Personne ne m’oblige à écrire ceci, mais que ce soit bien clair : je ne dis pas qu’il faut prendre de la drogue, que vous devriez essayer, ni même que j’aimerais que vous en preniez. Si vous êtes un jeune de moins de 21 ans et que vous lisez cet article, il y a tout de même de fortes chances que l’idée vous ait traversé l’esprit.
Si vous avez envie de prendre de la drogue, ce n’est probablement pas pour coder comme jamais au boulot, ou pour suer dans une yourte après votre deuxième divorce – pas exactement les raisons les plus fun. Vous voulez peut-être simplement vous sentir plus connecté à vous-même ou au monde, relâcher la pression quand tout va mal, ou juste passer un bon moment. Les conseils ci-dessous (et ailleurs sur VICE) servent justement à ça, mais aussi à vous garder en vie.
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Être débutant implique souvent de faire des erreurs, et je parle d’expérience. J’ai bêtement essayé des drogues auxquelles je ne toucherais jamais aujourd’hui, je suis monté dans des voitures dans lesquelles je n’aurais jamais dû monter, j’ai pris de la MDMA à un concert des Ying Yang Twins auquel ils ne se sont même pas pointés. Quelques conseils m’auraient donc franchement servi. Mais les bons moments et les bons souvenirs l’emportent largement sur les mauvais, et c’est pourquoi il est extrêmement important de connaître les règles de base pour être sûr de passer un bon moment.
Certains de ces conseils relèvent du bon sens, mais beaucoup sont directement inspirés des expériences vécues par les journalistes de VICE depuis quelques décennies. Voici quelques-uns des meilleurs conseils tirés de tous ces reportages intrépides (autrement dit, des années à se défoncer et à écrire sur le sujet).
1. Sortez avec des gens que vous appréciez vraiment.
Il est plus simple et plus sûr de surmonter un bad trip, de vomir sur un parking ou de retrouver le portefeuille que vous avez perdu dans les toilettes d’un bar quand on est avec de vrais potes – des gens avec lesquels vous vous amuserez tout autant lorsque vous serez sobre. Vous passerez toujours un meilleur moment avec des personnes avec lesquelles vous vous sentez vraiment à l’aise, qui ne vous pousseront pas à faire des choses que vous ne voulez pas faire. Sur cette note…
2. Méfiez-vous des pervers.
Ne restez pas avec des personnes qui vous mettent mal à l’aise juste pour avoir de la drogue. Ne laissez pas les adultes se servir de leur accès à de la weed ou à de l’alcool pour vous manipuler. C’est plutôt louche pour un jeune de 26 ans d’être pote avec une bande de jeunes de 16 ans, ou tout autre écart d’âge du genre. Si quelque chose de mal vous arrive au contact de ce genre de personnes, ce n’est pas de votre faute, mais il vaut mieux les éviter autant que possible.
3. Testez, testez, testez !
Sur le marché des drogues illicites d’aujourd’hui, il y a un risque sérieux que les drogues en poudre (comme la MDMA, la kétamine et la coke) ou les pilules d’origine douteuse (comme le Xanax ou l’ecstasy vendus dans la rue) contiennent du fentanyl ou soient coupées avec du talc ou de la lidocaïne. Même si vous faites confiance à votre dealer, la seule façon de savoir ce que vous prenez réellement est de tester vos drogues – et ce n’est pas infaillible non plus. Donc, si quelque chose vous semble anormal, faites confiance à votre instinct. Et si le pire arrive : apprenez quand et comment fonctionne la naloxone.
4. Faites des recherches sur les interactions médicamenteuses.
Même si vous ne prévoyez pas de prendre plus d’une substance dans la même soirée, vous n’êtes pas à l’abri de mauvaises surprises, et le fait de vous documenter à l’avance sur une ressource éducative comme PsychonautWiki peut être très utile. Certaines combinaisons de drogues, comme la coke et la kétamine ou le LSD et… en gros n’importe quoi d’autre, sont meilleures et plus sûres pour les personnes qui ont une grande expérience de toutes les substances impliquées. N’oubliez pas de prendre en compte les prescriptions médicales.
5. Apprenez à rouler un joint.
Fumer dans une bouteille d’eau n’est pas bon pour votre santé. Voici comment rouler un joint.
