Généralement, je refuse les voyages de presse. Dans 90 % des cas, ça se résume à un type surexcité qui te maile pour te faire découvrir un « évènement unique » qui, la plupart du temps, se trouve en Croatie, a été réalisé à destination exclusive du public anglais et présente un line-up complètement rincé avec Young Thug, Steve Aoki et 143 connards dont tu ne sais rien, si ce n’est qu’ils ont de toute évidence un EP sur Beatport et un peu trop de temps libre. Et dans les 10 % restants, j’envoie systématiquement un contributeur, parce que le son pourri, les gens qui transpirent, la bière coupée à l’eau et les chambres d’hôtel qui te donnent envie de sauter sous un train en marche, je donne déjà toute l’année alors merci les gars mais je préfère encore tracer dans la Meuse repeindre une cage d’escalier. Alors pourquoi est-ce que je me suis assis sur mes principes pour aller passer 3 jours au Flow Festival à Helsinki ? Eh bien c’est très simple : 1/ Helsinki est en Finlande (et je n’étais jamais allé en Finlande) et 2/ il y avait les Descendents à l’affiche (ce qui signifie que même en Croatie entre Avicii et la Swedish House Mafia, j’y serais allé). Et, devinez quoi ? C’était fantastique. Mais laissez moi vous raconter tout ça plus en détails. Voici 20 choses que j’ai retenues du Flow Festival.
#1 : UN FESTIVAL EN PLEIN CENTRE-VILLE, ÇA CHANGE TOUT
Au Flow Festival, pas de champs verdoyants, pas de sentiers boueux, pas de drapeaux bretons, et pour cause : le festival se déroule sur le site d’une ancienne centrale électrique, en plein coeur d’Helsinki. Qu’est-ce que ça change exactement ? Eh bien pour commencer, il n’y a pas de camping, ce qui signifie que le public vient quasi-exclusivement de la capitale finlandaise – pour le reste, ça se partage entre des Suédois et des Russes, qui se sont de toute évidence pris un Airbnb ou des chambres d’hôtel. Comme il n’y a pas de camping, les gens viennent principalement en métro, en bus ou à vélo (il y avait bien un parking à l’entrée du site mais il est resté à peu près vide durant les trois jours). Et comme il n’y a pas de camping et que les gens viennent principalement en métro, en bus ou à vélo, ils sont, du coup, carrément mieux sapés que dans les autres festivals : ici, pas de baggys informes, pas de dreadlocks putrescentes, pas de sarrouels qui sentent la pisse, on est plutôt dans un délire talons hauts et imperméables en coton enduit. Mais rassurez-vous le finlandais n’est pas snob pour un sou : le finlandais est souriant, chaleureux et n’aura qu’une envie quand il repèrera votre gueule de métèque dans la foule : vous parler, savoir d’où vous venez et comprendre pourquoi vous êtes venus vous perdre là au milieu de ce public blond et fou. Ce qui nous emmène à mon deuxième point.
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#2 : LE PUBLIC DU FLOW FESTIVAL EST BLOND ET FOU
#3 : SUR LE DANCEFLOOR, LE PUBLIC DU FLOW FESTIVAL EST PLUTÔT BLOND ET MOU
Difficile de se mettre d’accord sur les proportions exactes : certains avançaient carrément un 80/20 tandis que d’autres se refusaient à dépasser le 50/50 – ce qui, en soi, est déjà notable par rapport à n’importe quel festival français. Bien décidé à tirer cette histoire au clair, j’ai profité d’un temps mort devant un concert sans intérêt ( Dua Lipa, genre de néo-Ace Of Base anglais) pour faire les comptes. Résultat : 60/40. Bien joué les meufs.
#5 : IL Y A DES PANCARTES PARTOUT QUI VOUS ENCOURAGENT À BOIRE DU LAIT D’AVOINE
Comparativement aux autres festivals européens, le Flow est très light sur le sponsoring – pas de marques omniprésentes, pas de placardage à outrance, la partie publicitaire est relativement discrète et se fond parfaitement dans le décor. À une exception près : cette putain de marque de lait d’avoine à la communication ultra-agressive et aux slogans Orwelliens (« Milk-free generation », « No cow ») qu’il était littéralement IMPOSSIBLE d’éviter. À croire que les Finlandais ne boivent que ça. Eh bien figurez-vous que non, mais pas loin.
