Santé

Vous reprendrez bien un peu de grippe aviaire ?

L'apparition de nouveaux foyers infectieux en France font craindre la propagation du virus.
Alexis Ferenczi
Paris, FR
Grippe aviaire
Des canards dans les Landes. Iroz Gaizka / AFP

Depuis 2005, elle est une épée de Damoclès au-dessus des éleveurs de canards, poulets, oies, palmipèdes et gallinacés en tout genre. Elle, c’est la grippe de la volaille, l’influenza aviaire, une épizootie qui revient avec la régularité d’un pendule. Mardi 17 novembre, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, a reconnu devant l’Assemblée nationale l’apparition d’un premier foyer de grippe aviaire, détecté en Haute-Corse dans une animalerie « qui ressemble à beaucoup d’égards à ce qu’on voit en Irlande, aux Pays-Bas en Grande-Bretagne et en Belgique. »

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Le gouvernement s’attendait à voir l’influenza aviaire débarquer sur le territoire national. Jeudi, c’est une nouvelle animalerie qui était touchée, dans les Yvelines, information de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) relayée par le ministère dans un communiqué qui stipule que « l’enquête épidémiologique se poursuit afin d’identifier les liens entre ces deux foyers et l’origine de la contamination » selon  l’AFP.

Les mesures de protection – particulièrement contraignantes pour les éleveurs – ont immédiatement été mises en place. En cas de manifestation du virus dans une exploitation ou une basse-cour, le gouvernement rappelle qu’il faut immédiatement détruire sur place toutes les volailles et les œufs pour empêcher la propagation du virus. « Premièrement, nous euthanasions l’ensemble des volailles concernées par ce foyer, puis nous remontons l’ensemble de la chaîne pour comprendre d’où viennent ces volailles et ainsi essayer de circonscrire au maximum sa diffusion », expliquait Denormandie aux députés, rappelant que les humains et les animaux ne sont pas forcément égaux en temps de crise sanitaire.

Le gouvernement implore aussi les Français de ne pas passer tout de suite au foie gras végan et assure que la consommation de viande et d’œufs ne comporterait aucun risque. L’institut Pasteur rappelle que, si la plupart des virus aviaires n’infectent pas l’homme, certains sous-types parviennent parfois à franchir la barrière des espèces (notamment le virus H5N1, pathogène pour l’homme et présent en Asie) ajoutant que « les autorités sanitaires redoutent une évolution du virus vers une forme transmissible d’homme à homme, porte ouverte à une pandémie ». 

« Nous serons aux côtés de la filière pour lui permettre de passer à nouveau cette étape et cette crise », concluait Julien Denormandie, sans préciser si le calendrier des indemnisations sera cette fois plus rapide que lors des précédentes apparitions de foyers infectieux ou sur l’efficacité des règles de biosécurité qui apparaissent toujours aussi fragiles face à la propagation du virus.

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