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Le GHB s'est répandu aux États-Unis en tant que médicament permettant aux patients de s'endormir avant une opération, puis a été retiré du marché lorsqu'on a mis en évidence ses effets secondaires indésirables. La présence d'hormones de croissance en a fait une substance prisée par les culturistes dans les années 1980.Pendant les années 2000, le GHB – vendu sous le nom « d'ecstasy liquide » – est devenu une alternative populaire à la MDMA au sein de la communauté gay. Peu coûteux, facile à cacher et à faire entrer en boîte de nuit, le GHB était souvent présent dans les partouzes d'après-soirées.À l'époque, le GHB était connu aux yeux du grand public comme étant la « drogue du violeur », après la publication de faits divers mettant en scène des prédateurs sexuels qui en versaient dans les verres de certaines femmes.Des études menées quelques années plus tard prouveront que les cas de viol consécutif à une ingestion de GHB ont été beaucoup plus rares qu'on ne l'imagine.
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À la fin des années 2000, le nombre d'hommes de la communauté homosexuelle britannique se réveillant dans des lits d'hôpitaux ou s'effondrant en plein milieu de soirées a augmenté fortement. Un hôpital du sud de Londres, près de Vauxhall – célèbre quartier de la communauté gay – a fait état d'au moins trois cas d'overdoses au GHB ou GBL par semaine en 2009.Le récit de ces catastrophes sanitaires n'a pas attiré l'attention des médias – peut-être parce qu'elles impliquaient des homosexuels et non des enfants, ou des jeunes femmes – jusqu'à ce que Hester Stewart, une étudiante de 21 ans, décède en 2009. Sa mort a provoqué un émoi national : comment une telle drogue pouvait-elle être encore légale ? Le GBL a été interdit dans l'année.Aujourd'hui, le GHB et le GBL – tout comme la meth et la méphédrone – sont souvent associés à la communauté chemsex londonienne, au sein de laquelle les drogues sont consommées – souvent par intraveineuse – pendant les orgies gays. Ce phénomène a provoqué une recrudescence des cas de VIH, ce qui a conduit David Stuart – président de l'association antidrogue « 56 Dean Street » – à décrire le GHB et le GBL comme étant les « drogues les plus dangereuses de la planète ». En 2014, ces drogues ont été responsables de 20 cas d'overdose au Royaume-Uni, et une étude du Global Drug Survey a montré qu'un consommateur sur quatre s'est déjà évanoui après avoir ingéré cette drogue.Le GBL est, de plus, très addictif. Certains consommateurs doivent en consommer toutes les trois heures afin de ne pas ressentir les symptômes liés au manque. En 2009, une clinique spécialisée a été construite au sud de Londres afin d'aider les gens à décrocher.« Être accro au GBL m'a rendu dingue », estime Bluestreak sur un forum dédié aux drogues. « J'ai manqué de sommeil pendant six mois. J'hallucinais tout le temps ; je parlais à des gens qui n'étaient pas là ; je voyais des choses qui n'existaient pas. J'ai perdu deux ans et demi à cause de cette merde. »Finalement, le GHB et le GBL sont des substances dangereuses, addictives et potentiellement mortelles. Il a fallu attendre le décès d'une jeune femme avant que le gouvernement n'interdise le GBL en 2009 – et quatre morts suspectes d'homosexuels sur une période de 15 mois pour que la police commence à se poser des questions. Ce que cela nous apprend sur l'attitude des autorités envers certains groupes mériterait un autre article. En revanche, on peut tout de même admettre qu'il est nécessaire que les gens prennent conscience du danger de ces drogues, parce qu'elles ne signifient pas uniquement euphorie et augmentation de la libido.Max est sur Twitter.Le récit de ces catastrophes sanitaires n'a pas attiré l'attention des médias – peut-être parce qu'elles impliquaient des homosexuels et non des enfants, ou des jeunes femmes.