Éditeur : Namco Bandai
Plates-formes : PS3« Eh, y’a machin il a dit que t’étais un fils de pute dans une critique de jeu vidéo. – Quoi ? Je vais lui marave la gueule, c’est qui ? » Les réseaux sociaux sont les retranscriptions à l’échelle méga de la pire cour de récré de crétins mondiaux, la scène des plus mauvais westerns de l’histoire de l’Île-de-France. Je n’ai jamais supporté les collèges, l’esprit mesquin de ceux qui se prêtent à ses règles abaissantes. Les mecs au sang chaud, ceux qui manquent totalement de recul, d’humour – la passion. J’ai jamais supporté ça non plus. C’est pour ça que j’ai du mal avec le hardcore dont j’apprécie la première génération pour tout ce qu’elle a pu apporter, tout, sauf la seconde génération de hardcore, de même que les suivantes. This Is Boston, Not L.A. La scène de Boston, puis celle de New York. Et donc, la scène hardcore parisienne. Quel cauchemar. Ces mecs qui cognent pour l’honneur, pour l’intégrité jusqu’à la mort. Ces mecs sont des enfants fans de westerns qui ont du mal à digérer de ne pas avoir fait preuve de discernement quand ils étaient petits et d’avoir toujours préféré les pistolets aux flèches. Ils en veulent à leur père de ne pas leur avoir inculqué l’histoire juste. Ils ont peur d’avoir pu faire preuve de racisme à une époque où ils savaient à peine multiplier 2 par 2. Ils ne supportent pas leur candeur d’enfant, alors ils s’en prennent à la société qui les a induits en erreur. Tous les enfants sont des racistes. C’est à cause de la cour de récré, ce qui s’y dit, ce qui s’y fait, parce que quand on est enfant, on ne se rend pas compte que Michel Leeb est raciste, ni que Des chiffres et des lettres est une émission fondamentalement homophobe. Parfois. C’est pas pour ça qu’il faut passer sa vie d’adulte à faire chier le monde. Ce qui est bien, c’est d’apprendre à se marrer. Pour apprendre à ne pas faire chier – car tout commence là – par exemple, il vaut mieux jouer à Ni No Kuni, le jeu de rôles signé Level 5 et Studio Ghibli qui est enfin sorti en Europe, qu’à Dead Space 3 – avec ses xénomorphes dégueu, ses ambiances crispantes et ses cutters laser – qui est sorti conjointement. En février 2013, je préfère clairement me plonger dans l’univers féérique de Miyazaki plutôt que dans un troisième volet fatigué de la meilleure saga d’horreur de cette génération de consoles, notamment parce que c’est « relou à force », comme Alien 3. Le film a révélé David Fincher mais par la même occasion, il a fait tomber la saga entamée par Ridley Scott dans les tréfonds de l’insipidité merdique avec son sous-texte christique et une iconographie cryptohomo-skinhead à base de crânes rasés comme à Boston à une époque, ou à Paris, ou dans n’importe quelle ville incapable de comprendre que sans une base de bon esprit, la noirceur est le truc le plus chiant du monde. Ensuite parce que, plus je vais dans ma vie et plus j’ai l’impression de m’enfoncer dans une forêt de haine, de colère et de mépris, des sentiments que j’assume autant quand je me fais piquer des trucs chez moi et que je me venge en jouant à des jeux violents, que je les fuis quand, à l’approche du printemps et de ses journées plus longues, j’ai envie de sourire à nouveau et d’écouter « Salad Days », un des plus beaux morceaux de la première génération de hardcore parce que ce qu’il dit est tellement parfait qu’il est probable que les « greener pastures » évoquées dans le morceau de Minor Threat ne soient pas si mentalement étrangères aux plaines verdoyantes parcourues par ce petit gars qui a perdu sa mère au début de Ni No Kuni.
Éditeur : Nintendo
Plates-formes : 3DS Il y avait The Cave, le nouveau jeu de Ron Gilbert, qui sortait en téléchargement un peu partout fin janvier. Mais au jeu du créateur de Monkey Island, j’ai préféré de beaucoup Tokyo Crash Mobs, téléchargeable sur 3DS, qui m’a donné l’impression de jouer à une adaptation de Céline et Julie vont en bateau avec Dr Mario en personnage principal. Voilà un puzzle game qui raconte l’histoire de deux jeunes filles un peu légères en prise avec les déboires des queues au moment des soldes. Pour s’en sortir, elles prennent des badauds et les font rouler comme des boules de bowling pour permettre à la queue de s’amenuiser. S’ensuivent des saynètes à l’atmosphère saphique. Si vous n’arrivez pas à l’imaginer, chopez le jeu. Rien que pour ça, ça vaut le coup.