Rea rap
Photo : gnp_____
Culture

Le grand bordel du rap jeu belge : octobre 2021, par REA

Sélection nationale par un type qui n'est allé à Charleroi qu'une seule fois dans sa vie.
R
par REA

Dans la série mensuelle « Le grand bordel du rap jeu belge », on fait appel à des voix du milieu musical belge et on leur demande de faire une petite sélection perso sur base de tous les clips trouvés par notre équipe le mois dernier.

Pour cet épisode, on a laissé à REA la liberté de choisir quelques clips et de les commenter. Le rappeur bruxellois vient de sortir un projet.


OK, alors j’ai dû faire une sélection de clips assez originaux avec le peu d’énergie qu’il me reste à cause de ma longue semaine – j’ai jamais autant eu de considération pour le concept de repos. J’ai quand même su apporter mes idées à VICE, qui avait besoin d’un coup de génie. C’était chaud, tous les clips étaient bons. En tant qu’ambassadeur de la WAVY Season, je suis là pour kiffer ; venez checker ce que je fais aussi.

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La sélection subjective sauce REA

Pas les clips les plus attendus, ni les plus gros. Ni les plus mauvais d’ailleurs. Les autres sorties sont plus bas, classées par date.

Je comprends pas ce qu’ils disent mais y’a du flow. La seule autre langue que le français que j’ai mis dans mes textes, c’est le lingala. Et l’italien. En fait, je parle pas italien mais je trouvais juste que ça passait bien quand tu le rappes, ce que ça permet de poser niveau articulation. Sinon le passe-passe entre Wawa et Djezja est hyper lourd, les deux sont bien mis en avant. 

Ambiance trap house, délire States... ça me fait penser que je dois me faire poser des grillz sur les dents d’en bas. 

J’aime bien le poster Jackie Brown, il passe bien. J’ai vu que quelques extraits du film. En fait, j’ai un problème avec les films : je m’endors toujours. Du coup, je connais que les débuts. Pour aller au cinema, c’est un problème, surtout quand y’a des sous-titres, mes yeux souffrent à mort. Le dernier film que j’ai vu c’est Don’t Breathe, le 2. C’était à l’UGC De Brouckère et je me suis aussi endormi. Ce jour-là, on avait aussi enchaîné avec le Marvel et pareil, je m’étais encore endormi.

Les anciens sont encore là, c’est lourd. J’aime bien le bail du graff, j’en faisais avant. C’est filmé à Dansaert non ? J’ai grandi pas loin. J’ai un souvenir de cette époque gravé dans la main : une cicatrice sur la paume. Je devais avoir 7 ans, j’étais une tête brûlée ; on s’était fait courser par des grands ou un chien, je sais plus trop. En tous cas, j’ai voulu monter sur un grillage et ça m’a ouvert la main. C’est le premier truc auquel je pense quand je vais à Dansaert. Après j’ai grandi a Berchem, mais de base je suis du 1000. 

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C’est un clip écolo. C’est original. On dirait un film dramatique. J’ai été qu’une seule fois à Charleroi, c’était pour un passage radio. Je savais pas que c’était aussi loin de Bruxelles. J’avais jamais vu autant d’usines, c’est Chicago le truc ! Et respect, c’est une des seules villes qui a des métros.

Les tatouages, j’ai toujours trouvé que c’était un accessoire important. Si un jour je suis tatoué et que je fais un festival, je le fais torse nu. Kleine Crack, il a le côté fou de Trinitad James, le gars qui était signé chez Kendrick Lamar. Et aussi le grain de folie de Marilyn Manson.

On voulait aussi clipper près des cargos, s’ils avaient pu me dire ou c’était exactement.

À Berchem, y’avait une maison abandonnée. On y allait tout le temps en primaire, après l’école. Une fois, on a vu des trucs bizarres par terre, y’avait des étoiles dessinées par terre avec des cercles, des trucs d’exorcistes. Mais je crois que c’est juste des gens qui voulaient faire peur. En tous cas, c’était l’activité du mercredi après-midi d’aller y traîner. 

Gotti, on se connaît en dehors de la musique. Il était grave chaud au foot quand il était a l’Académie Robert Louis-Dreyfus et quand il jouait au Lierse. Je regardais Téléfoot quand il est passé dans l’émission, j’étais choqué quand je l’ai vu. Une fois, on était à la radio ensemble pour le projet BX Confessionnal et on devait faire un freestyle. Je crois qu’il savait déjà que je rappais mais il m’a dit qu’il m’avait trouvé chaud. Je me vois bien collaborer avec lui, c’est lourd ce qu’il fait. C’est un gars de la ville hein.

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Déjà l’intro est archi lourde, avec l’écriture… dès le début c’est chaud ! Ça me fait penser à la cover de Made in Paris. Il est au taquet niveau visuel, c’est futuriste de fou. J’aimerais bien faire un clip en studio en mode fond vert aussi. 

Je vois qui c’est lui ! Et celui qui filme, Ultraviolet, c’est un pote à moi. Ça me fait penser à Chicago encore ! Ma mère est partie habiter à Alost, du coup y’a des gars que je connais dans le clip ; je les voyais quand j’allais taper un foot au city. Je suis pas un gros consommateur de rap flamand mais quand c’est rappé avec une attitude comme ça, j’aime trop. C’est pareil que quand t’écoutes un cainri en verité.

Je préfère faire des clips dans BX le soir, avec les lumières, que le jour. BX c’est beau, et le soir c’est encore mieux.

On me parle souvent de lui, je vois qui c’est. Il est lourd ! On m’a dit que c’est un bon gars. Y’a pas mal de gens qui en parlent en fait. À Anderlecht, ils ont vraiment pas mal de rappeurs très très chauds.

Les rues illuminées le soir peuvent parfois nous inspirer plus qu’on ne le croit. C’est comme trouver une sorte d’alter ego en nous qui ne vit qu’à ces moments-là. C’est un peu ce qui m’arrive quand je compose ou écris un morceau : les étoiles s’alignent entre elles, la ville brille et la circulation se libère de façon fluide afin que ma créativité puisse couler à flots. Ça c’est pas un clip mais une ambiance transmise par des images de ce qui pourrait être un bande originale de mon morceau Daily Paper. Alors, en pleine vague de WAVY, je vous recommande de vous inspirer de ce qui vous entoure de mieux : c’est-à-dire la ville.

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