Cet article est extrait du Numéro Photo 2015.
Ma première visite à Calais s'est faite en octobre 2014 – j'y suis retournée trois fois en 2015, en y restant chaque fois une semaine. À rebours de ce que l'on voit généralement dans les médias, je voulais que mon travail représente vraiment le quotidien des réfugiés, et qu'il puisse montrer l'état transitoire dans lequel ils se trouvent ainsi que leur routine dans le camp. C'est cette partie de leur périple qui m'intéressait le plus.
Je souhaitais m'éloigner le plus possible des portraits stéréotypes des réfugiés afin de créer une nouvelle perspective et montrer le côté digne de ces personnes qui cherchent une meilleure vie pour leur famille et eux-mêmes.
Quand j'ai entendu parler des réfugiés qui tentaient de passer la frontière à bord de camions, je n'ai pas tout de suite mesuré l'ampleur de la crise – il a fallu que je la voie de mes propres yeux. En voyant la police charger les réfugiés, j'ai pris conscience de ce que les réfugiés étaient prêts à faire pour améliorer leur situation – ils enfreignent la loi, mais nombre d'entre eux ne voient pas d'autre solution.
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