FYI.

This story is over 5 years old.

guide

Les trucs à savoir avant de boire du vin par le cul

S’injecter des substances éthyliques directement par voie anale – au cas où vous seriez encore joyeusement innocents à ce sujet – permet à l’alcool d’éviter d’être filtré par le foie et les processus métaboliques, du coup l’éthanol coule direct dans le...

L’insertion de corps étrangers dans le rectum intestinum de l’Homo Sapiens n’a rien de neuf. Vous vous rappelez peut-être vos cours d’histoire : les Mayas s’administraient des lavements de tabac et de plantes hallucinogènes à des fins religieuses, et peut-être aussi parce qu’ils se faisaient chier. Ils ont été assez sympas pour laisser derrière eux des gravures et des figurines documentant l’acte. Aujourd’hui, si on s’est débarrassé des aspects spirituels relou qui accompagnaient autrefois l’absorption de différents produits par voie anale, on a conservé l’esprit du truc intact. Ça s’appelle le progrès.

Publicité

La dernière fois qu’on a ricané autour de la question anale, c’était fin septembre quand Alexandre « Xander » Broughton (oui, ça se prononce certainement « BRO-ton »), membre des Pi Kappa Alpha de l’Université du Tennessee, a été soigné pour une sévère intoxication à l’alcool après qu’il s'est  injecté du vin en cubi dans le côlon (je crois que la bro-menclature exacte du truc était « Tour de Franzia »). La voie anale permet à l’alcool d’éviter d’être filtré par le foie et les processus métaboliques, du coup l’éthanol coule direct dans le sang. En bref, vous court-circuitez les défenses antipoison de votre corps.

Suite à cet infortuné accident, l'université a suspendu la fraternité, et ç’aurait pu être la fin de l’histoire. Sauf que Xander a involontairement tenu une conférence de presse comique. Entouré de son avocat et de toute la confrérie Pi Kappa, Xander a affirmer tout ignorer de la pratique du « butt chuging » et a promis de coller un procès à tous les médias qui tenteraient de publier son histoire ; il a même fait passer ceci par son avocat : « C’est un homme droit et il trouve repoussante l’idée même de s’injecter de l’alcool dans le derrière. »

Je suis un homme droit aussi. Et je sais, contrairement à Xander, qu’il n’est absolument pas gay de se fourrer des trucs dans les fesses. Boire par l’anus est une idée terrible, c’est sûr, mais bon, les jeunes ont fait tellement de conneries qui ont finalement apporté la joie à des millions de gens. Comme Facebook, par exemple – est-ce que l’absorption d’alcool par le cul est aussi chouette que Facebook ? En fait, non. C’est épouvantable, j’ai essayé l’autre soir. Mais ça vous permet de voir le monde autrement. Et pas seulement parce qu’il faut s’allonger sur le dos, le cul à l’air et tenter de trouver le bon angle avec la pipette d’alcool. Non, c’est plus profond que ça. Plus profond que la douille lubrifiée d’une dizaine de centimètres qui m’a pénétré le sphincter. Le truc, c’et que de nouvelles perspectives fleurissent quand on vient de s’injecter un verre de Franzia et une demi-pinte de vodka dans le cul.

Publicité

Perspective 1: Doggie style

Pour ce qui en est du vin, je préconise le « Sunset blush ». Ce nom suggère une sorte de tendresse.

J’achète de la vodka et du whisky. En face du magasin d’alcools, la pharmacie propose une offre spéciale : une poire à lavement gratuite pour une achetée. De retour à la maison, je m’applique à verser l’équivalent de deux shots de Sunset Blush dans les récipients. Dans un premier temps, je choisis de procéder en me mettant à quatre pattes.

Derrière la porte fermée de la salle de bains, j’ai un peu de mal à atteindre mon anus. Je me dandine inconfortablement et je me tords à moitié le cou pour voir ce que je fabrique. Plusieurs profondes inspirations facilitent le passage du bec de la poire, et enfin un jet de Sunset Blush irradie mes entrailles. Pas trop mauvais. Ça fait pas mal. Peut-être que ça coule un peu trop.

Mais, mon sphincter se révolte. Pendant que je tente de persuader à la fois physiquement et verbalement mon anus (« Chuuut, ça va aller. Ça va aller. »), je fais le point sur la position dans laquelle je me trouve. C’est tellement putain de dégradant. À cet instant précis, je sens comme un connexion émotionnelle avec toutes mes sœurs féministes qui considèrent la levrette comme une position de soumission avilissante.

