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Société

Les réactions des communautés musulmanes d'Europe au massacre de « Charlie Hebdo »

À juste titre, certains imams ont déclaré « ne pas avoir à se désolidariser en tant que musulmans » tout en exprimant leur soutien aux victimes.

Alors que les événements autour du massacre de Charlie Hebdo battaient leur plein, les réseaux sociaux ont été saturés par des réactions de personnes sommant les musulmans de se dissocier de l'attentat. Dans la foulée, un débat s'est mis en place sur la nécessité de savoir si, oui ou non, une religion entière devait exprimer une distanciation collective vis-à-vis d'actes revendiqués par une poignée de terroristes.

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Nous avons demandé à chacun de nos bureaux européens de contacter les représentants de la communauté musulmane dans leur pays, afin de recueillir leurs opinions sur les événements de la semaine. FRANCE

Dalil Boubakeur à la cérémonie d'investiture présidentielle en 2012. Photo via

Dans le sillage des événements tragiques de mercredi, des centaines de caricaturistes du monde entier ont rendu hommage aux personnes tuées dans l'attentat, en publiant des dessins sur tous les réseaux sociaux. Malheureusement, le dessinateur brésilien Carlos Latuff a prédit avec justesse que la communauté musulmane de France serait l'une des victimes collatérales de cette attaque.

Juste après les événements, l'Europe a en effet connu une vague de commentaires haineux réclamant que les musulmans « s'excusent pour les extrémistes». Mercredi soir, sur RTL, l'éditorialiste du Figaro Ivan Rioufol a appelé les musulmans « de bien nous faire comprendre qu'ils n'adhèrent pas [à cette folie terroriste] », demande à laquelle l'écrivaine Rokhaya Diallo répondit : « Quand j'entends dire qu'on somme les musulmans de se désolidariser d'un acte qui n'a rien d'humain, oui, effectivement, je me sens visée. J'ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés […] Non mais vous pensez vraiment que je suis solidaire ? […] Donc, moi, je suis la seule autour de la table à devoir dire que je n'ai rien à voir avec ça ? »

En 2006, plusieurs associations françaises de musulmans, incluant le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), ont réclamé la saisie du numéro de Charlie Hebdo qui a reproduit les caricatures de Mahomet publiées par le journal danois Jyllands-Posten. Leur plainte contre Charlie Hebdo fut invalidée par le tribunal de Paris. Après l'attaque de mercredi, l'actuel président du CFCM, Dalil Boubakeur, a exprimé sa solidarité avec les victimes. « La communauté musulmane est abasourdie par ce qui vient de se passer », a-t-il déclaré. « C'est un pan entier de notre démocratie qui est gravement atteint. C'est une déclaration de guerre fracassante. Les temps ont changé, nous entrons dans une nouvelle période de cette confrontation. »

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Dans tout le pays, les imams locaux ont exprimé leur tristesse et leur colère. Hassen Chalgoumi, l'imam de Drancy s'est exprimé sur BFM : « Leur barbarie n'a rien à voir avec l'islam. Ils ont perdu leur âme, vendu leur âme à l'enfer. Nous pleurons tous, toutes les familles françaises pleurent. […] Montrons-nous tous solidaires, forts »

ESPAGNE

Le Centre Culturel Islamique. Photo via

Les deux plus importants centres islamiques d'Espagne, à Madrid et Barcelone, se sont rapidement rangés du côté des victimes de l'attentat.

« La direction du Centre, l'imam, les employés ainsi que les fidèles, condamnent fermement cet acte criminel sous tous ses aspects. Ces actes criminels sont rejetés par l'Islam, toutes les religions et toutes les valeurs et morales humaines », a déclaré l'imam du Centre Culturel Islamique de Madrid.

