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J'ai exercé le métier de contrôleur pendant 10 ans, de 1997 à 2007. Au départ, c'est l'opportunité de travailler dans une grande entreprise et la sécurité de l'emploi qui m'ont attirée, ainsi que le contact avec les gens et la mobilité. De plus, il suffisait d'avoir son bac pour exercer, donc c'était facilement à ma portée à l'époque, vu que j'avais 22 ans et que je m'étais arrêtée en DEUG.Le contrôleur a plusieurs missions. On se doit d'informer les voyageurs et de faire en sorte qu'ils arrivent à destination (donc gérer le problème des correspondances en cas de retard), de sauvegarder les recettes par le contrôle des voyageurs à bord et la vérification des tarifs réduction, et enfin assurer la sécurité à bord des trains, mais aussi sur la voie ferrée. Nous devons assister le conducteur du train en cas de problème. Sur les TER et sur certaines lignes non équipées de caméra, nous devons transmettre le départ au conducteur via une clé que l'on tourne et qui transmet un signal en cabine afin de dire au conducteur qu'il peut repartir sans avoir oublié personne sur le quai, et que les voyageurs ont eu le temps de descendre du train, ce qui est bien plus prioritaire que le contrôle des billets.
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Le métier d'huissier de justice n'était pas une vocation. Il a parfois une image négative et il ne me faisait pas rêver, soyons honnête. J'ai fait des études de droit et je souhaitais vraiment un métier avec une absence totale de routine, un métier de terrain et de contact humain. C'est donc assez naturellement que je suis devenue huissier de justice.C'est un métier mal aimé parce qu'il est mal connu. Les gens le savent peu mais mon travail est de concilier, de trouver la solution la plus adaptée à chaque situation. Nous avons tous en tête l'image de l'huissier qui vient sonner à votre porte pour saisir vos meubles, c'est une réalité mais c'est une action de dernier recours ; elles n'est en aucun cas systématique dans une procédure. Notre mission est avant tout d'engager un dialogue entre les différentes parties (le créancier et le débiteur par exemple) et de trouver une solution adaptée à chaque situation.
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J'ai travaillé trois mois pour une banque de financement au département de recouvrement à l'amiable en tant que job étudiant. J'ai choisi ce poste car il proposait une rémunération supérieure au Smic. On me proposait un poste de négociatrice en recouvrement à l'amiable, en mettant très en avant dans l'annonce les responsabilités et l'autonomie que j'aurais ainsi que « l'aide » apportée aux clients. C'était plutôt du harcèlement que l'on faisait subir.En fait, en trois mois je n'ai jamais été négociatrice. Mon rôle était de contacter le plus de personnes possible en une journée et de les transférer aux négociateurs qui eux devaient tout faire pour leur faire payer leur retard de paiement, les agios et autres charges dues à l'endettement. Cela allait jusqu'à les menacer de la venue d'un huissier qu'ils n'étaient absolument pas habilités à convoquer.Je recevais chaque jour une liste de 120 numéros. À la fin de la journée, je devais avoir parcouru toute la liste et contacté tous les numéros inscrits par dossier. J'appelais donc le client, s'il ne répondait pas j'appelais sa famille proche, éloignée, son employeur, ou même ses voisins. Lorsqu'un dossier venait sans adresse ou sans numéro, il fallait retrouver la personne en appelant tous ses homonymes présents dans les Pages Blanches. Si on n'avait que l'adresse, on pouvait appeler les voisins pour leur demander de faire passer le mot. Sinon, on rappelait tout le monde tous les deux jours.
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De mon point de vue, je confirme que l'immense majorité des traders est constituée de connards. Le recrutement est très sélectif : on cherche des gens capables de comprendre ce qu'ils font, tant sur le plan abstrait avec les aspects mathématiques et de gestion, que sur le plan réel qui passe par la négociation et la valorisation des titres. Les traders ne sont pas foncièrement cons, ils comprennent ce qu'ils font : quand ils achètent massivement des parts d'une boîte qui fait de l'éolien en Espagne pour entraîner le marché avec eux et enfin tout revendre en fin de journée en sachant que le cours de la boîte n'y résistera pas, ils savent ce qu'ils ont fait. Ils ont touché une commission, ils sont contents, leur bonus va sans doute gonfler : derrière, ils ont tué la boîte en une après-midi.
