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Sexe

Quelques désagréments que vous rencontrez lorsque vous êtes libertin à Paris

Une liste non-exhaustive de tous les problèmes qui vous sautent à la gorge lorsque vous baisez régulièrement d'autres personnes que votre femme.

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Toute ma vie, j'ai fantasmé sur les partouzes et le libertinage. Je n'ai concrétisé ce fantasme que tard dans ma vie, après avoir rencontré une meuf qui n'avait rien contre, et qui mieux encore, pensait qu'il était impossible de baiser avec la même personne pendant tout le temps d'une conjugalité. Comme moi, à tort ou à raison, cette meuf – qui est aujourd'hui la mère de mon enfant –, pensait que la frustration de ne pas piner à sa guise pouvait engendrer des tumeurs cancérigènes. De fait, je ne souffre d'aucun cancer à l'heure actuelle.

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Comme je le disais, ce désir a émergé tôt dans ma vie. Il doit remonter à mes premières lectures des BD hypersexuelles de Robert Crumb et Gilbert Shelton, à un âge interdit. Pourtant, j'ai vécu ma première aventure libertine sur le tard, à l'âge de 30 ans. C'était à l'occasion d'une partouze organisée par une copine, chez moi, alors que j'étais « en couple » depuis sept ans. C'est cette copine qui m'a présenté un paquet de libertins revendiqués, que j'ai croisés de manière épisodique pendant quelques années, jusqu'à aujourd'hui.

Mais, si ce choix m'a permis de découvrir nombre de choses sur moi et sur les autres, il m'a également fait endurer de nombreux moments de gêne, de honte et de douleur. Passées les quolibets de potes qui nous présentent parfois, ma femme et moi, comme des « partouzeurs » – ce qui est, dans une certaine mesure, faux –, j'ai découvert qu'être libertin pouvait engendrer de nombreuses conséquences négatives sur notre vie. J'ai longuement médité sur celles-ci, et vous devriez faire de même si vous souhaitez vous aussi, un jour, vous lancer dans cette grande aventure par-delà le désir animal et la vanité.

LES CONS
La première, et la plus évidente, c'est la forte probabilité de rencontrer des cons. En effet, une grande partie de ce que l'on appelle les libertins, est constituée de demeurés de première catégorie. Quel que soit le milieu social duquel ils sont issus, les libertins – et surtout, les « partouzeurs » – sont, à différents degrés, des gens sans intérêt et relativement peu stimulants. Ne croyez donc pas que vous allez entrer dans des sphères de délice intellectuel en faisant ce choix de vie. Les réseaux qui valent le coup sont rares, difficiles d'accès et également pervertis par des idiots, mais d'un autre type.

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LES SOIRÉES DU GOUFFRE
Avant de décider que les plans partouze n'étaient pas forcément ce que je recherchais – à moins que ça se passe naturellement, sur un coup de tête, en fin de soirée –, j'ai dû faire face à une bonne dose de plans sinistres. Imaginez la pire soirée de votre vie, entre potes, et rajoutez-y du cul. Vous avez une vague idée de la soirée où j'ai fini un jour, guidée par l'un des rares mecs géniaux que j'avais eu la chance de rencontrer dans ces milieux-là. Il m'avait traîné chez des potes à lui à qui il devait vendre du MDMA. Il était 4 heures du matin, ils étaient tous défoncés et à moitié à poil. L'ambiance était sordide. Tous m'ont enchaîné avec leurs histoires, comme si j'étais un mec de chez SOS Détresse Amitié. Apparemment, ça faisait quelques années qu'ils se retrouvaient toutes les semaines pour se défoncer et baiser, mais ils semblaient ne plus en tirer aucun plaisir. Tous se plaignaient de l'aspect glauque de leur petit rendez-vous hebdomadaire, « mais on continue quand même », me racontaient-ils, chacun leur tour.

Après cette expérience d'un gouffre sans fond, j'ai compris que je n'étais pas adapté au « milieu » et j'ai décidé de vivre mon libertinage hors réseau, ce qui représente un peu plus d'obstacles – genre, convaincre les meufs que c'est OK de se laisser piner par un mec marié – mais qui s'avère à terme, largement plus gratifiant.

Je me suis pointé avec des croissants en me disant que j'allais trouver ma meuf à poil avec le mec et qu'ils seraient tous deux heureux d'avoir des croissants livrés à domicile, et qu'on les boufferait à poil, voire, peut-être, qu'on finirait par baiser. Je veux dire, on est libertins. Sauf que non.

