Fans, fusils et fuck ups : la campagne de Trump réimaginée en photos
Toutes les photos : Jean Malek

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Fans, fusils et fuck ups : la campagne de Trump réimaginée en photos

Un photographe Montréalais met en scène le carnaval qui entoure le candidat républicain.

Des statues avec micropénis aux face swaps avec des bébés de la Renaissance, le candidat présidentiel et ses innombrables gaffes ont été une grande source d'inspiration pour les artistes de partout dans le monde.

La dernière addition à cette collection florissante est une série de photos par le photographe montréalais Jean Malek qui mettent en scène les déboires du candidat républicain, ainsi que ses fans invétérés.

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Pour sa série « Locker Room », Malek parodie certains incidents mémorables, tels que la fameuse déclaration « grab her by the pussy » et l'humiliation d'Alicia Machado, cette ancienne Miss Universe que le républicain a publiquement ridiculisée pour sa taille.

On a joint Jean Malek par téléphone dans sa ville adoptive de New York.

VICE : Originaire de Montréal, tu habites maintenant aux États-Unis… tu la vis comment, cette élection présidentielle?
Jean Malek : Je trouve ça drôle, j'ai des colocs à New York, ça me permet de voir les réactions des gens d'ici. C'est vraiment pas très différent des réactions qu'on a à Montréal sauf qu'ici on a aussi le facteur « honte ».

J'ai regardé deux des trois débats avec mes colocs et j'ai trouvé ça super intéressant de voir leurs réactions physiques aux commentaires des candidats. Ils avaient de la misère à croire ce qui se passait. C'est juste s'ils ne se cachaient pas le visage.

C'est plus un show de téléréalité qu'un débat politique.

D'où est venue l'inspiration pour cette série de photos?
J'y vais souvent avec des trucs qui m'inspirent, qui me font réfléchir ou rire. Vu toutes les choses farfelues qui étaient dites, je me suis dit : « Crime, ça serait tellement drôle de mettre ça en image. »

Quand est sorti le « Grab them by the… euh… », je me suis dit : « OK, c'est rendu trop loufoque, il faut que je fasse quelque chose avec ça. Il faut que je fasse une série à partir de tout ce qui a été dit dans cette élection-là. » Avec tout ce que les médias ont sorti sur Trump, tu te demandes comment ça se fait que la course continue.

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Mon idée n'est pas tant de donner mon opinion politique, parce que les Américains vont voter pour qui ils veulent. Mais je voulais mettre ça en images. C'est une caricature.

Comment as-tu trouvé ces figurants? Ce sont des Montréalais?
Oui. En fait, les deux personnes qui jouent les supporteurs de Trump sont un couple dans la vraie vie. L'homme est d'origine française et sa femme est québécoise.

Donc ce ne sont pas de vrais fans de Trump?
Non, c'est un peu ça qui circulait, les gens avaient l'impression que j'avais pris des vrais fans pour me moquer d'eux, mais non.

Comment as-tu trouvé celui qui joue Trump?
Je cherchais un monsieur qui avait à peu près le même gabarit. J'ai appelé une agence de casting et je leur ai demandé.

L'homme était super motivé, dans la vie c'est un homme super passionné et impliqué dans plusieurs projets.

Mais il y avait la photo de « Grab them by the… », il devait quand même faire cette photo-là, alors j'ai dû dire à son agent, « écoute, y a une photo que je veux prendre pour illustrer ce que Trump a dit et donc il doit pogner les parties génitales d'une femme. »

C'est sûr que, d'entrée de jeu, j'ai demandé à son agent qu'il le lui mentionne, pour ne pas que pendant le shoot il nous laisse tomber, mais il était très à l'aise avec ça. Même chose pour la fille bien entendu.

La photo la plus choquante, selon moi, est celle-là, que tu as intitulée #GHBTP. Comment est-ce que les gens ont réagi?
Dans mon entourage, les gens trouvent ça hilarant. Y en a d'autres qui disent que c'est troublant, mais quand même drôle. Quand tu l'entends, tu te dis voyons donc qu'un candidat à la présidence américaine dit ça et qu'il est encore dans la course. Mais quand tu le vois, ça ajoute un tout autre degré à ce qui a été dit.

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