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Drogue

Mad Mike le clochard hippie chercheur de drogue

À Austin, retrouver la dope égarée des adolescents vous permet de – presque – gagner votre vie.

Mad Mike avec de la weed qu'il a trouvé par terre. Photo publiée avec l'aimable autorisation de Mad Mike

J’ai rencontré Mad Mike le clochard hippie à l’aube de l’an 2000, à la Nouvelle-Orléans. Il était assis sur un trottoir du coin et jouait un morceau folk dont les paroles ressemblaient à « Que feriez-vous si de petits gnomes venaient manger votre caca la nuit ? » (Sa technique consistait à arrêter les touristes, les faire rire, puis leur taxer du blé.)

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Aujourd’hui, Mad Mike a 35 ans et n’a toujours pas de toit. Mais, grâce à son talent pour faire les poubelles, il vit dans un confort tout à fait relatif à Austin, Texas, où il trouve de grandes quantités de drogue perdue – à tel point qu’il considère ce passe-temps comme son « métier ». Il tient aussi un blog, Ground Score, dans lequel il raconte sa vie de sans-abri et son habitude de ramasser la poudre et les cristaux qui croisent son chemin. Je l’ai contacté pour savoir si ses affaires allaient bien.

VICE : Trouvez-vous plus de drogues à Austin qu’à la Nouvelle-Orléans ?
Mad Mike le clochard hippie : J’en trouvais de temps en temps à la Nouvelle-Orléans. Néanmoins, ce n’était pas suffisant pour que je puisse en faire mon métier. Je pense que le nombre d’adolescents à Austin, combiné avec la culture locale de la boisson, a créé un combo parfait pour pouvoir trouver de la drogue par terre. Ici, il est non seulement facile pour les ados d’acheter de la drogue, mais les risques de la perdre sont eux aussi plus élevés.

Quelle est votre plus belle trouvaille ?
J’ai déjà trouvé pour 500 dollars de crack à la Nouvelle-Orléans. À Austin, j’ai chopé une bouteille de Dom Pérignon de 2005. Elle était dans une benne à ordures, dans la cour d’un restaurant. Un serveur avait essayé de la voler mais j’ai été plus rapide que lui pour récupérer le butin.

Avez-vous fumé les 500 dollars de crack que vous avez trouvés ?
Oui. J’étais avec Ray Bong [un musicien de la Nouvelle-Orléans] quand je l’ai trouvé. Je lui ai dit : « On va juste fumer quelques cailloux, puis je vendrai le reste à un junkie. » Bien entendu, ça ne s’est pas passé comme ça. On a fini par tout fumer, puis on est allés au Jazz Fest.

Qu’est-ce qui vous différencie des kids qui passent leurs étés dans les rues, à faire croire qu’ils n’ont pas un rond ?
La principale différence entre moi et les gens que vous décrivez réside dans ce point : je n’emmerde personne. Je n’ai jamais fait la manche, je ne demande pas de cigarettes et je n’ai jamais chié dans votre jardin. Je pense que l’on devrait tous être responsables et contribuer d’une manière ou d’une autre à la société. Fouiller dans les poubelles à la recherche de drogues me permet de ne pas avoir à compter sur qui que ce soit. La plupart des SDF vieille école suivent aussi cette philosophie. Les jeunes nous font une mauvaise réputation.