Des nouvelles d'un peu partout

Salsigne, petite ville du sud de la France, est actuellement l'un des terrains les plus pollués de l'UE. Après avoir hébergé la première mine d'or d'Europe pendant plus d'un siècle, la mairie de Salsigne a dû faire fermer l'établissement en 2004 ; l'État français avait alors déclaré que la gestion des déchets de la mine était « chaotique » et qu'elle entraînait une « forte pollution des eaux par des métalloïdes tels que l'arsenic, le chrome, le cadmium et le nickel ». Cette présence d'arsenic dans l'eau est à l'origine d'une polémique environnementale de premier ordre en France. La molécule s'est déployée sous forme de particules infimes, lesquelles ont ensuite contaminé les populations en se déversant dans l'Orbiel, la rivière locale. Les taux d'arsenic dans celle-ci sont aujourd'hui 450 fois supérieurs au seuil de potabilité de l'eau.

Selon le magazine Basta !, 11% des morts dans la région seraient dues à des cancers découlant de la quantité d'arsenic dans les eaux. L'European Journal of Cancer a également noté une augmentation de 80 % des cancers du poumon dans les cinq villages aux alentours de la mine, de même qu'une hausse de 110 % des cancers du larynx.

Quoiqu'extrêmement préoccupante, la situation à Salsigne continue d'être peu reconnue en France. Guy Augé, président de l'association des riverains de Salsigne, a récemment déclaré que « l'État [n'avait] étudié aucune solution. Les populations restent livrées à elles-mêmes.

Julien Morel

Si nous avons conscience que nos rivières sont polluées, il peut être difficile de découvrir l'origine de cette pollution. Mais, un outil s'est avéré parfait pour ce boulot. Il s'agit du tampon hygiénique.

Récemment, dans une étude, des ingénieurs environnementaux ont tiré la conclusion que l'objet pourrait aider à nettoyer les cours d'eaux d'Angleterre. Selon David Lerner, coauteur du rapport et professeur à l'université de Sheffield, la plupart des habitations anglaises construites après les années 1960 sont reliées à deux réseaux différents de traitement des eaux – l'un est réservé aux eaux usées et est relié aux égouts, et l'autre conduit l'eau propre utilisée vers la rivière. « Le problème, alors que les maisons se font rénover, c'est que les gens font l'erreur de relier les conduits réservés aux eaux usées à ceux destinés à l'eau propre », explique-t-il.

À quel moment les tampons entrent en jeu ? Ils aident à identifier la provenance des eaux d'égouts qui s'écoulent dans les rivières du pays. Le coton naturel dont ils sont constitués permet d'absorber les agents azurants des produits chimiques qu'on retrouve dans les eaux usées – comme du détergeant ou du shampooing. Les chercheurs ont ainsi attaché des tampons à l'extrémité de perches, les ont plongés à différents endroits des rivières pendant trois jours, avant de les examiner ensuite sous des rayons ultraviolets. Dans le cas où il avait absorbé des agents azurants, l'objet devenait fluorescent.

Victoria Turk

Illustration : Ole Tillmann

Leader d'un réseau accusé d'avoir déboisé 150 millions de mètres carrés de la forêt amazonienne et décrit par un journal local comme le « Roi de la déforestation », Ezequiel Antônio Castanha est désormais menacé de 46 années de prison. L'homme a été arrêté le 21 février dernier grâce aux efforts conjoints de la police fédérale et de l'Institut environnemental brésilien (l'IBAMA) en compagnie de 15 membres de son équipe, qui travaillaient tous sur un tronçon illégalement occupé de l'autoroute BR-163.

« Ces types envahissent des terres publiques, y mettent le feu, se les approprient et les revendent. Le gouvernement ne prend pas assez soin de ces zones », explique Paulo Barreto, chercheur principal à Imazon, une ONG d'Amazonie. Selon l'IBAMA, Castanha et ses sbires – qui se préparent à ce que tous espèrent être un procès de grande ampleur – seraient responsables de la vente de terrains pour une valeur totale de près de 220 millions d'euros.

Durant ses journées de repos, Castanha était une sorte de célébrité locale, propriétaire d'un supermarché, d'une concession automobile et d'un hôtel dans le village de Novo Progresso. L'IBAMA estime que son groupe serait responsable de la déforestation de 10 % de la forêt amazonienne sur la seule année 2014. L'opération Castanheira – nom de l'enquête menée par la justice – avait démarré en août dernier. Selon les autorités, depuis l'arrestation de l'homme, la déforestation autour de l'autoroute BR-163 aurait diminué de 65 %

Jack Mills