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LE NUMÉRO PHOTO 2016

Le numéro photo 2016 est arrivé près de chez vous

Une introduction à notre dernier magazine réalisé exclusivement par des femmes.

Photo : Highlyann Krasnow et Mel Stones

Cet article est extrait du numéro photo 2016, qui vient tout juste d'arriver dans nos différents points de distribution et où s'entrecroisent des images de chasseurs de lapin, de mariages dans le Bayou et d'employés de fast-food israéliens. Pour l'occasion, on a lancé notre compte Instagram à cette adresse.

La photographie requiert de l'endurance. C'est un travail brutal, physique : genoux raides, tibias meurtris ou tendinites s'éprouvent avant le cliché parfait. Et c'est seulement en connaissant ces aléas que vient – parfois – le succès. Le numéro photo de cette année n'a pas de thème précis – du moins, nous n'en avions aucun à l'esprit en travaillant dessus. Mais maintenant qu'il est terminé et que j'arrive à avoir un peu de recul sur la chose, il me paraît être une sorte d'hommage à l'œil patient. L'œil qui capte la mise en scène idéale, qui aperçoit un moment de grâce dans des conditions terribles. L'œil qui raconte une vérité nouvelle.

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Il se trouve que, cette année, tous ces yeux appartiennent à des femmes.

Les femmes ont joué un rôle fondamental dans l'histoire de la photographie, et ce, depuis que la photo existe. Elles trimballaient les équipements, sniffaient les émanations des chambres noires et jouaient des coudes pour obtenir un espace d'exposition avant même de pouvoir voter ou courir des marathons sans que l'on pense que leur utérus risque de tomber (ce qui, selon les médecins, pouvait nuire à la « vraie mission de la femme »).

En d'autres termes, leur vision du monde n'est pas nouvelle. Et si la patience est la vertu du photographe, alors celle qui est si caractéristique de la femme photographe est une histoire qui mérite d'être racontée.

Ces pages comprennent les travaux de vingt-cinq photographes, artistes chevronnées comme jeunes pousses. Âgée de 18 ans, Izumi Miyazaki poursuit sa tranquille exploration des stéréotypes, misant sur la notoriété acquise au début de sa carrière, à l'âge de 15 ans. Pendant ce temps, la prolifique et régulièrement primée Jill Freedman, laquelle a « toujours aimé jouer avec les garçons », nous montre pourquoi elle aime toujours autant sa ville après cinq décennies de carrière passées à New York.

Surtout, les contributrices de ce numéro prouvent que, dans la photographie, la patience n'est jamais synonyme de passivité. Il s'agit d'entrer dans un état de conscience accrue afin d'opérer une évaluation minutieuse – fouiller parmi l'inutile pour trouver le sublime. Et, dans une époque où l'on mesure plus souvent le contenu en termes de volume que de qualité, nous aimons à penser que tout vient à point à qui sait attendre.