Après cette épiphanie, j’essuie le surplus de Franzia, je remonte mon pantalon et me rends dans la cuisine, où ma copine m’attend pour bouffer la pizza.

Publicité

Perspective 2 : La position dite « de l’étrier »

Je m’attendais à me sentir un minimum bourré, mais c’est à peine si j’ai senti la chaleur me monter aux pommettes. Que dalle. Juste mal au cul et une légère brûlure au niveau des pommettes. Je dose une bonne quinzaine de centilitres et je retente, cette fois assis dans la baignoire, la jambe gauche levée reposant sur le porte-serviettes, et la droite au-dessus des chiottes. Vu les difficultés éprouvées la fois précédente, j’enduis la poire d’un max de Vaseline.

Imitant la position de la femme chez le gynéco, je manipule la poire avec la précision et l’efficacité d’un proctologue. J’ai des réminiscences d’une époque révolue, où tout était plus simple :

Avec mon ancien coloc, on buvait tellement qu’on commençait à se lasser de s’intoxiquer toujours de la même manière basique. On est partis à la chasse d’alternatives excitantes. Heureusement, il travaillait dans une boutique qui vendait tous les trucs kitsch de hippies. Il a volé une petite fontaine qui créait de la vapeur et taillée comme une source de montagne qu’on a remplie de tise en espérant parvenir à nous bourrer la gueule avec les vapeurs de whisky qu’on collectait dans une bouteille sans fond de deux litres : le WHAF n’a rien inventé. Ç’a été une déception ; pire, un gâchis de whisky.

Les gros bros de l’université du Tennessee qui se « seraient » enfilé de la tise dans le derrière devaient pas mal s’emmerder, eux aussi. Mais sérieux, qu’est-ce qui nous reste après les jeux de beer-pong, chochoï, caps, je n’ai jamais, pyramide, capitaine Blum, king, biskit ? Quelques tuyaux usés par le beer-pong et ce qu’on pourrait qualifier de « suite logique ». Si, comme je le suppute, Xander se sur-emmerdait, et que la nouveauté du butt-chugging l’excitait tellement qu’il a brisé les rituels de boisson culturellement acceptés avec tant de brio qu’il a été envoyé à l’hosto, eh ben… j’applaudis l’effort.

Publicité

En revanche, il y a un truc qui me tracasse : l’incohérence homophobe de Xander à la conférence de presse, telle qu’exprimée par son avocat. Un bon paquet d’hétéros apprécient de se faire doigter l’anus, ainsi que les plugs et les godes-ceintures. Tout le monde s’est tellement amusé de l’acte lui-même que la déclaration mal informée et homophobe de Xander a été totalement ignorée – ou peut-être qu’on considère comme absolument normal qu’un bro de 20 ans déteste les gays.

« Est-ce que notre culture est condamnée ? », me suis-je demandé après avoir fini de me remplir le cul de ce qui faisait maintenant un verre entier de Franzia. Les choses tournent mal. D’une, je ne suis pas bourré. De deux, j’ai une crampe à la main. Et, pire que tout, je commence à me faire chier.

Perspective 3 : La passe du Quarterback

Ma copine débarque au moment où je recharge la poire avec un deuxième shot de vodka. Elle ne reste pas longtemps. Elle croyait que je plaisantais quand je lui disais que je me butt-chuggais. Durant le temps où il est présent, on explore de meilleures positions potentielles. Pour le premier shot de Vodka, j’ai tenté la position dite de « la passe du Quarterback », quand un type écarte les jambes pour passer la balle au type derrière lui. Ça fuite un peu moins comme ça. Mon anus supporte mieux la vodka que ce que j’aurais cru. À chaque fois que la poire se remplit, j’entends comme un gargouillis. Je me sens bizarre. Note globale : 12/20

Publicité

Après un rapide brainstorming avec ma chère et tendre, on est parvenus à la conclusion que la meilleure façon de s’intromettre de l’alcool dans la rondelle était de s’allonger complètement et de passer ses jambes au-dessus de sa tête. « Faut que tu relâches complètement les muscles des jambes », m’a répété mon amie avant de mimiquer la pose dans le couloir pour me montrer. C’est la position qu’on observe le plus fréquemment dans les vidéos et sur les photos qu’on peut pécho sur Internet et qui illustrent cette pratique. Même les gars de Jackass l’ont fait comme ça.

