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Cliquez pour agrandir Si vous avez suivi l'affaire de près, vous devez déjà savoir qu'Alan Roberts est considéré comme étant le réalisateur initial du film. Il aurait travaillé aux côtés du producteur du truc qui, selon d'autres sources, serait l'individu qui en aurait terminé la réalisation : Sam Bacile – plus connu sous le nom de Sam Basselley – alias Nakoula Basseley Nakoula. Le site Peoplefinders.com fait figurer le nom d'un homme âgé de 65 ans s'appelant Robert Alan Brown, vivant à North Hollywood en Californie. Cet homme se cacherait sous les faux-noms de Robert Brownell et Alan B. Roberts. Parmi les sociétés « connectées » avec lui sur le site, on trouve Alan Roberts Entertainment. Une recherche recoupant ces résultats avec la base de donnée publique Nexis semble confirmer que Robert Brownell, Robert Brown et Alan Roberts ne seraient en réalité qu'une seule et même personne. En creusant un peu plus vos recherches sur cette personne – ou personnes – portant le nom de Robert Brownell, vous trouverez une myriade de profils qui lui sont associés sur Youtube, Godtube, Jokeroo ainsi que beaucoup d'autres sites où les gens aiment bien « traiter » de la religion (en ce sens, cette vidéo est assez intéressante d'ailleurs). Vous tomberez peut-être sur divinerevelations.info, un site en javascript qui serait a priori l'éloge d'un mystérieux curé coréen répondant au doux nom de Yong Doo Kim. Si vous persistez, vous découvrirez assez vite que divinerevelations.info est une réplique exacte de spiritlessons.com, soit « Le témoignage de Robert Brownell », un ramassis de conneries écrites par un attardé obsédé par le porno en streaming qui aurait fini par rencontrer la lumière du « Seigneur ». Après avoir contacté quelques membres de l'équipe du tournage de Desert Warrior/Inoncence of Muslims, certains ont accepté de me parler à la condition qu'ils puissent infirmer la thèse que j'ai développé précédemment ; en affirmant que le Robert Brownell, responsable des vidéos pro-chrétiennes postées sur Internet, N'ETAIT PAS le Robert Brownell du film. Cependant, ils ont quand même confirmé que ce Robert Brownell avait entre 50 et 70 ans, les cheveux gris et portait des lunettes. Pour le moment, le réalisateur de cette merde sans nom demeure inconnu – ainsi que le nombre exact de réalisateurs et de producteurs y ayant participé. Mais j'ai le sentiment que cet état de fait ne sera plus très long. De mon point de vue – et pour éviter la vindicte populaire, ceci n'est que ma vision des choses –, cette affaire ne peut évoluer qu'en deux sens : A. Robert Brownell/Robert A. Brown est un malheureux type dont l'identité a été usurpée et qui a payé pour le réorientation idéologique du scénario du film, ce qui paraît assez improbable étant donné que Nakoula Basseley Nakoula a déjà fait un séjour en prison pour usurpation d'identité. B. Robert Brownell/Brown et Alan Roberts sont le même individu. Les nombreux coups de fils et messages laissés sur le répondeur du numéro indiqué sur les documents – supposément, celui de Alan Roberts – n'ont jamais reçu de réponse. De ce que je me souviens, le message du répondeur disait « Bonjour, merci de votre appel. Je suis désolé de ne pas être disponible pour le moment, mais si vous laissez un message après le bip sonore, je serais heureux de revenir vers vous aussi rapidement que possible. Passez une très bonne journée, » le tout déclamé d'une voix calme et sereine par un homme d'âge mûr. Était-ce Alan Roberts ? Robert Brownell ? Ou Robert Brown ? En saura-t-on plus un jour ? Les documents mentionnent également un achat fait par une possible tierce personne : Jimmy Israel, qui a déclaré avoir eu une contribution minimale à la réalisation du film. Selon lui, le scénario et les dialogues étaient très différents de ceux que l'on peut trouver dans la version disponible sur Youtube – celle dénoncée par l'équipe du film et qui a causé une vague de violence au Moyen-Orient. Le compte grâce auquel ces informations ont été obtenues est déclaré sous deux noms : Jimmy Israel et – vous ne le croirez jamais – Adenob Basseley, domicilié à Hawaiian Gardens en Californie, ce qui le lie avec l'info divulguée par Associated Press qui dévoilait l'endroit approximatif où résiderait Nakoula Basseley Nakoula. Après d'innombrables appels téléphoniques et d'emails envoyés à Steve Klein ainsi qu'à d'autres membres de l'équipe du film et finalement, à des personnes sans rapport avec cette histoire – mais qui possèdent les mêmes noms que ceux des personnes ayant participé au film –, j'ai tenté de joindre Terry Jones. Son assistante m'a annoncé qu'il était trop occupé pour répondre à une seule de mes questions. Quand je lui ai demandé de lui relayer la question, elle m'a répondu, « Euh, non, on a euh… jamais entendu parler d'un quelconque Robert Brown ou Robert Brownell. » J'ai poussé le vice en lui demandant : « Vous êtes sûrs que vous n'avez jamais entendu ce nom ? » Sa réponse est restée la même : non. Les autres personnes ayant accepté de se confier ont été l'acteur du film (et mannequin), Tim Dax, qui a poliment refusé mon interview avec un sobre « :) » et un autre « Ça va trop loin ! » et de manière complètement inattendue, Jimmy Israel – au passage, la seule personne ne possédant pas le mot « Brown » dans son patronyme et dont l'identité figure dans les documents. À en juger par notre conversation, Jimmy semble être un type tout à fait sympa, et si M. Robert Brown nous écoute, sachez qu'il n'a pas vendu la mèche une seule seconde. VICE : On m'a envoyé des informations indiquant que vous avez acheté les droits de la phase de préproduction de Desert Warrior/Innocence of Muslims.
