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Le premier trailer de "Blade Runner : 2049" est incroyablement beau

Les réplicants n'ont jamais été aussi humains.

L'un des tout premiers plans du premier trailer de Blade Runner : 2049, la suite du grand classique de la science-fiction réalisé par Ridley Scott en 1982, nous montre quelque chose qui ne figurait pas dans le premier film : la "naissance" d'un réplicant, les fameux androïdes que le héros du film, incarné par Ryan Gosling, est chargé de traquer et d'éliminer quand ils se rebellent et deviennent dangereux.

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Le réplicant émerge d'une sorte de placenta artificiel en tremblotant, la respiration saccadée. "Happ birthday", murmure alors un Jared Leto barbu et plutôt flippant. L'idée, se dit-on, c'est que le public ressente de l'empathie pour cette machine. Leto poursuit alors, déroulant ce qui semble être le message général du film avec une subtilité digne d'un coup de fusil à pompe : "Toutes les civilisations ont été bâties sur le dos d'une force de travail corvéable à merci."

C'est là que la suite se distingue de l'original. Les méchants réplicants de Blade Runner sont des êtres foncièrement ambigus. Il y a des raisons de s'attrister de leur sort - on pense notamment au moment terrible où un flic ventripotent décrit Pris, un réplicant femelle, comme un "modèle de plaisir de base" - mais le film n'enjoint jamais au spectateur d'avoir pitié d'eux et de les considérer comme des quasi-humains, contrairement au trailer de 2049.

Dans le film original, la maison de JF Sebastian, qui a conçu les réplicants, est rempli de poupées et d'automates enfantins, et le labo où les yeux des androïdes sont "fabriqués" est jonché de pièces mécaniques diverses et variées. On a l'impression que les réplicants sont assemblés comme des Lego. Comment aurait réagi le public s'il avait vu le terrible Roy Batty tomber d'un sac de faux placenta, nu et terrifié ?

Il semblerait que Blade Runner : 2049 ait bien l'intention de clarifier le message du premier film. Cela pourrait nuire à la complexité de l'oeuvre originale, dans lequel les questions existentielles qui entourent les réplicants sont toujours en filigrane de l'histoire, celle d'un ex-flic reprenant du service pour une dernière mission. Mais s'il est fait intelligemment, ce changement de ton pourrait tout aussi bien donner davantage d'ampleur à l'ébauche de philosophie qui transparaissait du premier film.

Quoiqu'il en soit, les décors nocturnes de la Los Angeles dystopique qui sert de cadre au film ont l'air absolument incroyable, et ce nouvel opus s'annonce sublime.