À Barcelone, nous avons contacté Salima Benamara, imam du Centre Culturel Islamique Catalan. Nous lui avons demandé s'il avait ressenti une hostilité particulière après l'attentat et s'il avait été la cible de critiques de la part de la communauté locale. « Bien sûr que non », a-t-il répondu. « Nous sommes membres de cette communauté et pleinement intégrés en Catalogne. Nous regrettons les attentats commis en France et prions pour les victimes, dont deux étaient musulmanes. Nous n'avons ressenti aucune forme de rejet et nous trouvons ça logique : nous n'avons rien à voir avec ces gens. Si un bouddhiste tue quelqu'un, doit-on accuser tous les bouddhistes du monde ? Les juifs vivants ici ont-ils un lien avec les crimes commis par l'État d'Israël ? Je ne pense pas. Aujourd'hui, nous sommes dans le même cas.

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ALLEMAGNE

L'imam Benjamin Idriz. Photo via

Les imams allemands et le Conseil Central des Musulmans d'Allemagne ont tous condamné les attaques. L'imam Benjamin Idriz a dit au journal TZ : « En tant que membres de la communauté musulmane, nous nous dissocions de ces terroristes. Ce sont à la fois des fous et des criminels. »

Quand on lui demande si ces déclarations vont faire de lui une cible des fondamentalistes, il répond qu'il n'a pas reçu de menaces jusqu'ici, bien que les musulmans devraient avoir peur de ces terroristes. Il a ajouté que la plupart des victimes en Irak et en Syrie sont des musulmans, montrant ainsi clairement que « la terreur ne connaît pas de religion ».

Idriz craint désormais que les musulmans soient victimes d'une suspicion généralisée et que l'extrême droite et les islamophobes instrumentalisent ces attaques pour promouvoir leur haine des musulmans. Il déclare également : « Maintenant, nous avons besoin de renforcer la protection de nos bâtiments », et pense aussi que c'est à la communauté musulmane d'ouvrir le dialogue avec les autres communautés. « Les imams et les paroisses ont besoin de trouver le moyen de prévenir les tendances extrémistes de leur communauté. »

SERBIE

Le dirigeant de la Communauté Islamique de Serbie. Photo via

La communauté musulmane serbe ne représente que 3,1 % de la population dans un pays de 7,6 millions d'habitants. Depuis les années 1990 et la fin de la guerre en ex-Yougoslavie, il n'y a eu aucun acte de violence motivé par des raisons religieuses ou interethniques.

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Le dirigeant de la Communauté Islamique de Serbie, Muhamed Jusufspahic, a publié un communiqué de presse officiel en réaction à l'attentat contre Charlie Hebdo.

« Les causes sont pires que les conséquences. Et les causes sont les raisons de la conséquence. Les caricatures de Mahomet n'ont été faites ni par des amis des musulmans, ni par des défenseurs de la liberté d'expression. De la même manière, les journalistes de Charlie Hebdo n'ont été tués ni par des amis des musulmans ni par des défenseurs de la liberté d'expression. »

ROUMANIE

Une femme musulmane présente ses condoléances à l'Ambassade de France de Bucarest.

Sur environ 20 millions de personnes vivant en Roumanie, à peu près 65 000 d'entre elles sont musulmanes – ce qui en fait une des plus petites minorités du pays. Au cours de ces derniers siècles, une paix relative s'est installée petit à petit entre musulmans et chrétiens. Néanmoins, après l'attentat de Paris, de nombreux musulmans craignent une détérioration de leur image.

« Nos filles musulmanes ont commencé à avoir peur de marcher dans les rues », nous a confié Demirel Gemaledin, président du Centre Islamique de Bucarest. « Deux sœurs m'ont dit qu'elles avaient peur d'être attaquées pour des actes commis par ces prétendus musulmans. »

Photo via la Communauté de la Foi Musulmane d'Autriche

AUTRICHE

Il y a plus d'un demi-million de musulmans en Autriche. Le pays n'a jamais été la cible d'une quelconque attaque terroriste ou de crimes liés à des extrémistes religieux. Cela étant, des politiciens comme HC Strache dépeignent les musulmans comme des criminels et des terroristes. Et depuis l'assaut des bureaux de Charlie Hebdo à Paris, ces types ont utilisé cette tragédie pour alimenter les peurs de la population.