Jimmy Israel : Je ne réfute pas cette accusation, mais je ne parlerai qu'en mon nom. OK.
La personne qui travaillait à l'origine sur le film est revenue pendant deux jours avant de repartir. Quel était votre rôle officiel dans la réalisation du film ? Vous apparaissez dans les crédits de fin ?
Non. Sam Bacile est venu me voir, il voulait que je produise le film. Je lui ai répondu que j'étais d'accord. Je ne suis pas réalisateur, je suis producteur. Mais je voulais réaliser le film. La personne qui m'a présenté Sam est revenue et a dit qu'elle voulait le faire, et Sam s'est rangé de son côté. J'ai travaillé seulement deux jours – c'est tout. Quelles sont les autres films que vous avez produits ?
Je n'en ai jamais produit. Je suis scénariste. J'ai travaillé dans les plus haute sphères du cinéma européen mais tous ces films n'ont jamais été produits. Les seuls projets sur lesquels j'ai travaillés étaient adapté d’œuvres littéraires. Toute cette histoire s'est produite de manière inattendue. Lorsque j'ai lu le scénario, ça m'a rendu malade. Pas vraiment à cause des blasphèmes proférés à l'égard de Mahomet, mais plus parce que dans le scénario original, son nom est George. Ouais, il semblerait que la personne ayant terminé le travail a sérieusement manipulé et trompé l'équipe du film.
Oui et non. Si vous lisez le scénario en entier vous réaliserez que peu d'efforts sont fait pour dissimuler le fait que le personnage central est Mahomet. C'est évident que c'est lui, du moins c'est ce que ça m'a fait. Toutes ces caractéristiques sont présentes. Au final c'est tout ce que j'ai pu faire, constater et me faire remplacer. Sam n'a pas bien fait de tout modifier en y ajoutant une profusion de sang, la torture et toute les merdes qui vont avec. D'ailleurs, comment avez-vous rencontré Sam Bacile ?
Je l'ai rencontré grâce à l'autre type, celui qui est arrivé pour prendre toute la production du film en main. Vous essayez de dire que Sam Bacile et Nakoula Basseley ne sont absolument pas la même personne ?
Il n'est pas… Il n'est… Je suis désolé mais… quoi ? Sam Bacile et Nakoula Basseley ne sont pas…
Je n'en sais rien, vraiment je ne sais pas. J'ai entendu dire que Naloula Basseley était le nom de son fils. Je vois. Mais ça, c'est votre version. Donc selon vos sources, ils ne sont pas le même individu.
Et bien, il m'a dit que c'était son fils. Vous connaissez Robert Brownell, alias Robert Brown ?
Sans commentaire, ce n'est pas mon rôle d'en parler. Je ne connais personne d'autre. Jusqu'à maintenant, son nom n'a pas encore été associé à celui du film. En revanche, j'ai son numéro et des informations à son sujet. Pourtant, vous persistez à dire que vous ne connaissez pas cet homme ?
Non, je ne le connais pas, je sais que je ne dois pas faire de commentaires. Comme je l'ai déjà dit, je ne suis ici que pour parler en mon nom. Quelles-ont été les répercussions du film ? Avez-vous reçu des menaces de mort ?
Non, non, non. Sûrement parce que vous avez lâché le projet relativement tôt…
Je serai vraisemblablement le premier à recevoir des menaces de mort, étant donné que mon nom a été divulgué. Si vous l'avez découvert, ce sera le cas de toutes les autres agences de presse. Je sais que ce n'est pas une expérience plaisante, mais j'apprécie vraiment que vous me parliez.
