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reportage

San Francisco est le pire endroit sur Terre

Désespoirs et emmerdes à l'ombre du Golden Gate.

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2014 est peu à peu en train de devenir l'année de San Francisco. Les médias de la côte Est américaine ont consacré cette ville comme le nouveau pôle pour l’innovation, où la consommation est reine et le loyer outrageusement élevé. Le New York Magazine a envoyé sur place une armée de reporters qui se sont demandés comment ramener tous les idiots de San Francisco dans leur propre ville. L'intitulé de l'article est limpide : « San Francisco est-il le nouveau New York ? » Non, c'est bien pire que ça. La réalité, c'est que cette ville en pleine crise existentielle est devenue invivable pour la plupart du commun des mortels.

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La fin est proche pour cette ville, qui était autrefois le coeur de la contre-culture. Voici une liste des nombreuses causes de son effondrement.

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TOUS LES GENS BIEN ONT DÉMÉNAGÉ À OAKLAND
Avant, San Francisco était l'endroit qui accueillait les gens trop marginaux pour Los Angeles, mais trop flemmards pour New York. Cette ville était synonyme d'aventure pour n'importe quel type bizarre ayant un penchant pour les « performance artistiques » et les foulards fantaisistes. Et c'était plutôt cool, en fait.

À chaque coin de rue, on pouvait trouver des libraires anarchistes à l'érection bien visible et des mecs couverts de paillettes. Où est passée San Francisco ? De l'autre côté de ce putain de pont, voilà tout.

Oakland est une ville moins chère que San Francisco, proche du centre culturel que constitue Berkeley, et à un voyage en train de ce qu'il reste de l'antique SF. C'est aussi une zone industrielle peuplée de criminels et de fans des Raiders. Vous vous demandez sans doute ce qu'il est advenu de l'esprit iconoclaste de San Francisco ? Eh bien, en trois mots :

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LES TECH BROS
Les bourgeois de San Francisco existent depuis toujours. Ils possèdent leurs maisons depuis des années, adorent les pull-overs en cachemire, possèdent des meubles en bois et se pavanent dans leurs yachts. Ils viennent d'une autre planète et ne se mélangent pas à la plèbe. Ils ont leur propre vocabulaire pour parler de whisky, de champagne, de fromages savoureux et d'obscures voitures européennes. Bien entendu, ils se fichent complètement de ce que vous pouvez pensez d'eux.

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Les tech bros semblaient, de leur côté, être partie prenante de la ville. Ils vont dans les mêmes bars que tout le monde et mangent dans des restaurants normaux. Ils cherchent désespérément à faire partie des gens « cool », tout en gagnant un salaire exorbitant et en allant au boulot avec un bus affrété par leur société. Ils ont tué l'esprit de San Francisco. Le Dolores Park, autrefois lieu paradisiaque pour la défonce à base d'alcool fort et de cannabis en plein après-midi, s'est transformé en une gigantesque soirée « networking » exclusivement composée de types en pantalons kaki.

À New York, les types de Wall Street sont parfaitement conscients d'être des enfoirés. À Los Angeles, les types d'Hollywood sont trop stupides pour réaliser qu'ils sont des enfoirés. À San Francisco, les tech bros pensent qu'ils vont sauver le monde avec leurs idées incroyables, plus communément appelées « start-ups ». Ce sont les pires de tous.

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LA FIN DES QUARTIERS GHETTOS
À l'intersection de la 16ème rue et de Mission, ancien quartier général des gangs locaux, les adeptes de politique ultra-sécuritaire ont trouvé leur royaume. Vous vous souvenez de ce mec noir à poil qui faisait des backflips et attaquait les voyageurs à la station de métro ? C'était là.

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LES MERDES DE CHIEN SUR LE TROTTOIR
Ces mines antipersonnel urbaines sont omniprésentes, et il est devenu impossible de se déplacer dans cette ville qui contraint pourtant tous ses habitants au pédestrianisme. En plus, tout le monde a un chien maintenant – il y a donc de la merde PARTOUT.