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La Communauté de la Foi Musulmane d'Autriche a publié un communiqué se dissociant des événements de Paris : « Avec horreur et dégoût, la Communauté de la Foi Musulmane condamne l'attaque terroriste contre les bureaux du magazine français satirique Charlie Hebdo . Nos pensées vont aux 12 personnes tuées et aux 10 autres sévèrement blessées. » Aussi, ils ont ajouté que « la liberté d'expression est un principe fondamental de la démocratie et que ni les points de vue religieux, ni l'expression d'une opinion controversée ne peuvent justifier la violence ».

SUÈDE

La mosquée d'Uppsala a récemment été la cible d'une attaque incendiaire. Photo via

« C'est atroce. Et c'est difficile de trouver des mots pour décrire l'horreur. Pourquoi faire une telle chose ? C'est une attaque contre le peuple, la démocratie et la société », a déclaré l'imam Ibrahim Hamad de l'Association Musulmane de Dalarna au journal Dalarnas Tidningar .

Dans une déclaration officielle publiée la semaine dernière, l'Association Musulmane Suédoise se joint au président François Hollande pour dire combien il est important de « s'unir et de se lever contre tous types de fanatisme et de terrorisme ». Ils ont également demandé « aux musulmans suédois d'être prudents » à cause « des risques accrus de crimes anti-musulmans ».

La Suède a connu trois incendies criminels de mosquées dans les dernières semaines. La plus récente est survenue à Uppsala, quand un cocktail Molotov a été jeté contre une mosquée durant la nuit de la Saint-Sylvestre.

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« En 2014, nous avons connu en Suède une recrudescence des crimes haineux contre les communautés musulmanes. L'attentat de Paris ne va pas les faire diminuer. Nous constatons dans les réseaux sociaux des menaces sérieuses à l'encontre des musulmans et de leurs communautés. Les leaders des partis politiques extrémistes font des généralités sur les musulmans, ce qui pourrait convaincre des gens de la justesse de leurs accusations et diriger leur haine et leur violence contre l'ensemble de la communauté musulmane », nous a expliqué Omar Mustafa, président de l'Association Musulmane Suédoise.

« Nous avons besoin de rassembler nos forces et compétences venues de tous horizons et de s'unir contre la haine.

Nidal Abu Taraq, Mufti de la Ligue Musulmane de Pologne. Photovia

POLOGNE

« Comme tout le monde, je condamne tous les actes de violence », nous a confié Youssef Abu Taraq, imam et directeur du Centre Culturel et d'Éducation Musulman de Poznan.

« Tous les problèmes peuvent être résolus de manière pacifique, mais pour ce faire, nous avons besoin de bonne volonté des deux côtés. Le recours à la violence est un moyen simple de montrer sa force. Tous les vrais musulmans de ce monde condamnent l'attentat contre Charlie Hebdo . »

Quand nous lui avons demandé s'il se sentait menacé après les attentats de Paris, il a répondu : « Personnellement, en tant que musulman, je me sens menacé en raison de la mauvaise image que la société a de nous, et de la manière dont elle nous stigmatise. »

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Son opinion sur les fusillades fait écho aux déclarations de Nida Abu Taraq, Mufti de la Ligue Musulmane de Pologne : « Je suis dégoûté par cet acte. C'était un meurtre prémédité, mené avec un cruel sang-froid. Les actes de ces terroristes n'ont aucun rapport avec les principes de l'Islam, de même que leurs idées y sont complètement étrangères. »

DANEMARK

Avec 4,6 % de musulman au sein de la population, l'Islam est la deuxième plus importante religion du Danemark. Une étude a montré que 236 000 musulmans représentant 84 nationalités différentes vivaient dans le Royaume. Compte tenu de l'approche des élections, l'attentat contre Charlie Hebdo a alimenté le débat politique national. Fatih Alev, Président du Centre Islamique Danois, craint que certains politiciens n'utilisent les événements de cette semaine pour déformer la réalité.