Je n'ai pas beaucoup de temps, je ne suis pas riche, je suis au chômage et j'ai besoin de travail. Comme je l'ai déjà dit, j'ai travaillé sur ce projet pendant deux jours seulement. Il a été rapporté que le premier réalisateur du film – dont vous ne donnerez pas le nom – se cache à l'heure actuelle.
Oui, il se sent très menacé. Je peux imaginer. Est-ce qu'il était conscient que Sam Bacile avait des desseins secrets pour le produit fini ?
Le film porte sur les persécutions des Coptes en Égypte. Voilà de quoi ça parle. Les références à l'Histoire sont… enfin vous voyez. George apparaît et est intégré à l'intrigue, l'intrigue « contemporaine. » C'était quoi la question déjà ? Certaines rumeurs disent que les dialogues ont été redoublés. Je sais que vous n'en avez pas connaissance parce que vous n'étiez pas…
En effet, je n'en sais rien. Je pense que Sam Bacile s'est rendu en Égypte. Il m'avait dit qu'il essayait de réunir des fonds. Je ne sais ni pourquoi, ni comment, mais il a dû montrer le film à des gens en Égypte qui lui ont dit qu'ils ne donneraient pas d'argent. Ces gens ont quand même pris un exemplaire et ont ensuite redoublé les dialogues. Bacile l'a-t-il fait lui-même ? Je ne sais pas. Comme je l'ai précisé, le nom du personnage central n'était pas Mahomet, mais George. Avez-vous un exemplaire du script original ?
Oui, quelque part, mais je ne l'ai pas encore retrouvé. J'ai reçu des appels hier, mais je n'ai pas regardé. J'ai jeté beaucoup de choses ces derniers temps. Je ne sais plus si je m'en suis débarrassé. J'ai toujours les notes que j'ai prises sur le scénario. C'est tout ce que j'ai. Vous avez vu le film en entier, n'est-ce pas ?
Non, je ne l'ai pas vu. Je n'ai rien vu du boulot de Sam – il me doit toujours de l'argent. Il a fait ça à tout le monde pendant le tournage. Je pense qu'il était… qu'il est toujours une sorte de… Il n'est pas malintentionné, mais il est un peu sournois… Oui, j'entends bien. Je vais vous le demander franchement. Pensez-vous que Sam Bacile est radicalement opposé à l'Islam ou extrême dans son idéologie ?
Vous savez, il est… C'est simplement qu'il se sent extrêmement concerné par la question des Coptes, étant copte lui-même. C'est ce qu'il m'a dit, et c'est de ça que parle l'histoire. Ça ne parle pas de la haine de Mahomet ou des musulmans, mais quand on est copte et persécuté, c'est un peu comme être juif et haïr les Nazis. De mon côté, je suis pacifiste et je ne hais personne en particulier. Vous êtes religieux ?
Je suis principalement bouddhiste, mais j'ai été élevé dans une famille juive. Que pensez-vous des rumeurs qui disent que le film a été financé grâce à l'argent de généreux donateurs juifs ?
C'est complètement ridicule. Sam a investi son propre argent dans le projet – à hauteur de 90 ou 100 000 dollars, quelque chose comme ça. Je n'en sais rien. C'est tout ce qui a été injecté dans le développement du film, c'est un horrible navet, je l'ai vu sur Youtube. Et vous n'avez toujours pas vu le film en entier, hein ?
Non, je ne sais même pas s'il y en a un. Il était encore en train de le monter, c'est tout ce que je sais. Vous savez comment il a atterri sur Youtube d'ailleurs ? Parce que je ne comprends pas comment…
Non, non, non. Je ne sais pas. J'ai juste… Je suis tombé dessus hier et j'y ai jeté un œil. Ce que je ne comprends vraiment pas c'est que, comme vous l'avez dit, certains extrémistes se seraient procuré un exemplaire du film pour le redoubler lorsque Sam Bacile était en Égypte pour le financer. C'est une réalité ou une simple intuition de votre part ?
C'est juste mon histoire, ma fiction. C'est ce que je pense. Je n'en ai jamais entendu parler et il ne m'a jamais dit ça. Il m'a simplement dit qu'il était en Égypte pour réunir des fonds. En général on montre quelques extraits du film et les gens disent, « D'accord, on te donne ce que tu veux. » C'est juste une intuition, mon intuition et c'est tout.À voir aussi :LA GUERRE DE PROPAGANDE DU HEZBOLLAH - PART 1EN ATTENDANT AL-QAIDA - PART 1CÉDEZ À NOTRE CHANTAGE, NOUS AVONS KIDNAPPÉ UN HIPPIE !