#6 : LES FINLANDAIS ONT UNE RELATION TRÈS PARTICULIÈRE AVEC L’ALCOOL
Comme je l’ai souligné plus haut, la Finlande a des hivers très rudes et un taux de suicide très élevé. Ce qui signifie, fatalement, que les Finlandais picolent sec. Tellement sec que des mesures ont du être prises pour qu’ils arrêtent de faire des trucs du genre « rendre la vie de leurs proches infernale », « rendre la vie de tous les gens qu’ils croisent infernale », « mourir jeunes » ou « faire grimper davantage le taux de suicide ». Parmi ces mesures : vendre des boissons au taux d’alcool très faible (la première bière qu’on a bu en arrivant à Helsinki faisait 2,5 % et elles plafonnaient à 4,5 % sur le festival), à un prix plus ou moins prohibitif (6 euros les 33cl, en moyenne) et favoriser les boissons ultra-sucrés (comme l’infect cidre chimique Happy Joe ou cet ignoble cocktail gin/pamplemousse qui fait saigner des gencives) ou non-alcoolisées (comme le thé, le café et CE PUTAIN DE LAIT D’AVOINE).
Ce qui fait que l’ambiance et les comportements sur le site du festival sont à a fois assez étranges et complètement exotiques. Premier constat : personne n’est jamais bourré – c’est comme si tout le monde restait calé sur le même tempo de 15h à minuit, ne dépassant jamais le début d’euphorie qu’on ressent après avoir descendu deux pintes assez rapidement. Autre détail : comme la bière est hors de prix et servie uniquement en canettes de 33cl, les Finlandais passent leur temps à boire du vin blanc (globalement du Chardonnay bas de gamme), ce qui, là encore, change totalement l’image du festival telle qu’on la connaît dans le reste de l’Europe – ici, personne ne déambule avec des pintes à la main mais avec des verres à pied en plastique. Dans une ancienne centrale électrique. En talons hauts. Enfin, dernier détail : l’alcool et les cigarettes sont interdits dans certaines zones du festival comme la fosse centrale de la Main Stage ou les gradins de la scène 360°, ce qui m’a valu d’entendre clairement le mot « nazi » à une ou deux reprises.
#7 : LES GROUPES FINLANDAIS SONT SANS DOUTE EXCELLENTS MAIS JE N’AI DE TOUTE ÉVIDENCE PAS VU LES BONS
En fait, le seul que j’avais repéré au préalable, c’était Death Hawks que le programme décrivait comme un mélange entre pop psychédélique et AOR style Toto/Foreigner, ce qui m’a franchement excité je dois l’avouer – mais ils ont joué beaucoup trop tôt le dimanche, ce qui fait que je n’ai pas pu les voir. En revanche, j’ai vu : un groupe cabaret-Montmartre-office-du-tourisme avec une fille qui chantait en français et en faisait des caisses à la fin de chaque morceau à remercier le public, le soleil, la vie et Paris, un groupe de ska avec quelque chose comme 28 personnes sur scène, un groupe de rap avec quelque chose comme 16 ou 17 personnes sur scène (c’est peut être un truc typique du coin, il y a sans doute une convention sociale qui oblige les groupes à inviter leurs potes et leur famille avec eux, je ne sais pas) et enfin l’homme, la légende : J. Karjalainen, le Bruce Springsteen finlandais, abominable croisement entre Neil Young et Zucchero, qui a rassemblé dimanche devant la grande scène carrément 4 fois plus de monde qu’Iggy Pop, toutes générations confondues. Ah, il y avait aussi Katerina, une DJ de Helsinki qui a fait un set absolument génial le dimanche soir, juste avant John Talabot. Ce qui nous fait un score de 1 sur 5 assez navrant tout de même.
