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Lors de mon premier cours, j'étais évidemment stressée. Mon seul rapport à la pédagogie consistait à demander à mon petit-cousin de huit ans de faire ses devoirs. Là, je me retrouvais dans une pièce avec 25 taulards.La discussion était banale et aurait pu se dérouler dans n'importe quel bistrot de France. Il n'y a eu ni bagarre ni remarque sexiste – on m'avait tout de même interdit de venir en robe ou en jupe.
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Ces ateliers m'ont également permis de réaliser à quel point chaque détenu est différent. Certains ont commis des crimes atroces tandis que d'autres ont voulu jouer au gangster en vendant de la drogue et se sont fait bêtement choper. La plupart d'entre eux menaient des vies totalement normales avant de finir en prison. Souvent, un accident de la vie – chômage, divorce ou dépression – les a conduits à commettre un crime ou un délit.Après plusieurs semaines de discussions, une vraie proximité s'était installée. Je ne sais pas si elle était sincère ou factice, mais elle était bien présente. Je ne m'y attendais pas vraiment, d'ailleurs. Je pensais que ces mecs me trouveraient forcément naïve, moi, la petite étudiante qui ne connaissait rien à rien. Ils n'avaient pas forcément tort.Au fil du temps, j'avais l'impression de discuter avec des amis du boulot. J'en oubliais presque le lieu, et pourquoi ces détenus étaient là. Comme souvent, la réalité a fini par me rattraper. Lors d'une banale discussion au sujet des activités qui leur procuraient de l'adrénaline, l'un des détenus s'est exclamé : « Moi, ce qui me fait kiffer, c'est un bon barbecue le soir ! » Toute la salle a explosé de rire. Quant à moi, j'esquissais un léger sourire pour signifier que j'avais compris l'allusion – ce qui n'était pas du tout le cas.Après plusieurs semaines de discussions, une vraie proximité s'était installée.
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