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AUCUNE CARTE BLEUE N’EST ACCEPTÉE
Ça ne sert à rien de sortir votre carte bancaire pour acheter votre nouvelle coque d'iPhone. Gardez-la pour acheter des trucs sur Etsy. On est à San Francisco, la ville où les épiciers ont la flemme d'avoir une machine à carte bleue. « Oh, nous sommes tellement en colère qu'on ne prend pas la carte bleue. Dans vos dents, les banquiers ! » Vous faites chier, sérieux.

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LES SDF DE HAIGHT-ASHBURY
Vous vous souvenez de mes critiques face à la disparition du folklore local de San Francisco ? Tout n'a pas disparu, malheureusement. Ces marginaux puants qui insultent les gens qu'ils trouvent trop « normaux » ne partiront jamais. Ils sont partout, dans les parcs, les arrêts de bus, les caniveaux. Leur unique but est de pourrir votre journée. Même les hippies ne sont pas aussi détestables – ils peuvent même être créatifs et intéressants. Mais ces gosses-là ne provoquent que du mépris. Ils sont agressifs et méchants envers le monde. Ils sont tellement cons que vous pouvez être surs qu'ils vous recracheront au visage les restes que vous leur donnez en sortant du restaurant, tout en vous pissant dessus.

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LE QUARTIER DE FISHERMAN'S WHARF
Cet endroit devrait disparaître au fond de l’océan. Pour être honnête, même si ce quartier est un véritable attrape-touristes, c'est déjà le cas de toute la ville. Mais là-bas, les vendeurs de rue se font 80 000 dollars par an. En plus des lions de mer, des portes-clefs en forme de pieuvre et des caricaturistes, il fait hyper froid là-bas – alors que la ville se targue d'être agréable à vivre tout au long de l'année.

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ALCATRAZ
Quel genre de personne emmenerait sa famille dans une prison de haute sécurité où les pires assassins de l'histoire se sont mutuellement violés ? Petit indice : c'est le même genre de personne qui vous insulte au volant. Je suis persuadé que les visiteurs d'Alcatraz manquent terriblement de sens moral. Bon, il faut quand même avouer que le voyage en ferry jusqu'à la prison est plutôt cool.

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CONDUIRE
Je suis sûr que San Francisco a été originellement construite pour servir d'arène aux courses de buggy. J'ai déjà eu le malheur de conduire à Los Angeles, Boston, New York et Houston ; mais rien n'égale San Francisco, seule ville où je préfère mettre le feu à ma voiture et la laisser dans une rue à sens unique plutôt que de patienter deux heures sur une route inclinée à 50 degrés. Les cyclistes, piétons, bus et autres tramways sont assez généreux pour vous rappeler constamment que la ville est à eux, et que vous êtes un écoterroriste. S'ils vous rentrent dedans, c'est de votre faute, vous n'aviez qu'à vous déplacer en longboard.

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LES TRANSPORTS PUBLICS SONT UNE VASTE BLAGUE
OK, j'ai déjà dit que conduire à San Francisco était inutile et dangereux. Mais ça ne serait pas un problème si les transports publics ne dataient pas de l'époque de Reagan. Muni, la compagnie de transport locale, voit fréquemment ses métros dérailler à cause d'infrastructures déficientes. Les wagons semblent être faits de plastique, comme s'ils devaient être poussés avant de pouvoir démarrer. Pour les bus, ce n'est pas vraiment mieux, vu qu'ils ont tendance à heurter les voitures à toute heure de la journée.

Et les trains locaux sont encore pire. Les sièges semblent conçus pour emmagasiner la pisse, le vomi et le sperme des voyageurs qui vous ont précédé. Ces trains font un bruit infernal lorsqu'ils parcourent les voies souterraines – ça ressemble au bruit d'un dauphin qui copule avec un ours polaire. Dès 2017, de nouveaux trains censés régler tous ces problèmes seront mis en circulation. Bien entendu, les prix vont augmenter, et il deviendra impossible de transiter entre la banlieue et San Francisco pour travailler. Peut-être que les bus Google ne sont pas si insupportables, finalement.

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