#8 : IGGY, S’IL TE PLAÎT, ARRÊTE
C’était déjà pénible il y a 20 ans, mais là ça devient franchement tragique. Je veux dire, voir un type torse nu passer une heure à essayer de faire deviner « babouin », « Jennifer Anniston », « peau de gland » et « Pascal Dequenne » au Pictionnary pendant que l’orchestre de N’Oubliez Pas Les Paroles joue la playlist RTL 2 derrière, ça peut avoir l’air marrant sur le papier mais je vous assure que ça ne l’est pas. Ce n’est pas marrant du tout.
#9 : ON DIRA BIEN CE QU’ON VOUDRA, MAIS MORRISSEY ÉTAIT QUAND MÊME PLUS MARRANT QUAND IL ÉTAIT DE DROITE
Le concert est précédé par une compilation de vidéos d’environ 1 heure où s’enchaînent des clips d’Alice Cooper et des passages télé des New York Dolls. C’est sans surprise mais assez agréable à regarder. Et puis les lumières s’éteignent, les musiciens s’installent, Morrissey fait son entrée sur scène sous une ovation délirante, ils démarrent sur « Suedehead » et l’espace d’un instant, on y croit presque. Et puis le deuxième morceau arrive et on réalise que Morrissey n’a plus rien sorti de vraiment excitant depuis 1994, qu’il ressemble aujourd’hui à un croisement entre Charles Aznavour et Pascal Nègre et qu’il enchaîne les diatribes anti-Trump et les dédicaces aux victimes de Paris et de Nice comme la première Zaz venue. On dira ce qu’on voudra mais je préférais Morrissey quand il changeait trois fois de chemise par concert, jouait avec des rockabs de 25 ans et faisait la une des journaux anglais à cause son utilisation un poil trop ostensible de l’Union Jack – bref, quand il était jeune, beau, talentueux et de droite.
#10 : LES DESCENDENTS SONT TOUJOURS LE MEILLEUR GROUPE DU MONDE
Ok, ils ne sortiront sans doute plus jamais un disque du niveau de Everything Sucks (mais faut avouer que le dernier est plutôt pas mal). Ok, ils sont hyper vieux (mais c’est tellement touchant de voir un chanteur laisser tomber son job de scientifique à 53 ans pour enfin rejoindre son groupe à plein temps). Ok, entre leur addiction notoire à la caféine et les problème de santé à répétition de Bill Stevenson, pas sûr qu’ils tiennent longtemps à ce rythme. Mais les faits sont là : sur scène, les Descendents sont aujourd’hui meilleurs que jamais. Certes, mes points de comparaison sont limités (un concert en Belgique sur la tournée Everything Sucks en 1997, énormissime) mais très franchement, ils pètent carrément plus la forme qu’il y a 19 ans – Stevenson et Egerton jouent comme des brutes, Alvarez a le meilleur son de basse de toute l’histoire du la musique amplifiée et Milo s’est enfin mis à bouger, allant même jusqu’à descendre dans la fosse pour « Thank You ». Même constat côté public, où tout le monde est plus blond et fou que jamais, reprenant systématiquement en choeur les titres de Milo Goes To College et Everything Sucks. Et à moins d’être stagiaire pour Greenroom, je vois mal comment on peut rester de marbre devant 2000 personnes qui chantent les refrains de « Hope » ou « I’m The One » à pleins poumons. J’en aurais presque pleuré si je n’avais pas été au premier rang – il y avait des gens qui filmaient, je me devais de rester digne.
#11 : C’EST TOUJOURS UNE BONNE CHOSE DANS UN FESTIVAL D’AVOIR UNE SALLE EXCLUSIVEMENT DÉDIÉE À LA MUSIQUE EXPÉRIMENTALE
Obscurité quasi-totale, matelas sur le sol, capacité de moins de 200 personnes, bref, les conditions idéales. Enfin, j’imagine parce que j’y ai juste brièvement aperçu deux types qui faisaient des micro-sons de clochette, mais vu que je faisais 20 fois plus de bruit qu’eux avec les glaçons de ma vodka-cranberry, j’ai fini par m’éclipser discrètement.
