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Clémentine B. : D'abord parce que ça se voit, ça attire l'œil. Les gens ne peuvent rester indifférents. Le côlon est un organe qui fait sourire. Utiliser des moyens détournés invite les visiteurs à se poser des questions. Et puis, il s'agit aussi de dédramatiser. Il est encore très difficile de parler du cancer aujourd'hui. C'est un mot qui fait peur. Nous proposons donc une autre manière de le voir, qui soit décalée, mais pas trop non plus : il s'agit d'un sujet sérieux. Ne pensez-vous pas que le public puisse trouver cela provocant ou déplacé, et se détourne ainsi du message que vous souhaitez faire passer ?
Pour le moment, nous n'avons reçu que des échos positifs. Les gens passent en famille devant le côlon, prennent le temps de s'arrêter de nous poser des questions, de participer à nos ateliers. Ils ne l'auraient pas tous fait si nous avions proposé une mise en scène plus classique. Bon nombre d'entre eux arrivent ici par hasard et restent parce que le sujet les concerne. D'ailleurs, celui-ci nous concerne tous.
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L'idée, c'est de rendre le parcours ludique. Le côlon géant est un parcours didactique qui aborde les différentes formes que prend la maladie. 11 panneaux apportent des explications détaillées. Des polypes (croissances anormales) sont exposés en 3-D. Fujifilm a installé une colonne endoscopique, laquelle permet d'observer le déroulement d'une endoscopie sur un faux patient. C'est un tube souple, complété d'une caméra, qu'on insère dans le côlon par l'anus. Il s'agit du seul moyen efficace de détecter une pathologie de ce genre.Le comité de Paris de la Lutte contre le cancer invite également le public à se poser des questions sur son alimentation, quand la Mutualité française met l'accent sur la pratique d'une activité physique. Un grand tableau interactif permet d'évaluer sa condition physique.
Le cancer du côlon est le second cancer le plus meurtrier, après le poumon pour l'homme et le sein pour la femme. Le cancer colorectal engendre plus de 17 000 victimes par an. Nous avons mis en place une campagne de dépistage gratuite entre 50 et 74 ans, la tranche d'âge la plus à risque. Mais encore faut-il que les gens soient au courant, et qu'ils prennent la peine de se faire dépister. Sans cela, il est très difficile de détecter un tel cancer : il n'y a aucun signe extérieur, aucune douleur particulière. Enfin, en cas de diagnostic positif, il est aujourd'hui possible de guérir 9 fois sur 10. Proportionnellement, c'est donc un sujet dont on ne parle pas encore assez.Merci beaucoup Clémentine.Retrouvez Camille sur Twitter.