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L'homme le plus riche du monde a eu ce qu'il voulait

C'est officiel, après plusieurs semaines agitées, Elon Musk s'est offert Twitter.
Elon Musk
Image : Getty Images

Twitter a finalement accepté l’offre de rachat d’environ 44 milliards de dollars (40 milliards d’euros) émise par Elon Musk, a annoncé le réseau social lundi 25 avril.

Après des semaines agitées pendant lesquelles le milliardaire a constamment changé d’avis où il a acheté une grosse partie de l’entreprise, accepté de rejoindre le conseil d’administration, renoncé finalement à rejoindre ce dernier puis lancé une OPA hostile. Le board de Twitter a confié qu’il allait approuver l’offre que le milliardaire avait qualifiée de « dernière à ce niveau » il y a deux semaines, soit un prix unitaire de 54,20 dollars (un peu plus de 50 euros) par action.

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« La liberté d'expression est le fondement d'une démocratie qui fonctionne, et Twitter est la place publique numérique où sont débattues des questions vitales pour l'avenir de l'humanité », a déclaré Musk dans un communiqué. « Je veux aussi rendre Twitter meilleur que jamais en dotant le produit de nouvelles fonctionnalités, en rendant les algorithmes transparents, en regagnant la confiance des utilisateurs, en luttant contre le spam et en authentifiant les humains. Twitter a un énorme potentiel – j'ai hâte de travailler avec l'entreprise et la communauté des utilisateurs pour le débloquer. »

« Twitter a une fonction et une pertinence qui ont un impact sur le monde entier. Je suis profondément fier de nos équipes et de leur travail qui n'a jamais été aussi important », a ajouté le PDG de Twitter, Parag Agrawal.

Elon Musk, la personne la plus riche du monde, à la tête des constructeurs privés de voitures électriques et de navettes spatiales, est un indécrottable shitposter qui possède désormais la plate-forme qui l'a aidé à devenir un sujet de discussion permanent sur Internet.

« Il serait intéressant de voir comment Musk dirigerait une entreprise sans employés » - Rumman Chowdhury

Twitter n'a pas accepté l'offre de Musk à la légère. La semaine dernière, la société a gobé une « pilule empoisonnée », un plan de droits des actionnaires inventé dans les années 1980 par l'avocat Martin Lipton pour aider ses clients à repousser les attaques de traders spécialisés dans les OPA hostiles. L'objectif étant de rendre plus difficile ou moins attrayant pour Musk de posséder l'entreprise. 

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Les observateurs ont aussi spéculé sur la capacité du milliardaire à réunir l’argent nécessaire pour finaliser son achat. Jeudi 21 avril, la Securities and Exchange Commission a révélé que Musk, dont l'énorme fortune est principalement liée à la valeur de ses entreprises, avait obtenu 46,5 milliards de dollars auprès Morgan Stanley et d'autres institutions financières anonymes sous forme de prêts et de financement par actions.

Certains employés de Twitter ont suggéré qu’une prise de contrôle agressive pourrait déclencher un exode de l’entreprise. 

« Il serait intéressant de voir comment Musk dirigerait une entreprise sans employés », tweetait le 11 avril Rumman Chowdhury, directrice chez Twitter de l'éthique, de la transparence et de la responsabilité du département dédié au Machine Learning, répondant aux utilisateurs qui lui demandaient si elle craignait une prise de contrôle hostile.

Quant aux réactions sur mon fil Twitter, on pourrait les décomposer méticuleusement ainsi : colère, désespoir, sarcasme intense, catatonie et cris de ralliement pour que les gens déplacent leur énergie de publication vers d'autres plateformes comme Mastodon, une alternative à Twitter où la transparence est de mise. J'ai aussi vu une personne littéralement publier une photo de son trou de balle mais je ne pense pas que le sphincter avait un lien avec le rachat.

Je suis personnellement en paix avec moi-même. Twitter a depuis longtemps cessé d'être une plateforme Internet à partir de laquelle je pouvais drifter vers n'importe quel type de connexion sociale – ce qui est pourtant l’ostensible valeur non-monétisable des médias sociaux. Le réseau est toujours l’endroit idéal pour trouver des infos, celles sélectionnées par des journalistes et les autres, plus brutes et tordues, qui jaillissent de l'esprit de millions d’utilisateurs. C'est là que j'y ai appris pour la première fois que cet accord allait avoir lieu, par exemple, et aperçu ce trou de balle que je n’aurais probablement vu nulle part ailleurs.

Emanuel Maiberg est encore un peu sur Twitter

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