« Le débat politique peut se figer, avec pour conséquence une polarisation toujours plus forte des citoyens », nous a-t-il expliqué. « Ce conflit de valeurs au sein de l'Islam d'une part, et les bonnes traditions démocratiques danoises de l'autre vont brouiller les lignes. J'ai ouvertement critiqué Lars Løkke Rasmussen (ancien premier ministre du Danemark) quand ce dernier a voulu que les musulmans danois se dissocient publiquement des événements de Paris. Je pense que l'on ne doit pas pointer du doigt certains citoyens adeptes d'une religion spécifique, juste parce que quelques fous crient « Allahu Akbar ! » avant de massacrer des innocents. » ROYAUME-UNI

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Le Royaume-Uni n'est pas étranger aux attaques d'une frange d'extrémistes attisant les tensions ethniques. Sans surprise, les leaders musulmans britanniques ont condamné publiquement l'assassinat de 12 personnes dans les locaux de Charlie Hebdo. Dr Shuja Shafi, secrétaire général du Conseil Musulman Britannique a déclaré : « Rien n'est plus immoral, offensant, et insultant envers notre bien-aimé Prophète que de tels actes. Nos pensées, prières et notre solidarité vont aux familles des victimes et au peuple de France. »

Un autre groupe de 15 imams a publié une déclaration commune signifiant que de « tels meurtres commis de sang-froid sont l'antithèse de l'Islam et de ses principes ».

Malheureusement, l'imam londonien Anjem Choudary, célèbre ses propos extrêmes, a écrit une lettre publiée dans USA Today. Intitulée « Le peuple connaît les conséquences », elle suggère que les assassinats, s'ils ne sont pas justifiés, sont compréhensibles.

La lettre de Choudary intervient après une dispute avec le présentateur américain Sean Hannity sur Fox News survenue mercredi dernier. Hannity accuse Choudary de supporter l'attentat, ce que Choudary dément. En dépit de cela, Hannitu concluait : « Je continue de penser que vous êtes un sacré fils de pute », ce à quoi Choudary répliqua : « Je pense vous devriez vous regarder dans un miroir, Sean. » Un sacré moment de divertissement, mais qui conduit à se demander pourquoi ces deux pipes sont autorisés à faire des commentaires à l'antenne.

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BENELUX

Des musulmans néerlandais pendant la prière. Photo via

Il y a presque autant de diversité parmi les musulmans au Pays-Bas qu'il y a d'opinions sur la manière dont ils devraient réagir à des événements comme l'attentat de Charlie Hebdo. Si certains considèrent que les organisations musulmanes et les mosquées devraient publiquement dénoncer les attentats, un groupe de jeunes musulmans, fatigué d'avoir à se distancier d'actes terroristes auxquels ils n'ont rien à voir, se sont fait entendre.

L'imam Yassin Elforkani affirme que critiquer les actes terroristes est le devoir de tout musulman : « Les musulmans ont la responsabilité de résoudre le problème au même titre que n'importe qui. Tout le monde dénonce ces attentats et par conséquent, nous aussi. C'est le devoir d'un musulman de dénoncer toute forme de violence. »

Le Maire d'Anvers a invité un imam, un pasteur et un rabbin, afin de faire une déclaration commune contre la peur et la violence. « Nous condamnons toute violence, d'autant plus quand elle s'exprime au nom d'une idéologie ou d'une religion », a déclaré Saïd Aberkan. Le maire de Rotterdam, Achmed Aboutalb, fut quant à lui très ferme envers les musulmans qui n'accepteraient pas les valeurs occidentales : « Le peuple, qui inclut ici tant de musulmans, veut construire une société libre et ouverte. Et si vous n'êtes pas d'accord avec ça, alors je dis : cassez-vous ! »

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Yassin Elforkani est le représentant du CMO (l'Organisme de discussion pour les musulmans et le gouvernement), un lobby musulman qui se retrouve souvent invité par les médias et le gouvernement pour exprimer leur point de vue. Mais tous les musulmans ne se sentent pas représentés par le CMO. « Les musulmans qui ont de la sympathie pour les terroristes m'ont menacé et traité de traître. »