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J'aimerais pouvoir dire que ce qui m'a poussé à devenir journaliste, c'était l'envie de réaliser des trucs sur le long cours, de faire du gonzo, etc. Mais la vérité, c'est que lorsque je me suis orienté vers cette filière à l'issue de mon bac L dans les années 1990, j'étais fasciné par Technikart. Du coup, après quelques années en littérature anglaise et une maîtrise en info-com, j'ai intégré l'ESJ Paris.
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J'ai exercé le job de collecteur de dons pour les ONG pendant 5 mois comme boulot étudiant. J'ai été recrutée dans la rue, avec un argumentaire du style « Hey, tu cherches un job sympa avec des horaires flexibles ? », j'ai eu une formation de deux jours puis je me suis lancée.Au début, j'étais super excitée, je trouvais ce job très valorisant. C'était la première fois que je rentrais chez moi en me disant « j'ai travaillé, je vais gagner des thunes, mais j'ai aussi fait quelque chose de bien ». Puis au bout de quelques temps tu commences à fatiguer, et tu te rends compte d'une certaine hypocrisie du milieu.Déjà, il faut savoir qu'en une journée de travail de 11h à 19h, tu accostes environ 700/800 personnes. Statistiquement, seulement 50 personnes vont s'arrêter, et 6 être réellement intéressées et signer. Donc tu te prends environ 750 vents dans la journée. Moralement, ça peut être assez intense. Il y a par exemple des gens qui font semblant de bien vouloir donner, disent qu'ils vont chercher un RIB chez eux, et ne reviennent jamais. Une fois, j'ai même vu quelqu'un rentrer par une porte de banque pour ressortir par l'autre ! C'est super décevant comme expérience, et ça nous fait perdre un temps fou.Je sais que certains recruteurs ne respectent pas le minimum de bienséance (par exemple, ils foutent la pression à un SMICard, alors que normalement c'est strictement interdit de faire de la culpabilisation ou d'utiliser n'importe quelle émotion négative pour faire un bulletin). Donner aux assos, c'est important. Mais il y a trop de dérives parmi les recruteurs. Faut pas se mentir, on a nos parts de responsabilité dans les réactions de défiance. C'est comme la caissière du super U ou l'urgentiste : quand tu les croises, tu vois le métier avant la personne, donc quelqu'un qui aura été « agressé » par un recruteur ne voudra plus jamais avoir affaire à un autre. Et contrairement à la caissière ou à l'urgentiste, le passant a le choix de s'arrêter, ou pas. — PÉTRONILLE
Je suis médiateur pour l'association des Pierrots depuis maintenant deux ans, et mon job, c'est plutôt de participer à la pérennité de la nuit parisienne plutôt que d'aller jouer les rabat-joie auprès des noctambules. D'autant que l'essentiel de mon travail s'effectue en journée auprès des gérants d'établissements pour les accompagner, les aider. On ne s'en rend pas compte, mais la vie nocturne est plutôt menacée ces dernières années.Du coup, avec des duos d'artistes et trois autres médiateurs, je parcours les rues de la ville afin de servir en quelque sorte de catalyseur entre les noctambules, les riverains, et les lieux emblématiques de la nuit (les salles de concert, les boîtes). Je suis un « médiateur ». Donc oui, parfois on va aller vers les gens qui sortent de boîte, et qui sont éméchés, et tenter de les sensibiliser aux nuisances nocturnes, et ça passe aussi par demander à ceux qui feraient trop de bruit de baisser un peu le volume. Mais en général, l'approche artistique marche plutôt bien pour faire le lien, on a rarement des réactions agressives venant des personnes bourrées. Ou alors c'est qu'elles sont trop imbibées et ne comprennent plus rien, et qu'elles perçoivent ça comme une agression.En revanche, je dirais que le rapport aux gens est plus compliqué du côté de quelques riverains. Une poignée, la plus visible, nous perçoit comme les avocats d'une nuit débridée qui perturbe la vie du quartier, ce qui fait qu'on essuie parfois des remarques désobligeantes. Je peux comprendre que certaines personnes soient excédées par les abus de certains noctambules. Mais nous, on est justement là pour faire régner le respect entre les différentes parties, et encourager la compréhension. On n'est ni là pour faire la morale, ni pour encourager les dérives parfois assimilées au monde de la nuit.— CLAUDYÉmilie est sur Twitter.