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Les poissons du califat

Alors que l'État islamique a perdu pas mal de terrain et de pétrole (donc d'argent) lors de sa retraite, le groupe gratte encore quelques billets dans l'élevage de poiscaille.
Photo via Flickr user

Ces dernières années, l'occurence « État islamique » apparait souvent en première position quand on tape « pire engeance du Monde » sur Google. Grâce aux revenus de la contrebande de pétrole, le groupe a longtemps tenu la dragée haute aux pays qui tentent de le rayer méthodiquement de la carte – 2,9 milliards de dollars générés par an au pic de la production. Depuis, l'EI recule, a perdu pas mal de ses champs pétrolifères, et a donc été obligée de diversifier ses activités pour trouver d'autres sources de thunes. Le groupe s'implique notamment aujourd'hui dans le trafic de bagnoles volées et l'aquaculture.

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Vous imaginez probablement un djihadiste lambda assis sur rocher, en Irak ou en Syrie, avec une canne à pêche, son flotteur et un bob, attendant patiemment qu'un truc morde. Si c'est le cas, c'est probablement parce que vous avez vu Des saumons dans le désert y'a pas super longtemps. Reuters assure que l'EI a trouvé une parade : des fermes piscicoles installées dans des centaines de lacs au nord de Bagdad. Ces établissements dégageraient un bénéfice de plusieurs millions de dollars par mois selon les autorités judiciaires irakiennes.

« L'organisation s'est rabattue sur des moyens non-traditionnels pour payer ses combattants et financer ses activités.»

Reuters ne précise pas quel type de poisson est vendu par l'État islamique. Le groupe a récupéré certaines de ces fermes à mesure que l'organisation gagnait du territoire et que les éleveurs fuyaient la guerre. D'autres ont « accepté » de travailler pour le califat qui a accessoirement créé un impôt sur les terres arables et organisé la perception de 10 % sur les revenus liés à l'élevage de volaille.

« Après que les forces armées irakiennes ont repris plusieurs champs de pétrole appartenant à l'EI et qui servaient à financer ses opérations militaires, l'organisation s'est rabattue sur des moyens non-traditionnels pour payer ses combattants et financer ces activités », ajoute Reuters.

Le rapport s'articule autour d'informations obtenues après la capture de djihadistes. Il note que l'EI n'est pas la première organisation terroriste à se tourner vers la pisciculture : Al Qaeda utilisait déjà l'élevage de poissons pour se faire de la maille en 2007. Une partie de l'argent issu des fermes est redistribuée en salaires dans les rangs de l'État islamique. Elle peut aussi servir à régler les bonus versés aux combattants qui ont 4 gosses ou à ceux qui ont participé à la prise de Mossoul.

LIRE AUSSI : À la rencontre d'un apiculteur syrien qui a fui l'État islamique

Quant au trafic de bagnoles, c'est un peu du grand n'importe quoi. Sur les terres de l'EI, les véhicules ont une seconde vie. Comme le pick-up de ce plombier du Texas qui a fini sur une vidéo de propagande. Le nom de l'entreprise et le numéro de téléphone, clairement visibles sur un côté de la caisse, ont permis à son ancien propriétaire de la reconnaître malgré la peinture « camo » et la tourelle équipée d'un canon.

Si vous avez besoin d'une voiture d'occasion ou d'un filet de vivaneau et que vous ne voulez pas financer tout un tas de saloperie, évitez les concessionnaires et les poissonneries de l'État islamique.