#12 : « LONG » NE VEUT PAS FORCÉMENT DIRE « CHIANT »
Honnêtement, le concert de Kamasi Washington a duré quelque chose comme trois semaines et demie, mais chaque seconde était un tel concentré de bonheur et de génie purs que c’est passé comme un film d’action tamoul à 2h du matin dans un ciné-club clandestin. Même constat pour son sidekick Thundercat, qui a joué son sublime nouveau single, ainsi que les suédois de Dungen, dont le psych-rock un poil babos a muté vers un très élégant Morricone-core, et les impénétrables Shackleton qui ont joué ce qui s’est avéré être un long morceau de 1h30 devant un public littéralement tétanisé. Long is the new loud, tenez vous-le pour dit.
#13 : OÙ QUE TU SOIS, OÙ QUE TU AILLES, IL Y A TOUJOURS UN CONCERT DE THEE OH SEES QUI T’ATTEND AU COIN DE LA RUE
La question est désormais de savoir si on doit continuer à s’en réjouir ou commencer à franchement angoisser.
#14 : DEPUIS QUE PETER HOOK S’EST BARRÉ, C’EST QUAND MÊME VACHEMENT MIEUX SUR SCÈNE NEW ORDER
La première fois que j’ai vu New Order, c’était au festival de Reading en 1993, j’avais 17 ans, soit l’âge où tout est génial et excitant et j’ai adoré parce qu’ils ont joué tous les tubes et que le public anglais était à bloc, malgré le fait que le groupe venait de sortir Republic, que la presse avait unanimement désigné comme le plus mauvais disque de sa carrière – et elle avait raison. La deuxième fois que j’ai vu New Order, c’était au festival des Inrocks en 2001, j’avais 25 ans, soit l’âge où tout est nul et chiant et j’ai détesté parce que j’ai eu l’impression de voir Little Bob et Eddy Mitchell en train de faire des reprises de Cure devant les clients de la boîte de Jean Roch, malgré le fait que le groupe venait de sortir Get Ready, que la presse avait unanimement désigné comme un incroyable retour en grâce – et elle avait raison. La troisième fois que j’ai vu New Order, c’était au Flow festival en 2016, j’avais 40 ans, soit l’âge où l’on a définitivement compris deux choses : 1/ que tous les problèmes se règlent généralement par un haussement d’épaules et 2/ que Peter Hook est vraiment une grosse merde, et j’ai trouvé ça pas si pire parce que, justement, Peter Hook n’était plus là et que ses ex-acolytes se sont montrés étonnamment sobres, efficaces et dignes, malgré le fait que le groupe venait de sortir Music Complete, que la presse avait unanimement désigné comme un disque anecdotique mais néanmoins réjouissant – et elle avait raison.
#15 : PLUS PERSONNE NE COMPREND LES BLAGUES DE LIL B À PART LUI
Fascinant spectacle que celui donné par Lil B, qui transpire, se déshabille, se couche sur scène et balance des conseils de vie et des dictons de manière totalement inintelligible alors que derrière la scène, un type balance deux instrus, toujours les mêmes (un joyeux, un sombre) sur fond de sirènes hurlantes. De tout le festival, c’est le seul moment où j’ai vu la Lapin Kulta Arena (la deuxième plus grande scène du site, à peine plus petite que la Main Stage) aussi vide – occupée par les fans hardcore brandissant leurs pancartes « We Love You Based God » au premier rang et quelques centaines de badauds qui ont tenté de comprendre ce qu’il se passait sur scène avant de filer se jeter un lait d’avoine derrière la cravate.
#16 : ON PEUT ÊTRE UNE TÊTE D’AFFICHE ET SE CONTENTER DE JOUER UNE PLAYLIST SPOTIFY
Comme Kaytranada, qui a clôturé la journée de dimanche en balançant des morceaux ultra-bateau des Jackson 5 et de Stevie Wonder avec des blancs de 10 secondes entre chaque, le tout penché sur son laptop et planqué derrière une capuche – ce qui me fait dire que si ça se trouve, ce n’était même pas lui, mais un pote qu’il avait envoyé à sa place vivre la vida loca et se torcher au lait d’avoine.
