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Des archéologues découvrent une civilisation perdue au Guatemala

Une nouvelle étude a révélé près de 1 000 sites mayas vieux de plus de 2 000 ans - avec des pyramides et même des terrains de jeu de balle.
Civilisation perdue guatemala
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Des archéologues ont découvert les ruines d’une vaste civilisation maya qui a prospéré il y a plus de 2 000 ans dans le nord du Guatemala, rapporte une nouvelle étude. Ce réseau urbain disparu depuis longtemps comprenait près de 1 000 sites répartis sur 650 kilomètres carrés, reliées par un immense système de chaussées, qui a été cartographié à l’aide d’instruments laser aéroportés, appelés LiDAR.

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Selon une étude publiée en décembre dans la revue Cambridge Core, les résultats de l’étude LiDAR ont révélé une densité remarquable de sites mayas dans le bassin karstique de Mirador-Calakmul (MCKB) au Guatemala, ce qui « remet en question la notion d’une occupation humaine précoce éparse » dans cette région au cours de la période « préclassique », qui s’étend de 1 000 avant J.-C. à 150 après J.-C.

Les scientifiques sous la direction de Richard Hansen, archéologue à l’université d’État de l’Idaho et directeur du projet du bassin du Mirador, présentent « une introduction à l’une des plus grandes études LiDAR régionales contiguës publiées à ce jour dans les basses terres mayas », une région qui couvre certaines parties du Mexique, du Guatemala et du Belize, peut-on lire dans la publication.

« On y voit des investissements en main-d’œuvre qui défient les capacités d’organisation et qui pourraient dépeindre les stratégies de gouvernance de la période préclassique. »

« L’étude LiDAR a révélé une densité et une distribution extraordinaires de sites mayas concentrés dans le MCKB, dont beaucoup sont reliés directement ou indirectement par un vaste réseau de chaussées » qui comprend 110 miles de routes surélevées, ajoutent les chercheurs, notant que la civilisation tentaculaire fait allusion à « des investissements en main-d’œuvre qui défient les capacités d’organisation et qui pourraient dépeindre les stratégies de gouvernance de la période préclassique. »

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Le LiDAR est une technologie de télédétection qui réfléchit des lasers sur des surfaces afin de générer des cartes détaillées basées sur le temps que mettent les impulsions à revenir à un récepteur. Cette méthode a révolutionné le domaine de l’archéologie, entre autres, car elle permet d’exposer des signes d’activité humaine passée qui peuvent être enfouis sous une végétation dense - un problème très courant pour les chercheurs mayas - ou qui sont autrement indétectables par le travail de terrain traditionnel.

Pendant des années, Hansen et ses collègues ont balayé le MCKB avec des appareils LiDAR aéroportés à une altitude d’environ 610 mètres, à la recherche de traces cachées de sites anciens. À leur grande joie, l’enquête a permis de découvrir des « concentrations denses de nouveaux sites contemporains inconnus jusqu’alors », notamment des « constructions massives de plateformes et de pyramides » qui suggèrent la présence d’une structure politique centralisée et complexe, selon l’étude.

Ces constructions comprennent des dizaines de terrains de jeu de balle pour la pratique de sports mésoaméricains et un système complexe de gestion de l’eau composé de canaux et de réservoirs. L’équipe a également sondé les vestiges de la pyramide de Danta, haute de 70 mètres, située dans la métropole maya d’El Mirador, qui servait d’attraction publique majeure et d’épicentre pour de nombreuses chaussées.

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« Selon les configurations naturelles du substrat rocheux sous la structure, l’ensemble de l’édifice pourrait avoir nécessité de 6 000 000 à 10 000 000 de jours-personnes de travail, suggérant une organisation administrative, politique et économique de haut niveau capable de supporter une croissance aussi prodigieuse », déclarent Hansen et ses collègues dans l’étude.

Cette étonnante découverte apporte un éclairage nouveau sur les personnes qui ont vécu dans les villes animées de ce bassin forestier pendant plus de 1 000 ans. Hansen et son équipe espèrent que les recherches futures continueront à révéler les secrets de cette ancienne civilisation, et permettront peut-être de découvrir de nouveaux sites restés cachés durant de nombreux siècles.

« Le squelette de l’ancienne structure politique et économique d’un État-royaume durant la période Préclassique moyenne et tardive est bien présent dans le bassin karstique de Mirador-Calakmul », conclut l’équipe.

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