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Sport

Les chants incontournables de la Coupe du monde de rugby

Le rugby entretient une relation riche et durable avec la musique – tout simplement parce qu'un bon match ne peut pas se produire sans que 60 000 supporters ne s'époumonent en chœur.

Photo : PA images

#TheGameStartsHere en partenariat avec Beats by Dr. Dre

VICE Sports s'est associé avec Beats by Dr. Dre pour vous apporter un point de vue unique sur la Coupe du monde de rugby. Des héros atypiques aux dernières infos sur les technologies et les équipements sportifs de pointe, nous vous dévoilerons les récits derrière les statistiques à l'occasion de cette rencontre au sommet du rugby mondial.

Le rugby entretient une relation riche et durable avec la musique. Qu'il s'agisse des hymnes gallois, du rap de victoire japonais ou du poème de William Blake que l'Angleterre a pris l'habitude de déclamer, un grand match de rugby ne peut tout simplement pas se produire sans que 60 000 supporters ne s'époumonent en chœur. Fidèles à l'esprit de cette coupe du monde, nous avons recensé les meilleures, les plus célèbres et les plus étranges chansons auxquelles vous devriez songer lorsque vous assisterez au prochain match.

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ANGLETERRE

Curieusement, les supporters anglais ont deux chants légèrement marqués à gauche en guise d'hymnes non-officiels. Avant d'être rebaptisé Jerusalem en 1916 lors de son adaptation en hymne par Hubert Parry, And did those feet in ancient time servait de préface anti-establishment au grand poème de William Blake, Milton. Mais que peuvent bien signifier ces histoires de moulins, de collines et ces références à Satan ? En fait, Blake y rend hommage à la révolution française, au renversement du pouvoir établi. Alors la prochaine fois que vous entendrez Jerusalem chantée à Twickenham, souvenez vous qu'il s'agit d'une ode aux Français. Les supporters anglais ne manquent pas d'humour. À la suite de son adaptation en chanson, ce poème a été interprété par divers artistes comme Emerson, Lake & Palmer, Les icônes de la dance music KLF, et plus récemment Jacob Collier.

Photo : PA Images

Swing Low, l'autre grand hymne du rugby anglais, a des origines encore plus étranges. Au départ, il s'agissait d'un chant afro-américain sur l'esclavage qui s'est répandu en Angleterre au XXème siècle et est apparu pour la première fois à Twickenham en 1988.

Deux groupes distincts revendiquent la popularisation ce chant dans le milieu du rugby cette année là : les étudiants de l'école bénédictine de Douai dans le comté de Berkshire, et le club de rugby de Market Bosworth. Certains prétendent aussi que ce chant était déjà utilisé à ces fins dès les années 1960 et qu'il s'accompagnait du type de gestuelle que vous préféreriez éviter d'exécuter devant votre mère. En dépit de sa tristesse et de ses origines obscures, ce chant fût repris à trois occasions distinctes par des artistes pop en soutien à leur équipe, notamment par UB40 pour Birmingham.

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PAYS DE GALLES

Personne ne sait pourquoi le Pays de Galles n'a jamais remporté de coupe du monde (ou plus précisément pourquoi ils ont autant de mal à battre les pays océaniens) mais s'il y a une chose dont on peut être sûr, c'est que les Gallois sont imbattables au chant. Des glorieux hymnes d'inspiration religieuse aux chansons paillardes, les supporters gallois sont parés à toutes les occasions. Même Stereophonics s'y est collé avec As Long as We Beat the English, écrite il y a 16 ans mais toujours braillée dans les stades.

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Pourtant, les valeureux gallois ont récemment fait polémique en raison de leur amour pour Delilah de Tom Jones. Des personalités de haut rang comme Dafydd Iwan – ancient president du parti nationaliste Plaid Cymru et chanteur folk – a prétendu que cette chanson faisait l'apologie des violences domestiques et estimé qu'elle devrait être bannie des stades. Le sujet est incontestablement sensible, mais la plupart des amateurs de rugby la chantent parce que c'est un excellent morceau, et que les paroles sont affichées sur les écrans du Millenium Stadium avant les matchs. D'après Tom Jones, « si les paroles de cette chanson sont prises de manière littérale, on passe à côté de son côté fun ». La Fédération galloise de rugby à XV a quant à elle comparé ce classique de la pop à une « tragédie shakespearienne » (sic).

JAPON

Avant leur récente victoire sur l'Afrique du Sud, les Cherry Blossom n'avaient pas gagné de matchs dans une coupe du monde depuis 1991 – année de leur confrontation avec le Zimbabwe. Ce qui signifie que les supporters et joueurs japonais n'ont eu que très peu d'occasions de pousser la chansonnette. C'est aussi pour cette raison que l'équipe a réagi de manière aussi adorable après sa victoire sur les Springboks.

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Au lieu de chanter le Kimagayo – l'hymne national japonais – les joueurs ont préféré entonner une composition de leur cru. D'après l'entraîneur Eddie Jones, le numéro 8 Hendrik Tui a coordonné l'équipe dans le processus d'écriture de « leur propre rap, qu'ils ont chanté dans le bus durant leur retour ».