#17 : LES TÊTES D’AFFICHE À PAPA C’EST VRAIMENT PLUS POSSIBLE
Non, franchement, c’est un truc que j’avais fini par oublier à force d’éviter les festivals. Mais il a suffit que je m’arrête 10 minutes devant Massive Attack et M83 pour constater que, du son uniforme au jeu de scène rodé au millimètre en passant par les morceaux insipides et le discours transparent, la tradition du gros artiste qui fait de la grosse merde sur la grosse scène d’un gros festival perdure.
#18 : SIA EST LA PREUVE IRRÉFUTABLE QUE LA FIN DU MONDE EST POUR BIENTÔT
Attention : ne pas confondre les « têtes d’affiche à papa » citées ci-dessus qui sont, en gros, des artistes lourds et pénibles qui enregistrent sans grande passion un album tous les deux ans histoire de faire tous les festivals à la con et la couv’ de Tsugi et les « turbo-têtes d’affiche » qui sont des méga-popstars d’envergure interplanétaire que tout le monde ira voir même s’il n’en a strictement rien à foutre – pensez Madonna, pensez Beyoncé, pensez Rihanna et pensez évidemment Sia, tête d’affiche du troisième jour du festival dont je suis allé checker quelques morceaux le coeur plein d’allant en me disant que l’occasion ne se représenterait pas tous les dimanches.
Mais comment vous décrire avec précision l’intense moment de fascination morbide qu’a été ce concert ? Imaginez : tout le pire des années 2015-2016 (du débat sur le Burkini à celui sur la robe qui change de couleur, en passant par les gens qui chroniquent l’album de Frank Ocean 2 heures après sa sortie, le remix EDM de « Spoonman » de Soundgarden, la brandade de morue Hello Kitty, le Whopperito, et le succès ingérable de Lindsey Stirling la « violoniste dubstep ») condensé en une espèce de spectacle multimédia populo-Découflesque (en gros, des gens qui reproduisent les chorégraphies de ses clips pendant que les dits clips sont diffusés sur les écrans géants placés de chaque côté de la scène) s’étalant sur 5m2 en fond de scène, ce qui fait que si vous étiez sur les côtés, il était impossible de voir quoi que ce soit et le concert se résumait, de fait, à une intégrale des clips de Sia en public. Un dispositif tellement aberrant que des fans israéliens sont carrément allés jusqu’à porter plainte, quelques jours plus tard.
À noter toutefois, coincés entre les « têtes d’affiche à papa » et les « turbo-têtes d’affiche », quelques « têtes d’affiche intermédiaires » qui s’en sont plutôt bien tirées, comme Anderson .Paak, sur qui je n’aurais pas misé un ticket-boisson et qui s’est avéré aussi plaisant qu’efficace, et FKA twigs, qui a joué 14 fois le même morceau un peu chiant mais qui a, il faut le reconnaître, quelque chose de tout à fait fascinant.
#19 : THE BLACK MADONNA EST LA PREUVE IRRÉFUTABLE QUE LA FIN DU MONDE N’EST PAS FORCÉMENT POUR TOUT DE SUITE
Comme précisé plus haut, l’ambiance sur le Resident Advisor Backyard n’était malheureusement pas au niveau de celle des concerts (ça se sent d’ailleurs un peu sur la photo) mais pour ce qui est du set, attention : destination qualité. Un truc comme je n’en avais pas ramassé dans la face depuis des lustres : un cours magistral sur l’Histoire de la house américaine balancé avec une classe, une minutie et un sens du fun tellement rares qu’on se serait cru en train d’improviser une teuf dans l’arrière boutique d’une pizzeria avec une copine nerdos bourrée qui fouille ses disques avec ferveur, en se demandant si elle va enchaîner avec Ralphi Rosario ou Big Black. Faites-moi plaisir : la prochaine fois que The Black Madonna passe près de chez vous, allez la voir, faites vous retourner la gueule et rentrez vous coucher. Le lendemain en vous réveillant, 90 % de vos problèmes se seront envolés, promis.
#20 : LES JOURNALISTES ANGLAIS SONT VRAIMENT DES GROSSES PIPES