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LES NON-LIBERTINS VOUS HAÏSSENT
Parce que je suis un mec transparent, je refuse de brancher une meuf sans préciser à un moment ou un autre que je suis « avec quelqu'un par ailleurs ». J'ai d'autant plus retenu la leçon le jour où je me suis retrouvé à poil dans un bain avec une meuf que j'avais branchée la semaine précédente. C'était à l'occasion d'une fête chez moi et j'avais proposé aux invités de passer un « moment nu » dans un bain. J'avais donné l'exemple et j'étais super fier de cette initiative intimiste, isolée du reste de la fête. La fille était timide et charmante, c'était un plaisir de me retrouver à poil avec elle. Puis est arrivé le moment où elle m'a demandé si j'habitais là et où j'ai répondu le plus candidement du monde : « Ouais, avec ma meuf. » Un malaise s'en est ensuivi. J'étais convaincu que la meuf avait compris que j'étais maqué, mais elle s'est mise à pleurer, est sortie du bain en vitesse, s'est rhabillée et barrée de la soirée. Je me suis senti con et salaud sur le coup, et finalement j'en ai plus rien eu à foutre – mais j'ai baisé ma meuf ce soir-là.

LES TESTS MST
Baiser sans capote, c'est un problème. Quand on est célibataire, on a juste à emmerder sa conscience quand on ne va pas aller faire de test MST le mois suivant. Et c'est mal. Le problème quand on est en couple, c'est qu'on doit aussi gérer la conscience intraitable de l'autre, face à laquelle notre propre conscience est obligée de s'écraser. Que vous ayez baisé avec une copine et amie de votre meuf, ou que ce soit une parfaite inconnue rencontrée dans les chiottes, le test est l'arme absolue et irrévocable de votre partenaire pour vous faire payer votre attitude irresponsable. Même si elle sait que tout est safe, il vous sera impossible d'y échapper. Tous les mois. Et c'est normal. Surtout si elle a décidé d'être rancunière. C'est comme ça que je me suis retrouvée à m'enfiler une trithérapie d'urgence pendant un mois parce que la meuf que j'avais baisée refusait d'aller se faire tester avec moi.

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TOMBER AMOUREUX
C'est ce qui peut vous arriver de pire si comme moi, vous êtes un mec bien et que vous tenez à la personne avec laquelle vous êtes. J'ai connu des mecs qui s'en foutaient. Mais le jour où je suis tombé amoureux d'une meuf avec qui j'étais sortie hors couple, ça m'a détruit. J'ai fini par tout avouer à ma meuf après une soirée passée au bord d'un toit à me demander si j'allais sauter ou pas. Tout au mieux, je me serais cassé une jambe vu qu'il s'agissait d'une terrasse au premier étage d'un pavillon de banlieue, mais j'étais bien au bout. Ma meuf a éclaté de rire en me disant que j'étais mignon, alors que j'étais en train de chialer à ses pieds. Mon meilleur pote était présent lors de cette confession déchirante. Il se foutait de ma gueule lui aussi.

LAISSER PENSER À SA MEUF QU'ON EST TOMBÉ AMOUREUX
Après cet épisode dramatique, j'ai connu un retour de bâton inattendu. Je tournais un film à l'époque et j'ai commencé à sortir avec l'une des comédiennes. C'était tout à fait bon enfant et mû par cette pulsion bohème qui nous tombe parfois dessus dans ce contexte créatif particulier : le tournage d'un film d'horreur de quatrième zone.

Le bug est arrivé lors d'un jour de l'an un peu déprimant. Je pensais que cette meuf passerait à la maison et je m'en réjouissais à l'avance. Elle n'est pas venue, ça m'a un peu déprimé et je lui ai envoyé un texto qui finissait par un « je t'aime » comme j'aurais envoyé un « bisous ». Sauf que quand ma meuf a fini par lire mes textos pour la première fois de notre vie de couple deux mois plus tard, elle est tombée là-dessus. Elle m'a réveillé en pleine nuit et m'a viré du lit à coup de pied dans le cul. J'ai respecté son choix, qui nous a séparés une semaine. Mais j'ai toujours considéré qu'elle se méprenait, et j'en savais quelque chose vu que j'avais déjà été amoureux d'une autre meuf – elle le savait – et que je ne ressentais pas du tout la même chose ce coup-ci.

Je n'ai pas moufté, mais j'en ai bien chié, et je me suis juré de ne jamais plus laisser planer aucun doute de ce genre.

RENTRER CHEZ SOI PORTÉ PAR TOUT LE DÉSESPOIR DU MONDE
Un soir, ma meuf s'est barrée chez sa sœur avec un mec en plein milieu d'une soirée. Ce n'était pas un problème pour moi, et je me suis dit le matin venu que je la retrouverais bien, après tout, puisque nous formions un couple libertin. Comme je savais où elle était, je me suis pointé avec des croissants en me disant que j'allais la trouver à poil avec le mec en question et qu'ils seraient tous deux heureux d'avoir des croissants livrés à domicile, et qu'on les boufferait à poil, voire, peut-être, qu'on finirait par baiser. Je veux dire, on est libertins. Sauf que non.

J'ai réveillé ma meuf, elle était à poil certes, mais elle m'a viré en m'insultant. Je suis rentré à pied (nus) de la station Gambetta à Strasbourg–Saint-Denis, en tenue de Jésus, à poil sous une robe, parce que la soirée de la veille avait pour thème « Icône de l'angoisse » et que je n'avais pas envie de prendre le métro. Ni le bus. Et que j'avais plus assez de thunes pour prendre un taxi.