer. Faut envoyer du lourd, baby ! Et se donner à fond. Par exemple, ça prend une dizaine d’heures pour me faire des tresses.

C'est difficile de conserver un look cohérent ?
C'est un peu compliqué, mais j'aime tellement le rendu final que ça vaut carrément le coup de rester assise des heures durant pendant qu'on me fait les ongles et qu'on me tresse les cheveux.

Comment tes parents ont pris ta célébrité… et tes tenues ? Parfois t’es genre, à poil.
Ils ne connaissent pas bien tout ce que je fais, mais de toute façon je ne fais pas ça pour eux. Mon art, mon esthétique, tout ça je le fais pour moi et pour les gens qui me comprennent.

C’est quoi une journée normale pour toi ?
Me lever, allumer un joint, répondre à mes mails, m'allumer un autre joint, aller au studio, mettre au point des chansons, m'allumer encore un joint… Après, ça dépend des jours, soit je vais au strip-club et je me fais de l'argent vite fait bien fait, soit j'appelle mes potes et on se défonce la gueule en règle.

Quelle est la chose la plus bizarre qu'un fan d'Internet t'ait demandée ?
Un mec m'a dit que j’embrouillais sa bite, parce que je renvoyais une image hyper sexualisée mais aussi assez étrange et parfois même masculine.

T’as un copain ou une copine ?
J'en ai plusieurs, qui tournent. Je suis une amoureuse et une combattante.

Qu'est-ce que tu recherches chez un potentiel prétendant ?
Je suis une putain de tarée, donc il faut qu'il soit vraiment fou, ouvert d'esprit, et qu'il sache comment s’y prendre avec moi. Je suis pas une personne facile à gérer, mais ça vaut le coup parce que je suis passionnée.

Tu peux me parler un peu de « Das Me », ton premier single ?
Ça pose les bases de ma personnalité. C'est un manifeste, une sorte de panorama de tout ce que je veux accomplir au cours de ma carrière.

T’as un message à faire passer dans tes chansons ?
Je veux que les femmes se sentent fortes et osent violer les règles qui dictent la façon dont elles sont censées se comporter sexuellement. Je veux que quand on les traite de salopes, elles s’approprient l’insulte. À partir de maintenant, « salope » est un compliment.

Comment tu t'imagines à 50 ans ? Tu feras la même chose ?
Je serai putain de riche avec une grosse baraque sur la plage, j'aurai des chevaux, il y aura toutes mes potes et des montagnes de weed. Là, je serai super HEUREUSE !

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