Life

J'ai embauché quelqu'un pour me gifler dès que j'allais sur Facebook

Pour se défaire de son addiction aux réseaux sociaux, l'entrepreneur Maneesh Sethi a testé une méthode quelque peu brutale.
Shamani Joshi
Mumbai, IN
Sandra  Proutry-Skrzypek
Paris, FR
Maneesh Sethi gifl
Photo publiée avec l'aimable autorisation de Maneesh Sethi

Facebook est accusé de bien des maux : il permet aux groupes extrémistes de prospérer, diffuse des informations erronées et sert d’excuse pour procrastiner, pour n’en citer que quelques-uns. Alors que le plus grand réseau social au monde traverse lui aussi une crise existentielle et que les jeunes le quittent en masse, un homme a décidé de s’en libérer en ayant recours à une méthode quelque peu brutale. 

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En 2012, Maneesh Sethi, un entrepreneur américain d’origine indienne, a embauché quelqu'un pour le gifler chaque fois qu'il allait sur Facebook. Près d'une décennie plus tard, son plan percutant pour se débarrasser de son addiction continue de le rendre célèbre.

« Je passais un temps incroyablement ridicule sur Reddit et Facebook, et il était temps d'arrêter, raconte Sethi. Après avoir utilisé l'application de gestion du temps RescueTime, j'ai constaté que je perdais 19 heures par jour sur les réseaux. Cela m'a fait comprendre que j’étais nul pour travailler tout seul et que j'avais besoin de quelqu'un pour m’encourager. Alors, j'ai mis une annonce sur Craigslist intitulée : “Giflez-moi si je dévie de ma tâche” pour 8 dollars de l'heure. »

La semaine dernière, Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, a réagi à l'histoire de Sethi, faisant instantanément de lui une nouvelle sensation virale.

« L'expérience a naturellement un aspect viral, parce qu'elle est peu conventionnelle et qu'elle tente de résoudre un problème auquel beaucoup de gens peuvent s'identifier, explique Sethi. C’est encore plus vrai aujourd’hui en raison de la pandémie et de l’isolement induit par le télétravail. »

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Les confinements liés au Covid-19 et la solitude qu'ils ont entraîné ont conduit à une augmentation massive de la dépendance aux réseaux sociaux chez les adultes et les adolescents, ce qui fait de la méthode burlesque de Sethi une tactique intrigante pour beaucoup. « Les gens pensent que je suis soit un fou, soit un génie. »

Si, aujourd'hui, beaucoup sont fascinés par la solution de Sethi, l'entrepreneur y a été initialement poussé pour une raison légèrement différente. À l'époque, il vivait à San Francisco, où les « paris de baffes », popularisés par la série How I Met Your Mother, avaient soudainement explosé. 


Lorsque Sethi a publié l'annonce, il a immédiatement reçu 20 candidatures. Finalement, son choix s’est porté sur une certaine Kara. « Plus que la peur d'être giflé, c’est la présence de Kara qui m'a permis de rester concentré sur mon travail, dit-il. J'avais enfin une cheffe, même de fortune, qui rendait l'expérience rafraîchissante. Elle m'a aidé non seulement en me donnant des claques, mais aussi en écoutant mes idées en temps réel. » 

Selon Sethi, la méthode a été si efficace qu'elle a quadruplé sa productivité. Il a collaboré avec sa gifleuse-en-chef pendant quelques mois. Bien qu'il ne se souvienne pas du nombre de gifles qu'il a reçues pendant cette période, il dit que cela lui a suffi pour se remettre sur la bonne voie et se souvenir de la gifle chaque fois qu'il était tenté de se défiler au lieu de travailler.

L'expérience a également poussé Sethi à concevoir Pavlok, un appareil portable anti-dépendance qui vibre pour récompenser son utilisateur en cas de bon comportement, mais envoie une légère décharge électrique en cas de mauvais comportement. Actuellement, l'entreprise de Sethi permet aux utilisateurs de télécharger une application pour dresser la liste de leurs tâches, puis de l'associer à leur dispositif portable.

Sethi souligne également que son expérience lui a appris l'importance de déléguer des tâches et de travailler efficacement en équipe. « J'ai décidé de prendre le contrôle et d'arrêter de perdre du temps sur les réseaux sociaux pour le rediriger vers ce qui était important pour moi, dit-il. Maintenant, je veux aider les autres à réaliser ce dont je rêvais à l'époque. »

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