Selon la légende, le seigneur et sage Parashurama aurait lancé sa hache dans la mer d’Oman faisant apparaître l’Etat du Kerala, reposant sur 21 piliers. Il aurait enseigné son art à 21 disciples et fit construire 108 Kalaris « un centre » pour assurer la protection de l’Etat. D’autre part, l’histoire veut que le Prince guerrier Bodhidharma soit parti du VI e siècle av. J-C et ai apporté la pratique en Chine, au monastère de Shaolin ou il y enseigna ce qui est aujourd’hui le Kung fu Wushu ou boxe de Shaolin que nous connaissons.
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La Kalarippayat a donc continué à fleurir, jusqu’aux invasions portugaises (1498, Vasco de Gama accoste à Kozhikode Kerala) et anglaises (1860) ou il connaît une décadence. Toute pratique martiale est interdite et ceux qui dérogent à la règle sont envoyés en prison. Après l’indépendance du pays en 1947, le kalarippayat refait surface doucement et certains « Gurukkals » (mâitre de Kalarippayat) redorent le blason de la discipline.
Aujourd’hui, cette pratique connaît un renouveau et devient de plus en plus populaire. Il existe plusieurs styles, comme celle des photos qui est le style du nord de l'Inde, dont la maison mère se situe à Trivandrum. Il y a quatre phases dans la pratique du kalarippayat : apprentissage des formes de base et du conditionnement physique, des armes (en bois puis en métal) , du combat à main nu et des « marmas » (points vitaux), et pour finir la médecine ayurvédique (massages, reboutages, soins divers).
Au cours de mes entretiens avec des étudiants et gurukkals que j’ai côtoyé, les motivations sont diverses. Contribuer à faire vivre la tradition, entretien corporel, développement personnel et connaissance de soi. Les jeunes générations fréquentent de plus en plus les kalaris (à partir de 6 ans, cours de 6h à 7h30 du matin). Il devient aussi populaire auprès des acteurs et danseurs de Bollywood (à mumbai), qui y voient une manière de renouer avec la tradition tout en faisant une pratique type fitness excellente pour la santé.
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Cette discipline a été rapportée en France par Cécile Gordon il y 36 ans, première femme occidentale à détenir le titre de « Gurukkal », et à enseigner en Europe.La suite des photos ci-dessous :
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