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LE NUMÉRO LINGE SALE

Des nouvelles d'un peu partout

Un prêtre roumain condamne les arcs-en-ciel en raison de leur « symbolique homosexuelle », tandis que les pilotes de ligne canadiens n'ont plus le droit d'afficher d'images pornographiques dans leur cockpit.

LES PILOTES DE LIGNE CANADIENS ONT-ILS UN PROBLÈME AVEC LE PORNO ?

Illustration : Ole Tillmann

Fin septembre, un mémo interne d'Air Canada a été révélé. Il expliquait que la compagnie aérienne avait demandé à ses pilotes de retirer leurs « images pornographiques » des cockpits. Selon la note, ce n'était pas la première fois. « Évoquer de nouveau ce problème ne me ravit pas, mais il y a malheureusement des gens qui n'ont pas encore compris le message », a écrit le capitaine Rod Graham, pilote d'Air Canada et directeur des opérations de la flotte.

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Les médias canadiens ont vite répandu la nouvelle et des articles aux titres évocateurs tels que « Les pilotes d'Air Canada ne peuvent s'empêcher d'afficher du porno dans leurs cockpits » ou « Le porno est un problème dans les cockpits d'Air Canada » ont éclos ici et là. Mais selon un pilote d'Air Canada avec lequel VICE s'est entretenu, le problème demeure minime.

« C'est juste un délire entre pilotes qui desservent Las Vegas », explique-t-il. « Ce ne sont pas des vidéos ou des magazines – ce sont des cartes de visite de prostitués que l'on offre à tout le monde à Vegas. Le but du jeu est d'en dissimuler le plus possible dans les cachettes
du cockpit. »

Grâce à leurs frasques, les pilotes canadiens ont reçu un cadeau : le site porno Brazzers, basé à Montréal, leur offre désormais un abonnement gratuit pour toute la durée de leur contrat chez Air Canada. Pour ce faire, les pilotes doivent contacter publiquement l'entreprise via Twitter. À l'heure actuelle, seul un pilote a accepté l'offre

Jordan Sowunmi

LES PRÊTRES ROUMAINS DÉTESTENT LES ARCS-EN-CIEL

Photo : Ionut Tabultoc/Mediafax Foto

Cet automne, la ville de Botoşani, en Roumanie, a exposé une œuvre d'art composée de 400 parapluies suspendus dans la rue. Un prêtre d'une paroisse locale a alors réclamé aux autorités municipales de retirer ceux aux couleurs de l'arc-en-ciel en raison de leur « symbolique homosexuelle ». La mairie a dûment accepté la demande. Eugen Ţurcanu, maire adjoint de la ville, a expliqué « avoir remplacé les parapluies de sorte à ne pas créer de tensions inutiles », décision vite décriée par les militants gays locaux.

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« Les autorités ne devraient pas prendre au sérieux un prêtre qui pense que la petite ville chrétienne de Botoşani est victime d'une invasion gay », a déclaré Florin Buhuceanu, président de ACCEPT, la principale ONG LGBT de Roumanie.

Mihai Popescu

DES JUSTICIERS SÈMENT LA TERREUR SUR LES ROUTES RUSSES

Illustration : Ole Tillmann

Depuis peu, les routes de Russie ne sont plus seulement surveillées par la police, mais aussi par de jeunes activistes qui luttent contre l'incivilité routière. Nommé « StopXAM » ou « Stop Impolitesse », ce groupe de militants s'assure que des conducteurs imprudents ne squattent pas illégalement les places de parking et les trottoirs. Au départ rallié au mouvement pro-Kremlin Nashi, StopXAM est né en 2010 et s'est depuis répandu dans d'autres pays d'Europe de l'Est. La principale méthode d'intimidation du groupe est l'humiliation : ils arrêtent les conducteurs et collent des autocollants géants sur leur pare-brise sur lesquels sont inscrites les mentions : « Je me fous de tout le monde – je me gare où je veux. » Ils postent ensuite les vidéos de leurs exploits sur la chaîne YouTube StopXAM qui compte déjà plus de 2 millions d'abonnés. Leurs actions déclenchent souvent l'hostilité des conducteurs.

StopXAM Moldavie est encore plus violent dans ses pratiques : ses membres n'hésitent pas à exploser le pare-brise de leurs victimes à l'aide de battes de base-ball. Le mouvement a-t-il permis une baisse de l'incivilité routière en Russie ? En quelque sorte, oui. De récentes vidéos ont montré que certains automobilistes se retiraient des trottoirs quand ils remarquaient la présence d'activistes de StopXAM. De nos jours, il semble qu'être ridiculisé sur internet soit devenu un châtiment plus craint que huit ans de travaux forcés en Sibérie.

Esra Gürmen