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LE NUMÉRO MODE 2013

Enfants à l’épreuve des balles

Amendment II propose des sacs à dos pare-balles à partir de 300 dollars. J’ai appelé son président, Derek Williams, pour savoir comment se portait sa petite affaire.
Matt Shea
London, GB

Photo publiée avec l’aimable autorisation d’Amendment II

En décembre dernier, un forcené a pris pour cible une école primaire à Newton, provoquant un débat animé sur le contrôle des armes à feu. Le mois de janvier ayant charrié de nouvelles fusillades, nombre de « solutions » ont vu le jour, comme armer les surveillants ou interdire toutes les armes à feu. Les ventes de vêtements d’enfants pare-balles ont explosé. Amendment II propose des sacs à dos pare-balles à partir de 300 dollars. J’ai appelé son président, Derek Williams, pour savoir comment se portait sa petite affaire.

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VICE : Vous aimez beaucoup le deuxième amendement, cher Derek ?
Derek Williams : On essaie de développer des produits pour sauver des vies, mais on est tous des partisans convaincus du port d’armes.

Vous avez le sentiment que ce que vous proposez encourage les gens à acheter plus d’armes ?
Je comprends que de l’extérieur, on dirait qu’on promeut le deuxième amendement. Mais il n’y a pas de relation causale entre la vente de produits pare-balles et les fusillades, sinon que la multiplication des tueries incite les gens à vouloir se protéger. J’insiste là-dessus, parce qu’on a eu beaucoup de courriers haineux dans lesquels on nous accusait d’incitation à la violence armée.

Vous vendez un truc qui s’appelle « armure sur mesure ». C’est quoi ?
On peut rendre pare-balles n’importe quel vêtement : veste, robe, pantalon. Les prix sont élevés – certains produits coûtent 2500 dollars. On vend ça à des stars, à tous ceux qui veulent avoir un bon look et se sentir protégés.

Vous pourriez faire un béret pare-balles ?
Oui, absolument.

Parlez-moi de ces cartables d’enfants pour lesquels on vous a traités de tous les noms.
Quand on allait dans des foires commerciales, les gens nous disaient : « Oh, c’est hyper léger, vous pourriez faire un gilet ou un sac à dos pour mon gamin, pour que je l’emmène à la chasse ? » ou alors « Mon gosse était à Virginia Tech pendant la fusillade de 2007, je ne veux plus prendre de risques ». Après la tuerie du Connecticut, les commandes ont explosé et aujourd’hui, on a une liste d’attente de quatre semaines pour nos sacs à dos.

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Les parents ne veulent pas protéger le torse de leurs enfants, aussi ?
Toutes les armures ont leurs failles. J’ai eu une commande la semaine dernière, une dame qui voulait un manteau violet pare-balles pour sa fille de 6 ans. Les sacs à dos, eux, servent si vous êtes en train de fuir quelqu’un. Et si vous êtes bloqué dans un coin, vous pouvez vous recroqueviller et vous servir de votre sac à dos comme d’une armure. Ça vous laisse de bonnes chances de vous en sortir.

On devrait armer les enfants, aussi ?
Je ne sais pas. On ne fait pas de politique, mais d’un point de vue personnel, je soutiens le deuxième amendement.

OK.

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