des gens à la piscine

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Un peu pédé sur les bords

Congrats! est un « magazine de garçons » sur le devenir homme.

Le mois dernier, le magazine Congrats fêtait simultanément la parution de son deuxième numéro et le vernissage de leur exposition qui réunit des pigeons en céramique, un moulage de caleçon, des photos de jeunes délinquants en attente de leur procès et plein d'artistes qu'on aime bien – comme Bertrand Le Pluard, Slava Mogutin, Brian Finke, Nils Dunkel, Fanny Schlichter, Dennis Cooper et Romain Brunet. Comme on ne peut s'empêcher de voir ce magazine comme un petit frère de VICE en passe de devenir un homme, on a posé quelques questions aux types à l'origine du projet.

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VICE : Qu'est-ce qui vous a poussés à sortir cette revue ?
Congrats! : Nous sommes partis d'un constat simple : aucun titre de presse ne cible les garçons entre 18 et 25 ans, quand de nombreux magazines féminins ciblent les jeunes filles. Il existe beaucoup de magazines masculins clairement adressés aux hommes comme GQ ou Têtu qui se posent en prescripteurs : on nous explique qu'il faut avoir de l'argent, un appartement et une barbe de trois jours pour ressembler à un « vrai homme ». Mais il n'existe aucune revue dédiée à la question de devenir un homme.

Comment vous choisissez vos contributeurs ?
On choisit des personnes qui ont quelque chose à exprimer sur la question identitaire, mais on n'a aucun objectif militant ou politique. Ça a été assez compliqué à mettre en œuvre pour le premier numéro, parce qu'on avait beaucoup de contributeurs investis dans un combat politique, qui voyaient dans notre magazine un moyen de faire passer leur message. Les contributeurs extérieurs peuvent être des gens qu'on a rencontrés de manière fortuite, des artistes dont on apprécie le travail, et, plus rarement, des personnes qui viennent nous proposer leurs travaux. C'est pour ça aussi qu'on a lancé une exposition pour promouvoir ce deuxième numéro.

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Ça vient d'où, le titre de l'exposition, That's, How a Man Smells, Bitch!?
C'est la phrase d'accroche d'une série MTV qui s'appelle The Hard Times of RJ Berger, l'histoire d'un lycéen doté d'un pénis énorme. C'était cohérent avec un des articles du premier numéro : on avait questionné plusieurs jeunes en leur demandant ce qui faisait d'eux des hommes, et la plupart avaient répondu : « Ma bite. »
On a notamment choisi de diffuser Nowhere de Gregg Araki, parce qu'on le juge très proche d'une certaine culture MTV carburant aux acides. On trouvait ça plus intéressant de le représenter lui, plutôt que d'autres réalisateurs évidents qui traitent de questions identitaires comme Gus Van Sant et Larry Clark. On voulait aussi s'affranchir de tous ces artistes-là.

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Qu'est-ce qu'on peut lire dans le magazine ?
Dans le premier numéro, notre contributeur Simon Moritz a écrit un texte qui traite de l'homophobie au sein de la communauté homosexuelle. On trouvait ça intéressant qu'il existe un parallèle entre les filles qui se font traiter de salopes parce qu'elles couchent avec beaucoup de mecs et les homosexuels passifs, qui subissent parfois le même traitement. Quand on a eu des retours sur cet article, on s'est rendu compte que c'était le texte préféré de notre lectorat hétérosexuel. C'est ça qui est intéressant, on est au-delà de la question « Vivre son homosexualité », on traite de choses beaucoup plus intimes. On se rend compte que cette crainte de paraître trop féminin existe chez des hétérosexuels, et même chez certaines filles. On est un « magazine de garçons » mais on s'adresse à tout le monde.

Pour le numéro 2, on a demandé à Dennis Cooper de nous filer quelques textes et il nous a laissé choisir. Il n’a pas voulu faire la sélection lui-même parce qu’il voulait voir ce que des jeunes de 20 ans allaient choisir de son œuvre. C'est une bonne chose, parce qu'on n'a aucune envie de laisser les gens confortablement installés dans leurs univers.

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Et vous êtes combien à gérer le magazine ?
Nous sommes une équipe de six personnes, âgées de 20 à 25 ans.

Comment vous le financez ?
Depuis le premier numéro, on a trouvé quelques annonceurs. C'est facile d'en trouver sachant que nos frais d'impression ne sont pas si astronomiques que ça — on a trouvé un mec d'accord pour nous l'imprimer en rotative à 600 exemplaires. Le premier numéro avait été financé par KissKissBankBank, par l'ancienne école d'un des membres du comité éditorial et par ses grands-parents. Sa grand-mère aime bien les textes.

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Elle vous a fait des remarques pertinentes ?
Elle a relevé toutes les fautes d'orthographe.

L'exposition « That's, How a Man Smells, Bitch! » se tiendra à la galerie duö jusqu'au 23 février. Vous pouvez acheter Congrats! ici

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(c) Joseph Wolfgang Ohlert - Congrats #2

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(c) Colby Katz - Congrats #2

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(c) Bertrand Le Pluard - Congrats #2

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(c) Neue Menschen - Congrats #2

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(c) Romain Brunet - Congrats #2

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(c) Nils Dunkel - Congrats #1

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(c) Brian Finke - Congrats #2

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(c) Pauline Hisbacq - Congrats #1

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(c) Minchi - Congrats #2

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(c) Kira Bunse - Congrats #1

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(c) Neue Menschen - Congrats #2

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Congrats #1*

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(c) Nick Haymes - Congrats #1

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(c) Nick Haymes - Congrats #2

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(c) Nils Dunkel - Congrats #1