6. On ne la fait pas au service de sécurité.
Il est probablement plus prudent de prendre vos drogues avant votre soirée (sauf si vous conduisez !). Mais si vous tenez absolument à les apporter avec vous, on vous conseille d’investir dans du matériel pour les dissimuler… et vous préparer à vous faire confisquer vos drogues malgré tout.
7. Si c’est la première fois que vous prenez des drogues, organisez-vous à l’avance.
Il est inutile de faire de ce trip l’événement de votre vie, d’autant plus que les psychédéliques comme les shrooms sont de plus en plus courants dans les fêtes. Mais si vous prenez une forte dose d’une drogue psychédélique en prévision d’un trip de plusieurs heures, mettez toutes les chances de votre côté. Prévoyez une activité ou un endroit fun (et relativement isolé), comme un parc public avec quelques sentiers bien tracés. Si vous aspirez à une expérience plus spirituelle, pensez à définir une intention avant de partir. Préparez un sac de vos snacks préférés, de l’eau, des couvertures et une enceinte Bluetooth, qui vous permettront de vous divertir pendant des heures. Recrutez un ami calme et patient pour vous « baby-sitter », autrement dit, pour vous regarder planer tout en s’assurant que vous êtes en sécurité et que vous vous sentez bien, ce qui est une énorme faveur. En guise de remerciement, invitez cette personne à dîner lorsque vous serez sobre.
8. Commencez par de petites doses – less is more
Cette règle vous permet de voir comment vous vous sentez, avant d’aller trop loin. C’est une bonne règle générale, surtout si vous avez des craintes ou que vous êtes nouveau dans le monde des drogues. Par exemple : commencez par une seule taffe de beuh et voyez comment vous vous sentez après 10 minutes avant de continuer. Pour l’amour de tout ce qui est sacré, ne consommez JAMAIS plus (ça vaut pour tout : edibles, weed, champi ou acide) parce que vous n’êtes « pas sûr d’en avoir pris assez » – la plupart du temps, vous commencerez à vous sentir défoncé juste après en avoir pris plus et ce sera trop tard. Cherchez à savoir quelles sont les doses standards et augmentez progressivement en partant d’une demi-dose, ou même en envisageant le microdosage.
9. Le sexe et les drogues font bon ménage pour une bonne raison.
Surtout la MDMA, le cannabis et les hallucinogènes, mais à très faible dose, c’est essentiel. Croyez-moi.
10. C’est normal de se sentir anxieux.
Au début, vous pouvez avoir l’impression d’être tout en haut d’une montagne russe – c’est fun pour certains, mais un cauchemar pour d’autres. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est de garder cette émotion à l’intérieur, car laisser l’anxiété s’installer dans votre tête est la meilleure façon de vous sentir encore plus mal. Faites des plaisanteries, demandez à quelqu’un de mettre une chanson qu’il écoute en boucle ces derniers temps, ou prenez votre ami sobre à part et dites-lui que vous êtes en train de flipper.
(Si vous êtes sujet à l’anxiété, vous pouvez même dresser une liste de ce qu’il faut faire si vous commencez à basculer : qu’est-ce qui vous aiderait à vous sentir mieux ? Quelles sont les choses apaisantes à se rappeler sur le moment). Et bon trip, mauvais trip, aller se promener dehors sous l’effet de la drogue, il n’y a rien de mieux. Il suffit de rester loin des routes fréquentées et de s’assurer que vous savez où vous êtes et comment rentrer.
11. C’est aussi normal d’avoir un peu la nausée.
Certaines drogues, en particulier la weed et les shrooms, peuvent avoir cet effet. Si ça arrive, essayez de vous souvenir que ça fait partie du jeu. D’un point de vue purement anecdotique, le fait de préparer un « thé » à partir d’edibles au lieu de les ingérer peut aider à réduire le facteur nausée, et les calmants gastriques habituels, comme le ginger ale ou l’eau à température ambiante, peuvent aussi vous aider sur le moment. La bonne nouvelle, c’est que les nausées devraient s’estomper au moment où vous reviendrez. Parce que…
12. Même le pire des trips est temporaire.
Vous avez peut-être l’impression que vous allez planer pour le reste de votre vie, mais ce n’est pas le cas. Buvez de l’eau, isolez-vous de tout stimulus perturbant (les gens chiants, les chiens qui aboient et les films d’horreur sont autant d’exemples qui me viennent à l’esprit), écoutez de la musique instrumentale apaisante et essayez de dormir.
