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LE NUMÉRO DU CONFLIT MORAL

Distant Planet

Nicholas Iammatteo a sorti sur Needwant une compile de ses edits de morceaux du mythique label house new-­yorkais Nu Groove.

Il y a un peu plus d’un mois, le jeune Italien Nicholas Iammatteo a sorti sur Needwant une compile de ses edits de morceaux du mythique label house new-­yorkais Nu Groove (1988-1992). Comme ça défonce du début à la fin, on lui a posé quelques questions. VICE : Comment t’es venu à la house ?
Nicholas Iammatteo : J’écoute de la dance music ­depuis que je suis tout petit. C’était la dance mainstream qui cartonnait dans les années 1990 en Italie. Les producteurs faisaient des tubes commerciaux avec des Italiens qui chantaient en anglais. Une espèce de descendance de l’italo disco. Oui, elle a généré un monstre.
Après j’ai commencé à aller en club et c’est là que j’ai découvert la vraie house, en particulier celle produite dans les années 1990. Le Red Zone Club est très populaire, ici à Pérouse. Il a ouvert en 1989, c’était l’un des premiers clubs à amener la vraie house en Italie, en faisant jouer Tony Humphries, Little Louie Vega, Kenny Carpenter, Ricky Morrison. Les deux DJ résidents jouaient les trucs les plus obscurs que j’avais jamais entendus. Alors j’ai commencé à chercher les titres des tracks, à les échanger avec d’autres gosses du coin puis à collectionner les 12” originaux. Je me souviens qu’on passait des années à identifier certains titres. Pourquoi t’as choisi Nu Groove ?
C’est l’un des premiers labels sur lesquels je suis tombé durant ces recherches. J’aimais les trucs dub, sombres (« Reason to Be Dismall » des Foremost Poets). Mais surtout, le catalogue est assez vaste ; les morceaux ne se ressemblent pas et certains sont imparfaits. Par exemple, je ne remixerai jamais les sorties Prescription Records, tous ces disques sont parfaits. Alors que certains Nu Groove ont des passages qui tuent mais qui ne sont pas développés ou partent dans des trucs trop étranges. Comment t’as fait la sélection ? T’étais en contact avec les mecs du label ?
Je pouvais seulement remixer les tracks produits par les frères Burrell, parce que ce sont eux que Needwant a pris l’initiative de contacter, et ils ont uniquement les droits sur leurs propres productions. Ils ne sont pas – ou plus – propriétaires du label, mais ils ont des tonnes de sorties. Pour être honnête, on n’a plus entendu parler d’eux après qu’ils ont été payés. Je pense qu’ils n’en ont plus rien à foutre de la musique. Parmi leurs morceaux, je me suis focalisé sur les moins connus. Je ne voulais pas bosser sur un chef-d’œuvre du genre « Song of the Siren » et le ruiner. J’ai pris quelques risques quand même, comme avec les morceaux de Bäs Noir et N.Y. House’n Authority. Ils t’ont filé les a cappella, les pistes, etc ?
Ni les acap, ni les pistes séparées, ni même les masters ! Tout ce que j’avais c’était mes 12” et une compile Nu Groove mixée par Little Louie Vega achetée à New York quand j’étais gosse. J’ai enregistré ça et fait beaucoup de sampling ; c’était très complexe, surtout en raison du son pourri de certains vinyles. Le seul acap que j’avais c’était celui du track de Basil, parce qu’il était sur le 12”, mais les autres c’étaient juste des samples de breaks, d’intros, de versions spéciales, de dubs, etc. Sinon je n’utilise pas de machines, que des VST. Comment ça ?
Dernièrement j’ai arrêté d’utiliser des samples. Je travaille de plein de façons différentes, j’utilise même des samples de banque de son – je n’ai pas honte de le dire. Il n’y a qu’une chose importante : la musique, si elle est bonne, elle est bonne, peu importe comment elle est faite. J’ai aussi fait de la techno récemment, des choses très différentes du son new-yorkais classique et même de la house ­nineties. Je ne veux pas me contenter d’un genre et faire la même chose pour toujours. Tu n’as jamais eu de souci avec tous les samples que tu utilises pour tes morceaux ?
Seulement une fois, pour un edit italo disco. Les mecs qui l’ont produit se sont plaints mais je crois qu’ils ont réglé ça à l’amiable avec le label. Ce genre de trucs arrive tout le temps avec les Italiens. À part ça, je n’ai jamais entendu Janet Jackson ou Toni Braxton se plaindre de mes samples, et si ça arrive, au pire, je n’aurai pas à payer d’avocat. Hein ? Pourquoi ?
La journée, je suis avocat stagiaire dans une boîte. OK. Il y a d’autres mecs que toi, Simoncino et Marcello Napoletano en Italie ?
Niveau musiciens, c’est vraiment bien en ce moment. En plus des mecs que t’as cités, il y a Fabio Monesi qui a sorti un morceau sur mon label House Sound Record et qui lance maintenant son propre label, Wilson Records. Il ne sortira que de la deep house, il a signé de bons mecs. Il y a aussi Massimiliano Di Lena et Marcoradi, de Pérouse eux aussi. Enfin il y a toujours des piliers de la house italienne comme Luca Trevisi, K Soul, Isoul8, etc. J’imagine que tu bosses sur des trucs, toi aussi.
J’ai quelques EP qui vont sortir d’ici peu et avec Needwant, on veut faire un single avec un vocaliste, un super chanteur. J’ai pensé à Romanthony, mais pour l’instant ce n’est qu’un projet. L’autre truc cool sur lequel je bosse, c’est un remix d’un track inédit de Virgo Four ; ça sortira sur Hotmix. Various Artists (compilés et édités par Nicholas) –
Back On Tracks (NEEDCD006), Needwant Recordings, Londres
Terrence Parker & Claude Young Jr – The 4 Play E.P. (VP001 ), Vibes and Pepper Records, Paris
Seaside Houz Boyz – Deephouz Yall (Crème 12-54 ),
Crème Organization, Leyde
Perseus Traxx – Coded Emotion (mos015),
MOS Recordings, Amsterdam