Les gens du championnat de France de dragsters moto

Il y a quelques semaines, le championnat de France de dragsters moto a rassemblé une soixantaine de pilotes qui se sont affrontés sur une ligne droite du bitume du circuit de Clastres, en Picardie. Départ arrêté, 200 mètres contre la montre, avec des motos qui partaient l'une après l'autre, ou en duel. La compétition rassemblait tous les âges, c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai vu un vieux en Harley manger un jeune en crachant des flammes de carburant.

Le dragster est une moto modifiée. Son centre de gravité est rabaissé, l'empattement est rallongé et parfois, un stabilisateur sur la roue arrière empêche la moto de se retourner pendant l'accélération, ce qui est très plausible étant donné la puissance de ces machines aux moteurs blindés de protoxyde d'azote. En gros, ce sont des fusées sur roues, des monstres dépassant les 200 km/h en 5 secondes et demie dans un bruit d'explosion, bien qu'aucun de ces engins ne puisse vraiment circuler hors de ce genre de runs. D'ailleurs les pilotes ne se ravitaillent en essence que pour un seul et unique départ. Au retour, il faut les tracter parce que les réservoirs sont à sec.

Après un samedi plein de curieux à Clastres, une météo grisâtre est venue voiler l'enthousiasme du dimanche, journée normalement consacrée aux finales de toutes les catégories de motos. Au total, on a compté un peu moins de 600 visiteurs sur le week-end. Une pluie merdique est finalement venue stopper la compétition au dernier moment, et a donc empêché la remise des trophées. Ce qui n'est pas très grave non plus. Dans cette entre soi des amateurs de vitesse et de produits inflammables, j'ai quand même eu la chance de voir des performances avoisinant les 230 km/h – évidemment, ce n'était pas non plus un jeune qui conduisait.

Voici ce qu'on y a vu, ou à peu près. ––Bastien Landru

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