Los Angeles est une ville de merde

Récemment, j'ai déménagé de Londres à Los Angeles. Malgré le fait que c'est sans conteste le pire endroit du monde entier, j'ai essayé de toutes mes forces d'aimer y vivre. Principalement parce que j'apprécie le fait d'être ce bonhomme qui aime les choses que le reste du monde déteste, juste pour faire chier (d'ailleurs, maintenant que j'y pense, à tous les gens que je connais dans la vraie vie : j'ai jamais vraiment aimé Skrillex ou Twilight. Mais vous auriez dû voir vos gueules).

Apprécier LA semble être « tendance » en ces temps troublés. J'ai lu quelques articles là-dessus, comme celui de Joseph Gordon Levitt que les gens n'arrêtent pas de m'envoyer. Dedans, il dit que LA est supérieure à New York parce qu'on peut chanter dans sa voiture quand on est coincé dans les embouteillages, et aussi, une fois, il y a vu le film Swingers.

Passons. Ci-dessous, une liste de tous les trucs qui me cassent les couilles depuis que j'ai emménagé à LA.

LE DANGER EST PARTOUT

À Londres, le pire truc qui puisse vous arriver quand vous vous baladez est – peut-être – de marcher dans une flaque ou d'être victime de happy slapping. Ici, faut que je fasse attention aux drive-by, aux incendies de forêt, aux cougars, aux serpents à sonnettes, aux parasites qui vous bouffent le cerveau, aux cambriolages et aux putains de TSUNAMIS ! Qui a eu l'idée de construire une ville à cet endroit-là, sérieux ?

C'EST IMPOSSIBLE DE PASSER UNE SOIRÉE NORMALE

À Londres, à New York, à Paris ou dans n'importe quelle autre ville de la planète, « sortir » signifie marcher/prendre les transports en commun jusqu'à un bar ou un club, puis peut-être marcher jusqu'à un autre endroit après ça, puis prendre un taxi pour rentrer chez soi. Ça devient problématique à Los Angeles, puisqu'il n'y a pas de transports en commun. Et je suis presque sûr que les taxis n'existent pas ici non plus. Ça veut dire que tout le monde boit ET conduit, et je sais pas si vous avez vu des campagnes de prévention routière, mais apparemment c'est jamais une bonne idée. Sans compter qu'il faut trouver à se garer ou filer des thunes à une sorte de valet en livrée, puis faire la queue pour rentrer, puis avant que vous n'ayez eu le temps de le réaliser, vous avez dépensé 30 $ pour une « rave yoga » qui va finir dans dix minutes, vous avez oublié de regarder la plaque de la rue où vous vous étiez garé et, oh merde, vous vous êtes pris une amende. L'éclate.

TOUT LE MONDE EST UN PUTAIN DE HIPPIE DE MERDE

À chaque fois que j'ai l'impression d'avoir rencontré quelqu'un de normal, je découvre qu'en fait, il est à fond dans un trip new-age débile. Vous saviez que Mercure était en phase rétrograde en ce moment ? Moi si maintenant, et je devrais vraiment pas avoir à gérer ce genre d'informations.

Meh.

Y'A TROP DE SORTES DE SPORTS EXTRÊMES

Des adultes semblent prendre le skateboard très au sérieux partout où je vais. C'est embarrassant, c'est terrible, mais j'ai décidé de l'accepter. Ça fait partie de ma vie maintenant. CEPENDANT, à Los Angeles, les gens ne se contentent pas de prendre le skate beaucoup trop au sérieux, mais ils disposent aussi d'un arsenal de pas moins de soixante moyens de transport alternatifs (à vue de nez). Genre ces minuscules skateboards en plastique, ou ces vélos où vous devez rester debout et courir, ou quoi que les gens dans la vidéo ci-dessus soient en train de faire.

LES RÊVES BRISÉS SONT PARTOUT OÙ VOUS REGARDEZ

Environ 90 % des gens que vous rencontrez ici sont des acteurs en herbe (à savoir, des acteurs « ratés »).

Rien ne me perturbe plus qu'un humain avec des aspirations non comblées. J'ai pleuré seulement deux fois devant un film, et c'était quand, dans Jumpin' Jack Flash, Whoopi se fait poser un lapin, et la fois où, dans True Lies, Jamie Lee Curtis se regarde dans le miroir et réalise qu'elle n'est plus une rate. Je suis sérieux, je ne peux pas supporter de voir des gens déçus.

