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LE NUMÉRO WALL STREET

Des nouvelles d'un peu partout

Les eurosceptiques allemands se reconvertissent en marchands d'or, tandis que les Pays-Bas font leur premiers pas vers le revenu de base universel.

LE PARTI ANTI-EURO ALLEMAND EST DEVENU MARCHAND D'OR

Illustrations : Ole Tillmann, photo : Johan Ordonez/AFP/Getty Images

L'an dernier, l'AfD, parti allemand d'extrême droite équivalent du Tea Party, s'est fait remarquer pour ses tirades eurosceptiques. Depuis, il s'est mis à vendre de l'or. L'AfD a étudié différents moyens de collecter de l'argent, y compris la vente de Viagra, mais a finalement opté pour le métal précieux. Étant donné la réputation de l'or comme un investissement « sûr », il s'agissait d'un choix idéal pour un parti fondé sur la peur en général – la peur du gouvernement, celle des migrants ou de l'effondrement économique. Peu après, le site de vente d'or du parti a été désactivé, prétendument en raison d'un trop grand engouement, lequel aurait nécessité du temps afin que toutes les commandes puissent être traitées. Bien que cela soit en partie vrai – apparemment, ils ont vendu pour 1,6 million d'euros d'or –, la véritable raison de cette désactivation est autre : le site a été piraté et les noms et adresses de certains acheteurs ont été diffusés sur internet. Le gouvernement allemand s'interroge désormais sur la légalité d'une telle opération, ce qui pourrait bien causer davantage de problèmes à ces marchands d'or d'un nouveau genre.

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Stefan Lauer

DE L'ARGENT SANS RIEN FAIRE AU PAYS-BAS

Prochainement, les Pays-Bas expérimenteront à petite échelle le revenu de base universel et sans condition. Dans une société où de plus en plus de tâches deviennent automatisées, il est en effet peut-être temps de séparer travail et revenu salarial. Une récente étude de l'université d'Oxford a prédit que près de la moitié des emplois pourraient devenir automatisés d'ici les vingt prochaines années. Aujourd'hui, il semblerait que la révolution robotique qui nous a un jour promis un futur dans lequel nous n'aurions plus qu'à nous asseoir derrière un bureau pendant que les machines feraient notre boulot ne profitera qu'à une petite minorité.

MIESlab, un laboratoire social néerlandais qui réfléchit à de nouvelles approches concernant les problèmes sociaux, est derrière cette idée de revenu de base universel. Le but est d'offrir aux citoyens adultes une somme d'argent fixe sans leur poser la moindre question. Les responsables de l'idée espèrent instaurer l'opération dans le Nord des Pays-Bas, où le taux de chômage est plus élevé que dans le reste du pays.

« Beaucoup de choses ont été essayées au fil des ans, mais aucune ne semble avoir fonctionné », explique Jan Willem Wennekes de MIESlab. « Peut-être devrions-nous accepter le fait que certaines personnes n'ont pas de travail car il n'y a pas d'offres pour eux. Peut-être pouvons-nous trouver une autre solution que de les forcer à travailler pour un salaire de misère. Un salaire sans contrepartie pourrait leur donner une telle liberté que même les plus paumés pourraient s'insérer dans la société. »

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Laurens Kraaijenbrink

LES EXPLOITATIONS MINIÈRES DU GUATEMALA SONT DIRIGÉES PAR DES ENTREPRISES CANADIENNES HORRIBLES

75 % des exploitations minières de la planète sont basées au Canada, et leurs nombreuses violations des droits humains sont inquiétantes. Au Guatemala, où les entreprises canadiennes contrôlent 88 % de la production minière nationale, ce marché était évalué à plus de 600 millions de dollars en 2012. Selon un rapport d'Amnesty International publié en septembre dernier, les communautés indigènes et non indigènes du pays s'opposent à la présence d'exploitations à proximité de leurs villages et sur leurs terres, craignant que les extractions n'endommagent l'agriculture locale. L'engagement de certains leaders communautaires leur a même valu d'être la cible de violences. En 2005, Raúl Castro Bocel, militant anti-extraction, a été tué lors de la dispersion par la police d'un blocus de 40 jours qui empêchait les ouvriers d'une exploitation dirigée par l'entreprise canadienne Glamis Gold de travailler. La non-résolution de ce crime n'a fait qu'augmenter la méfiance des habitants vis-à-vis des opérations minières et renforcer le gouvernement dans sa politique.

Pendant des années, les Guatémaltèques et les associations de défense des droits de l'homme locales et internationales ont tenté de faire pression sur le gouvernement et les entreprises étrangères pour une meilleure coopération. L'année dernière, sous la pression de l'ONU, le président Otto Pérez Molina a proposé un moratorium de deux ans concernant les nouvelles mines de métaux. Amnesty International a néanmoins réclamé des mesures plus fortes : « Il est primordial que la nouvelle législation garantisse que l'État guatémaltèque assume ses responsabilités concernant les droits humains. » Le rapport appelait aussi le Canada à créer une loi régissant les activités de ses entreprises nationales basées à l'étranger de la même façon que sur son territoire. Ce geste sans précédent forcerait enfin les compagnies minières à opérer avec conscience.

Jordan Sowunmi