L’héritage de Pablo Escobar

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L’héritage de Pablo Escobar

Comment le plus gros trafiquant de drogue de tous les temps est finalement tombé.

> Pour activer les sous-titres, cliquez sur l'icône CC sous la vidéo puis sélectionnez la langue de votre choix dans « Options » Quand la police colombienne a finalement abattu Pablo Escobar d'une balle dans la tête en décembre 1993, l'homme était à la tête de ce que l'on pourrait considérer comme le cartel de la drogue le plus puissant de tous les temps – et il pesait 25 milliards de dollars. En plus d'avoir réussi à transformer sa ville de Medellín en capitale mondiale de la cocaïne, Escobar a, par ses méthodes, inspiré la majorité des organisations criminelles qui ont suivi.

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De la terreur des tueurs à gages entraînés par les cartels, en passant par les réserves de drogues dans les jungles les plus reculées du Pérou, ce documentaire en trois épisodes revient sur la nouvelle guerre des cartels et sur l'héritage qu'a laissé Pablo Escobar.

Dans ce premier épisode, VICE a rencontré deux agents de la Drug Enforcement Administration qui ont passé des années à traquer le roi de la cocaïne.

Derrière l'image que nous avons du célèbre criminel colombien se cache un homme proche du peuple. Pablo Escobar a fait beaucoup pour les gens de Medellín. D'après l'un des agents de la DEA interviewé par VICE : « Les gens de Medellín l'adoraient. Ils voulaient travailler pour lui, lui ressembler. Il a construit des églises, donné beaucoup d'argent aux pauvres. Il avait cette aura digne d'un Robin des bois. Mais si vous regardez l'autre aspect d'Escobar, il est aussi l'inventeur du "narco-terrorisme".»

Pour la DEA, Escobar était une affaire personnelle. D'après Steve Murphy, l'agent de la DEA interprété par Boyd Holbrook dans Narcos, la série à succès de Netflix, « ils [le cartel de Medellín] étaient les gros caïds, à cette époque. On entendait sans cesse parler de Pablo Escobar. »

Javier Pena, agent de la DEA interprété dans la série par Pedro Pascal, se rappelle que la police lui confiait constamment : « Nous ne faisons pas ça pour avoir de la dope, ni pour prendre de l'argent. Nous sommes là pour tuer Pablo Escobar. »

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Le système de vente et de livraison qu'avait mis en place le cartel était très sophistiqué : les narco-trafiquants utilisaient principalement des avions et des bateaux de pêche. Le coût de production d'un kilo de cocaïne était relativement faible – 1 000 dollars, à ajouter aux 4 000 dollars nécessaires à la livraison – et les bénéfices conséquents – entre 50 et 100 000 dollars. Ainsi, très rapidement, la petite entreprise de Pablo s'est transformée en véritable empire.

Bien évidemment, ce trafic profitait essentiellement à son cartel et non au peuple. L'homme organisait régulièrement de grandes fêtes dans son ranch et dépensait sans compter pour des peintures de grands maîtres. D'après Pena, « il ne connaissait rien à la peinture, il savait juste que c'était cher. Il voulait montrer aux autres trafiquants qu'il était plus gros ».

Ce contre quoi Pablo Escobar se battait avec le plus de verve, c'était l'extradition. Il ne voulait pas être extradé aux États-Unis. Il luttait par tous les moyens en sa possession. Dès que quelqu'un se mettait sur son chemin, il le tuait ou le menaçait en faisant pression sur sa famille et ses proches. Au total, il est difficile d'estimer le nombre de victimes de Pablo Escobar, mais d'après Pena, il se compte en milliers.

Quand Escobar s'est finalement rendu à la justice colombienne en 1991, avec la promesse qu'il ne serait pas extradé vers les États-Unis, il a fait construire sa propre prison, qui est vite devenu le nouveau repaire de son clan.

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Après avoir découvert ce qu'il s'y passait, les autorités colombiennes ont décidé de transférer Escobar dans une prison normale, à Bogota. Prévenu en avance, il s'évada peu avant son transfert, toujours par crainte de l'extradition.

Pour Murphy, si Pablo Escobar a réussi à échapper à la justice tant de fois, c'est à cause du manque de logistique : « La technologie téléphonique n'était pas la même […]. À l'époque, on avait des téléphones radio. Le temps d'envoyer des troupes sur place, on ne pouvait jamais trouver les gars. Il étaient déjà partis, leurs cafés étaient encore chauds. »

Rapidement, les ressources du baron de la drogue se sont épuisées. Le 2 décembre 1993, une fois sa planque découverte, en partie grâce aux efforts du groupe paramilitaire « Los Pepes », bien décidé à venger les victimes du cartel de Medellín, il est finalement abattu par les autorités alors qu'il tente de prendre la fuite. Une fois mort, l'empire créé par l'insensible tueur, le généreux bienfaiteur et l'instigateur d'une violence inouïe s'est lui-aussi écroulé.

Retrouvez la deuxième partie du reportage sur l'héritage de Pablo Escobar.