Y'a un type qui vit (littéralement) sur une pile d'ordures près de mon appartement, et il passe ses journées à agrafer des photocopies de sa gueule dans tout le quartier (voir ci-dessus), et son site web est « YouTube.com », et je l'ai googlé, et ses seuls amis au monde sont des pigeons, mais un jour les agents sanitaires de la ville sont venus et ont tué les pigeons et putain, fait chier, je suis encore en train de pleurer comme un gros bébé. :( :(

LES RESTAURANTS SONT TELLEMENT PRÉTENTIEUX QUE C'EST COMME UNE BLAGUE TIRÉE D'UN FILM PAS DRÔLE QUI ESSAIE DE SE MOQUER DE LOS ANGELES

« Fabriquant de tacos urbains » ? Vous sucez.

Voilà le menu d'un endroit qui s'appelle Café Gratitude. Tous leurs plats consistent en des « suggestions positives » plus que des « noms », donc quand vous passez commande, vous êtes censé dire au serveur « Je suis beau », et là le serveur est censé vous regarder d'un air sincère et vous dire « vous ÊTES beau ! ». J'en frémis.

Quand j'ai parlé à mes amis de Londres de Cafe Gratitude, ils m'ont dit : « Tu te fous de ma gueule, là ? Ça a l'air d'être l'enfer sur Terre, ton truc. » Mais ici, les gens sont là : « Je ne vois pas quel est ton problème. Essaie de ne pas être si négatif, tout le temps. »

Oh, et d'ailleurs, à côté des certificats d'hygiène et tout, ils ont cette grosse merde accrochée au mur :

« Par respect pour le moment présent, merci de le vivre pleinement. »

:(

DAVID SPADE A SON ÉTOILE SUR LE WALK OF FAME D'HOLLYWOOD

Ce qui veut dire, essentiellement, que David Spade est l'un des habitants les plus célébrés de la ville. David. Spade.

LES GENS D'ICI TROUVENT QUE LES SPECTACLES D'IMPRO, C'EST MARRANT

Je n'arrive pas à me souvenir d'une quelconque occasion, dans ma vie d'avant, où une personne m'aurait conseillé d'aller voir un spectacle d'impro. Parce que de toute évidence, les spectacles d'impro, ça craint. Mais bizarrement, depuis que j'ai emménagé à Los Angeles, c'est une forme de divertissement que l'on me recommande sur une base quasi quotidienne – The Groundlings, plus spécifiquement. Que vous pourrez observer dans la vidéo ci-dessus. Est-ce qu'il y a un truc que je capte pas ? Je ne… Ils ne sont pas… Quoi ?

PERSONNE NE VOUS DIRA JAMAIS SON VÉRITABLE JOB

Ici, personne n'avoue jamais la façon dont il/elle gagne sa vie. Les gens pensent qu'il faut avoir honte de ne pas avoir une carrière professionnelle glorieuse. Le cas type, c'est que vous rencontrez quelqu'un qui va vous dire : « Je m'occupe du maquillage de True Blood », alors forcément, vous allez l'assommer de questions pendant 20 minutes, mais il va rester volontairement dans le vague et au final, vous n'aurez aucune idée de ce qu'il fait vraiment. Du coup, vous rentrez chez vous, vous le googlez, et il s'avère que « maquilleur de True Blood » veut dire, en fait : « Je suis barman, mais une fois j'ai bossé dans le bâtiment où ils fabriquent des prothèses pour True Blood. »

TOUT LE MONDE A PEUR DE LA SCIENTOLOGIE

À de nombreuses reprises, je me suis mis à parler de la Scientologie dans un lieu public, et la personne à qui je m'adressais ouvrait de grands yeux fous, se mettait à regarder partout autour d'elle et se mettait à dire « chuuuut » avant de s'épandre en considérations vagues comme « être à jamais blacklisté » ou « un SUV aux vitres teintées a écrasé un de mes amis ». Au début, ça me faisait bien marrer. Mais là, je m'y suis mis aussi. En écrivant ça, je me suis pris à penser : « Euh, attends, tu crois que c'est OK de parler de la Scientologie dans un post ? Tu devrais peut-être utiliser un pseudo. » Comme j'ai envie de découvrir si les gens ont une vraie raison d'être parano ou si c'est juste des cons, allons-y : la Scientologie, vous n'êtes que des jean-foutre.

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