Photo : PA Images

Nous n'en savons pas beaucoup plus pour l'instant sur ce chant de victoire des japonais. Mais il leur reste encore un match pour espérer atteindre les quarts de finale grace à leur victoire contre les Samoa, et peut-être qu'à cette occasion quelqu'un crachera le morceau… ou posera un rap, qui sait.

CES SUPPORTERS IRLANDAIS

Parfois, il n'est pas nécessaire d'être au stade pour faire les gros titres. Ces supporters irlandais ont été filmés dans le métro londonien après la victoire de leur équipe sur la Roumanie. Regardez cette vidéo et admirez. Parfois insolents et toujours bruyants, ils ont charmé/effrayé leurs compagnons de rame tout au long du trajet pour Aldgate grâce à une sélection musicale digne des meilleures soirées étudiantes. Après avoir démarré sur Gold de Spandeau Ballet, ce groupe a cappella improvisé s'est essayé à B*Witched et aux Monty Python.

L'Irlande est la seule équipe à chanter deux hymnes officiels avant ses matchs à domicile. Lorsque l'État libre d'Irlande quitta le Royaume-Uni, la fédération Irlandaise de Rugby à XV a choisi de laisser tous les Irlandais jouer pour une seule et même équipe. Elle est donc la seule équipe de la compétition à représenter une aire géographique et non pas une nation. Bien sûr, ça a entraîné quelques soucis ­: quel hymne devait-être chanté ? God Save the Queen ? The Soldier's Song ? Est-ce que cela conviendrait aux unionistes ? Aux nationalistes ?

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Photo : PA Images

Le problème fut réglé en 1995, quand le compositeur Phil Coulter a écrit Ireland's Call, qui est aujourd'hui de-facto l'hymne de l'équipe irlandaise (pas seulement de rugby mais aussi de cricket, de hockey et de rugby à XIII). Mais en dépit de son succès et de sa célébrité, le débat continue de faire rage car certains le trouvent tout simplement très mauvais.

THE WORLD IN UNION ET PALOMA FAITH

Pauvre Paloma Faith. La chanteuse de 34 ans a enregistré l'hymne officiel de la Coupe du monde – The World in Union – et les supporters le détestent. Au point que certains commentateurs (probablement un peu trop nerveux) parlent de cette interprétation comme d'un « crime de haine ». The World in Union est la chanson officielle de ce tournoi depuis 1991, et elle a déjà été interprétée par des personnalités très appréciées à l'instar de Shirley Bassey. Écrite en 1914 et inspirée – encore une fois­­ – par un hymne patriotique, elle emprunte sa mélodie aux Planètes de Gustav Holst.

Mais aujourd'hui, une pétition pour que la version de Paloma Faith soit déprogrammée lors de la diffusion des matchs a déjà recueilli plus de 10 000 signatures. Nous sommes plus mitigés. Ce n'est certes pas la meilleure chanson du monde, mais elle est loin d'être la pire. Alors, à moins que les chats perdent l'audition et que les chiens se mettent à se frapper la tête contre les murs à son écoute, nous pensons qu'elle peut rester. D'une part parce que c'est la coutume, mais aussi parce que certains commentaires à son sujet sont tout simplement injustifiés.

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AUSTRALIE

Ah les Australiens. Ces sacrés Australiens et leur Waltzing Matida. Si vous avez vu un quelconque passage de la confrontation Angleterre/Australie du week-end dernier, vous avez sans aucun doute entendu les milliers de supporters des Wallabies brailler cette chanson encore et encore tout au long du match. Regardez-les chanter joyeusement pendant cette rencontre, tandis que les supporters anglais les huent poliment afin qu'ils célèbrent en silence.

Photo : PA Images

Comme les Gallois avec Delilah, les Australiens ont choisit une chanson entraînante. Par contre, elle n'a rien de shakespearien, mais elle est au moins Cormac McCarthyenne dans ses thématiques. Elle raconte l'histoire d'un brave journalier itinérant faisant valser Matilda (son sac) sur ses épaules au rythme de ses marches à travers le pays des kangourous. Il finit par se suicider en sautant dans une rivière pour échaper à son arrestation suite au vol d'un mouton. Ce n'est donc certainement pas une chanson au sujet d'une danse avec une jolie fille.

C'est ce qu'a pensé la Fédération australienne de rugby à XV lorsqu'elle a décidé de la bannir de la coupe du monde 2003 qui se tenait sur son sol (et qui fut remportée par l'Angleterre). L'organisation estimait cette chanson folklorique en inadéquation avec la culture australienne (sa mélodie est inspirée d'une chanson traditionelle écossaise : Thou Bonnie Wood of Craigielea ) et ne voulait probablement pas que les spectateurs découvrent le véritable sens de cet hymne. Bien sûr, cette décision énerva 99 % des australiens (dont le premier ministre) – au final, ils l'ont quand même chantée.

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Les Fanatics (une association de supporters australiens) sont aussi connus pour leur chant en cas de victoire. En général, il s'agit tout simplement l'hymne du camp adverse, renvoyé à l'expéditeur agrémenté d'une petite touche personnelle. Une attitude qui sied bien au « pays des antipodes ».

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Pour plus d'informations sur Beats by Dr. Dre, rendez-vous sur beatsbydre.com

Écoutez la version de Beats by Dr. Dre de Jerusalem ici.