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LE NUMÉRO PRÉFÉRÉ DES OUGANDAIS

Des nouvelles d'un peu partout

Pendant que des junkies australiens tuent des cerfs pour se payer leur drogue, des crevettes tueuses font des ravages en Grande-Bretagne.

LES JUNKIES AUSTRALIENS REVENDENT DES CERFS MORTS

Illustration : Ole Tillmann

En Australie, un gang de chasseurs accros à la méthamphétamine revend des têtes de cerfs pour se payer sa drogue. Si le scénario semble tout droit tiré d' Acid Test, il s'agit d'un vrai problème dans les contrées les plus reculées du pays.

Récemment, après avoir été guidés par une odeur moribonde, des fermiers de Victoria ont découvert des carcasses de nombreux cerfs décapités. En conséquence, la police a lancé une enquête pour braconnage illégal.

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« Ces quelques criminels ont des moyens financiers limités pour subvenir à leur addiction. Ils vivent dans les Alpes australiennes. La plupart sont au chômage, bien qu'ils aient grandi dans la culture de la chasse. En conséquence, ils utilisent leurs seules compétences pour subvenir à leurs besoins. »

Le gang a utilisé des talkies-walkies, des panneaux pour bloquer les routes et des caméras. Ils se sont aussi fait remarquer pour leur usage de puissantes lumières afin d'étourdir les cerfs, ce qui facilite la capture des plus belles bêtes. Une tête de cerf mâle munie de bois peut valoir jusqu'à 250 euros, ce qui peut vous permettre d'acheter pas mal de meth – même en Australie, où la drogue est vendue à un prix élevé.

En raison de la volonté des Australiens à dépenser leur argent dans les stupéfiants, les gangs internationaux ont inondé le pays en meth. En conséquence, l'Australie possède l'un des taux de consommation de meth le plus élevé au monde. Le produit est la troisième drogue la plus populaire du pays, derrière l'ecstasy et la weed.

Alex Horne

LES EBOOKS D'OCCASION OU LES NOUVELLES FRONTIÈRES DU PIRATAGE

Illustration : Ole Tillmann

Après avoir longtemps débattu sur le piratage, les tribunaux hollandais se posent une nouvelle question : les fichiers digitaux peuvent-ils ou non être revendus d'occasion ? L'été dernier, Tom Kabinet, une start-up hollandaise, a lancé un site sur lequel les utilisateurs pouvaient uploader et revendre leurs eBooks une fois terminés.

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Si l'idée d'un eBook « d'occasion » peut sembler saugrenue, pour les fondateurs de ce marché en ligne, revendre des livres numériques ou des livres en papier revient à la même chose. L'Association des éditeurs hollandais est en désaccord, arguant que, comme un eBook ne s'abîme pas, il ne peut pas être considéré « d'occasion ». L'organisation a donc traîné en justice Tom Kabinet pour infraction au copyright. Elle a en outre accusé l'entreprise d'encourager le piratage étant donné que le site proposait des livres sans digital watermark.

Tom Kabinet a gagné le procès en se référant à une loi européenne de 2012 qui permet aux acheteurs de revendre des licences de logiciel. Le juge a néanmoins ordonné à l'entreprise de retirer de sa liste tous les eBooks ne disposant pas de watermark. Cette mesure a largement réduit le nombre de titres proposés, jusqu'à presque tuer le site. Tom Kabinet prévoit maintenant de lancer un abonnement illimité.

Si l'affaire Tom Kabinet marque une avancée sans précédent pour le marché de fichiers numériques d'occasion, il faudra sûrement du temps avant de pouvoir revendre légalement des MP3 de Gucci Mane. Ainsi, tant que les tribunaux demanderont des preuves légales d'achat, la vente de bits de seconde main semble une entreprise quelque peu risquée.

Twan Stoffels

LES CREVETTES TUEUSES DE GRANDE-BRETAGNE

Photo de Winfried Rothermel/AP

La crevette tueuse est une espèce de crustacé originaire d'Europe de l'Est. Mais depuis 1992, elle a fait sienne les eaux d'Europe de l'Ouest. Jaimie T.A. Dick, professeur en invasion écologique à l'université Queen's de Belfast, explique : « Elles font des ravages. Elles tuent et ne finissent pas ce qu'elles mangent. Imaginez des humains qui rentreraient dans une pâtisserie pour croquer un morceau de chaque gâteau, puis les laisseraient pourrir. »

Le problème est que, même dans des zones déjà très peuplées, la crevette continue de se reproduire, même quand elle n'a plus de nourriture. Habituellement, dans ce genre de cas, une espèce s'éteint et est remplacée par une autre. Mais quand la crevette tueuse, connue sous le nom scientifique Dikerogammarus villosus, ne peut plus se nourrir d'invertébrés ou d'yeux de poissons – son régime idéal –, elle se tourne vers d'autres sources d'énergie, notamment les algues.

Si peu de cuisiniers les incluent dans leurs mets – à part dans quelques pays, le Japon par exemple –, vous pouvez l'utiliser pour votre voiture. La chitine, une molécule qu'on retrouve dans la carapace de la crevette, peut en effet servir à fabriquer du biocarburant. Capturer la bête ne va néanmoins pas résoudre complètement le problème. « Si vous les capturez dans les rivières, ça ne va pas forcément être bénéfique, explique Dick. Au contraire, vu qu'il y en aura moins, il y aura plus de nourriture et celles qui resteront grandiront et se reproduiront deux fois plus vite. »

Marcus Thompson