13. Ne prenez pas de risques inutiles.
Même si ça vous met bien dans la merde, avant de conduire sous influence ou d’essayer de ranimer un pote qui ne réagit pas alors que vous êtes aussi dans un sale état, appelez une personne de confiance, au risque de vous faire engueuler. Vous risquez de passer un sale quart d’heure, mais ce n’est rien comparé au fait de vous blesser, de blesser quelqu’un ou pire encore.
14. Le black-out n’a rien de marrant.
C’est peut-être « normal », mais ce n’est pas sain de perdre connaissance après avoir bu ou pris des drogues. Dans le cas de l’alcool, ça pourrait même être le signe d’une allergie si ça arrive à chaque fois que vous buvez, surtout si vous ne consommez qu’un ou deux verres. Si ça vous arrive ne serait-ce que semi-régulièrement (une ou deux fois par mois), il est peut-être temps de revoir votre façon de faire la fête.
15. Prévoyez un plan d’urgence en cas de test de dépistage de drogues.
Si vous prenez régulièrement de la drogue, vous finirez par vous faire prendre un jour ou l’autre. Je ne peux pas affirmer que quelqu’un en charge de vous – vos parents, votre boss ou les responsables de votre école – vous forcera un jour ou l’autre à pisser dans un gobelet. Mais si ça arrive, sachez qu’il existe seulement deux façons infaillibles de réussir un test de dépistage de drogues. Premièrement, arrêter de consommer pendant le temps nécessaire à l’élimination de traces dans votre organisme (quelques jours pour la coke ou les amphétamines, mais potentiellement des semaines pour le cannabis). Ou deuxièmement, trouver un moyen d’avoir accès à de l’urine propre (et de la conserver). En dernier ressort, vous pouvez tenter votre chance avec l’une de ces boissons « détox » – ça peut marcher, mais rien ne remplace le fait de faire une vraie pause.
16. Voyager avec des drogues est plus difficile que vous ne le pensez.
Si vous voyagez en voiture, en bus ou en train, ça peut passer. Pour un voyage à l’étranger en revanche, n’y pensez même pas. Pour un vol domestique, c’est plus simple (dans votre bagage à main, dans un emballage discret et hermétique, après avoir vérifié quatre fois que vous n’avez pas d’excès de liquide ou d’objets métalliques qui justifieraient un contrôle de sécurité supplémentaire). Mais, le stress n’en vaut pas vraiment la peine.
17. Ne comptez pas toujours sur les autres
Si vous profitez régulièrement des largesses de vos potes, pensez à contribuer de temps en temps. C’est juste une question de politesse.
18. Si vous voyez un pote en difficulté, réagissez.
Personne n’est trop jeune, trop intelligent ou trop cool pour avoir un problème de drogue ou un problème qu’il cherche à couvrir en prenant de la drogue. Laissez-lui la possibilité de se confier à vous avant de pointer du doigt ou de lâcher des termes comme « dépendance ». Évitez de prendre de la drogue en présence d’une personne si vous craignez que sa consommation soit devenue problématique. Si vous vous faites vraiment du soucis, adressez-vous à un adulte de confiance : un parent, un frère ou une sœur plus âgés, un conseiller scolaire ou un thérapeute.
19. Laissez à votre cerveau quelques jours pour se remettre.
Je n’ai jamais été du genre à prendre du magnésium avant et de la vitamine C après, mais faire la fête à outrance est épuisant, même quand on est jeune. Les chances de faire un bad trip sont plus grandes si vous êtes fatigué ou déprimé, alors assurez-vous de prendre le temps de vous ressourcer de temps en temps : posez-vous devant une émission culinaire, faites du sport ou allez promener votre chien. La fête n’en sera que plus belle la prochaine fois.
20. Faites en sorte que toute votre vie ne tourne pas autour de la drogue.
Vous ne devriez pas avoir besoin d’être défoncé pour profiter de la vie. Si vous n’arrivez pas à vous détendre ou à vous amuser sans substances, cette remise en question dont je parlais plus haut est également de mise pour vous.
21. Il n’y a rien de mal à ne pas aimer les drogues. Mais il n’y a rien de mal à aimer ça.
Ce n’est pas pour rien que ça s’appelle expérimenter ! Vous finirez par trouver ce qui vous convient.
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