Cette fois, deux shots de vodka sinuent dans mes entrailles quasiment sans perte. Malheureusement, ça ne prend pas vraiment. Les autres avaient fait gargouiller mes intestins, me laissant entrevoir la possibilité de lâcher un pet foireux. Là, je dois me retenir de sortir un truc vraiment féroce, une coulée de boue dévastatrice. Je me précipite dans la salle de bains et je manque de justesse de me rater. Ce qui sort est clair et liquide. Et putain qu’est-ce que ça brûle. Je m’essuie bien et tente de me débarrasser du reste en m’encourageant mentalement. Je retourne dans la salle de bains quelques minutes plus tard et me fais deux autres shots. Cette nouvelle position me semble beaucoup plus efficace, même si mon rectum est en feu.

Perspective 4 : Le Lotus brun

Au début, ma copine désapprouvait mon projet – elle avait surtout peur de devoir me porter, inconscient, jusqu’aux urgences, et surtout de devoir expliquer les raisons de mon état aux médecins. En plus, elle déteste conduire la nuit. Vu que rien ne pouvait me faire changer d’avis, elle a décidé de s’attribuer un titre. Je lui ai proposé « Butt Chugging Babysitter », elle a préféré « Chugging Supervisor ».

Publicité

Après un autre shot dans cette nouvelle position, que je vais appeler le « lotus marron », je n’ai toujours aucune sensation d’intoxication. Voyant que je commence à être frustré, ma copine me suggère de tenter l’option « tampon imbibé ». Elle m’assure qu’elle m’accompagnera le lendemain pour en acheter avec des applicateurs, et je lui confie que je suis au bout du rouleau. Elle suggère que, peut-être, elle peut me faire une soufflette dans la cavité, son raisonnement étant : « Hey, de toute façon ton but est d’être défoncé par le cul, non ? »

De retour dans la position du lotus brun, ma copine insiste pour m’administrer elle-même une dose d’alcool. Je n’ai pas le temps de répondre. Vu que j’ai les jambes au-dessus de la tête, elle a tout pouvoir sur moi. Elle s’approche beaucoup trop près, son regard est dur, elle tient la poire comme si elle tenait un fusil.

« Chérie, t’as l’air drôlement perturbée quand on te regarde sous cet angle », lui dis-je.

« Je pourrais te dire exactement la même chose, chéri. »

Elle ne fait preuve d’aucun témoignage de sympathie et enfonce l’outil tellement profond que je ne sens même pas quand elle m’injecte le liquide.

La dose suivante est aussi la dernière. C’est partiellement parce que j’ai mis quasiment tout l’alcool que j’avais dans mon cul. Aussi parce que j’ai l’impression qu’on me fait une brûlure indienne au rectum. Mais la raison principale est que ma copine veut aller boire des coups avec des potes. Cette petite aventure nous a autant fait chier l’un que l’autre. Sans nous répandre en paroles inutiles, on va dans la salle de bains comme on irait chez Monoprix. Je m’allonge et elle m’administre la fin de la bouteille. Le processus ne dure pas plus d’une minute. On est passés pro.

Publicité

Perspective 5 : Face contre terre

Je suis dehors, enfin autorisé à ingérer de l’alcool par voie orale. De façon surprenante, quelques-unes des amies de ma copine n’ont jamais entendu parler du butt chugging, ou croient que c’est une version alcoolisée de « 2 Girls 1 Cup ». À un moment, je m’excuse pour aller aux toilettes où je lâche un étron. Ça sent le propre, comme le saumon de supermarché.

Comme je le disais, j’ai l’impression de m’être administré du sirop plutôt que de la tise. Si vous voulez voir un vrai butt chugging, il y existe un site intéressant. Il y a un post de Viméo qui montre un gars face contre terre avec une bouteille de bière dans le fessier. Le cul de la bouteille a été retiré et le pote du gars glousse en lui versant un liquide violâtre dans le conteneur. Ce qui est super, c’est de voir ses fesses travailler. Elles bougent et ondulent comme un serpent qui digère une souris. On dirait vraiment une bouche en train d’ingérer de l’alcool.

Avachi dans mon lit cette nuit-là, je peux sentir mon anus frissonner sans arrêt, comme si un sex-toy fantôme s’amusait avec lui. C’est pas aussi badant que quand la chambre tourne et qu’on a l’impression qu’on va mourir, mais je vais probablement recommencer à boire comme tout le monde. Genre, boire sans arrêt jusqu’à ce que je vomisse. Au moins, j’augmenterai mes chances de ne pas me souvenir de la soirée.

Plus de bonnes idées :

NIQUE LE CANCER – Comment se traire la prostate

J'AI PRIS DU VIAGRA POUR FEMMES PENDANT UNE SEMAINE

EST-CE QUE CET ADO SURDOUÉ PEUT GUÉRIR LE CANCER ?