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LE NUMÉRO PORTRAITS

Video games killed the radio star

Notre chroniqueur chauve nous explique pourquoi Goat Simulator est l'un des meilleurs jeux satanistes de tous les temps.

FRACT OSC
Développeurs : Phosfiend
Plateforme : Steam

Tron est un film que j’ai découvert sur le tard, parce que ma mère n’avait pas vu l’intérêt de m’emmener le voir au cinéma à l’époque. En revanche, je n’ai pas attendu que Tetsuya Mizuguchi, ancien boss de Q Entertainment, s’arrête de faire des jeux pour découvrir ses jeux et du même coup, reprendre goût aux jeux vidéo. Son premier jeu notable – après le néanmoins excellent Space Channel 5 – Rez, était de son propre aveu « une simulation de rave camouflée en shoot’em up ». Le joueur parcourait des tunnels de fractales et de polygones abstraits au rythme d’une musique à base de kicks évoluant elle-même au gré de l’évolution du personnage, qui passait de petit bit ridicule à être parfaitement résolu et pensant. La version PS2 permettait de ressentir les vibrations du kick dans la manette. Plus la peine de se ruiner en taz tous les week-ends, une console et un écran faisaient désormais l’affaire. Je me suis toujours souvenu de Mizuguchi pour Rez, même après Child of Eden, jeu un peu moins sensoriel mais qui était le seul à avoir bien exploité le Kinect de la Xbox. Rez demeure également un jeu sur lequel je reviens souvent, notamment parce que je n’ai jamais battu son dernier boss. Le truc triste, c’est que même s’il a récemment annoncé un « retour prochain dans l’industrie », Tetsuya Mizuguchi a fait une discrète révérence aux joueurs après Child of Eden, paru en 2011. En attendant son retour, j’ai fini par m’inscrire à Steam pour jouer à Fract Osc, qui m’a évidemment rappelé Tron et Rez tout en se prêtant beaucoup mieux à l’exploration en réalité virtuelle. Fract Osc ressemble en fait à un mode contemplatif de Rez. Finis les shoots et les raves, le jeu du studio Phosfiend offre néanmoins ce qu’un raveur vieillissant – ce que je n’ai jamais été, mais je peux me projeter facilement – pourrait rêver de mieux pour replonger dans le souvenir de ses nuits embrumées. En plus d’inviter à découvrir un monde de toute beauté, Fract Osc ambitionne de se doubler d’un studio de production au fur et à mesure que le promeneur solitaire en débloquera les éléments, ce que je n’ai pas encore fait, trop occupé avec cet univers fractal qui transforme votre écran LCD en tube cathodique. C’est presque aussi bien que du Mizuguchi, en fait.

GOAT SIMULATOR
Développeurs : Coffee Stain
Plateforme : Steam Je n’ai pas joué à Goat Simulator pour le moment, mais je me délecte assez des vidéos tirées du jeu pour me dire que Goat Simulator entrera néanmoins dans mon top 10 des jeux satanistes de tous les temps. J’ai voulu savoir si les mecs de Coffee Stain Studios étaient aussi bizarres que leur programme, et apparemment oui, puisque même s’ils ont chargé leur PR Manager Armin Ibrisagic de répondre à mes questions, je n’y ai rien compris. « Le jeu n’est pas seulement satanique, il touche à toutes les religions et toutes les idéologies. C’est un chaos constant. C’est l’ordre qui permet à l’univers de se maintenir en place ; il relate l’histoire d’un mec qui marche dans la rue sans avoir conscience qu’une chèvre lui court après. Celle-ci le traîne partout dans son quartier jusqu’à un trampoline au fond d’une piscine sans eau. » Je n’ai pas tout compris, mais si l’on suit l’idée générale de cette réponse, les mecs des studios Coffee Stain ont pondu le jeu le plus con de ce début de siècle.