Cependant, Elforkani ne se laisse pas décourager par ces menaces. « Nous nous devons d'être fermes contre ces gens qui voudraient restreindre nos libertés par la violence. Nous ne pouvons pas laisser la peur nous guider. »

Des musulmans grecs pendant la prière. Photo : Thodoris Nikolaou

GRÈCE

En Grèce, ces événements tragiques ont assommé la société. Mais pour les musulmans vivant en Grèce, l'attentat doit être compris dans un contexte général de ressentiment anti-immigration, extrêmement courant depuis le début de la crise économique.

« L'attaque contre Charlie Hebdo est abominable. Il n'y a aucune justification possible du terrorisme. En tant que membre de la société civile, nous devons nous accrocher à nos valeurs et les entretenir avec détermination », a déclaré Ahmed Moavia, fondateur du Forum grec des migrants, « Nous nous élèverons pour la défense de notre liberté d'expression et d'opinion, comme pour nous opposer à la violence qui nous prive de ces mêmes libertés. »

La communauté musulmane en Grèce est choquée, en colère, triste et dévastée par les événements de mercredi. Achemt Moavia nous a dit : « L'attentat pourrait très bien être utilisé pour exploiter le ressentiment contre les immigrés, et cela a en fait déjà commencé. Mais nous n'avons pas encore reçu de menaces ou de commentaires haineux depuis l'attaque, pas pour l'instant. La raison est, en quelque sorte, que l'Europe reste lointaine. Il faut se souvenir que la Grèce n'a pas une grande communauté musulmane. Nos problèmes sont inhérents à notre histoire. »

Les attaques contre les salles de prières musulmanes et les mosquées improvisées sont courantes en Grèce, dénonce Naim Elghandour, président de l'Association des Musulman de Grèce. « Il y a beaucoup d'attaques commises par des groupes d'extrémistes en Grèce, à la fois contre les musulmans et les immigrés. Récemment, un groupe d'extrême droite a tenté d'incendier une salle de prière au nord d'Athènes. »

« Nous ne nous attendons pas à être directement touchés en réponse aux attentats de Paris », a poursuivi Achemt Moavia. « La violence anti-immigrés s'est amplifiée depuis le développement des groupes radicaux de droite intervenu avec le début de la récession – mais il ne s'agit pas explicitement de violence anti-musulman. »

Meeting de l'UCOII à Verone, 2014. Photo via

ITALIE

Selon le dernier sondage Ipsos MORI, les musulmans constituent environ 4 % de la population italienne. Les musulmans italiens ont fermement condamné les attentats. À Pérouse, une ville de l'Italie du centre, l'imam a déclaré que les terroristes « ne représentent pas l'Islam ni les enseignements du Coran, » et que l'attaque porte atteinte à toute la communauté musulmane.

Les principales organisations musulmanes d'Italie ont également condamné le massacre. Un groupe nommé CAIM, basé dans le nord de l'Italie, a publié une déclaration considérant que les actes affreux des assaillants sont « blasphématoires » et que les musulmans italiens resteront « unis et fort dans la défense de la justice, la sécurité et de la coexistence pacifique des différentes cultures et religions ».

La plus importante association musulmane en Italie, l'UCOII (ligue des communautés musulmanes d'Italie) a diffusé un communiqué de presse faisant part de leur « colère » envers « ces crimes sanglants », et exprimant leur espoir que les musulmans européens ne soient pas ciblés par « une criminalisation injuste ».

En Italie – à l'inverse de la France – il n'y a pas eu, à l'heure où nous écrivons, d'attaques contre des mosquées ou des centres musulmans. Les partis d'extrême droite utilisent cependant les attentats de Paris pour réclamer la suspensionde la construction de la mosquée de Milan, délivrant l'argument suivant : « Nous ne laisserons pas les Milanais être mis en danger de la sorte. »