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LE NUMÉRO ART PARMI D'AUTRES

John Divola est notre idole à tous

1968, John Divola a 18 ans, c'est un Californien fraîchement diplômé en sciences économiques prêt à entamer ses études supérieures pour devenir avocat ou peut-être architecte, prévoyant de prendre une place plutôt traditionnelle dans la société...

PHOTOS AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE JOHN DIVOLA

1968, John Divola a 18 ans, c’est un Californien fraîchement diplômé en sciences économiques prêt à entamer ses études supérieures pour devenir avocat ou peut-être architecte, prévoyant de prendre une place plutôt traditionnelle dans la société américaine de l’époque.

Manifestement, dix ans plus tard, John Divola a pris une trajectoire moins conventionnelle que prévu. Il glande sur une plage de Los Angeles, dans un reste de maison abandonnée, incendiée, trouvée au hasard de ses vagabondages, déplaçant des meubles calcinés, peignant à la bombe argentée des motifs maladroits et naïfs sur les murs, jetant des bottins en l’air et les figeant sur photo avec un flash bien violent.

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La série

Zuma

est un travail improvisé sur deux années, le résultat de plusieurs séances de prises de vues dans cette maison désertée. Observateur et acteur de l’évolution de la ruine, le portfolio présente quelques-uns des snapshots de murs vandalisés pris sous différents angles à différents moments de la journée, les marques laissées par des visiteurs anonymes se confondant à celles inventées par Divola.

Le contraste des ambiances qui règne dans ces images est assez génial. Les murs noircis, les fenêtres arrachées, les vitres cassées, les rideaux déchirés agités par le vent qui souffle depuis l’océan Pacifique en fin d’après-midi, le tout laissant entrevoir des paysages ultra romantiques et clichés californiens. Des couchers de soleil flamboyants sur l’océan, des ciels qui rougeoient juste avant que la nuit ne retombe sur la maison. Puis un jour Divola découvre que la ruine a finalement été rasée. C’est la fin de la série.