Il est maintenant illégal de payer les hommes plus que les femmes en Islande

Sur les questions d’égalité hommes-femmes, l’Islande prend de l’avance sur le monde entier. Le petit pays nordique devient le premier État à inscrire l’équité salariale dans un texte de loi et à la rendre obligatoire.

Comme quoi on peut vivre sur une petite île au milieu de l’océan Atlantique et être avant-gardiste.

La loi entrée en vigueur le 1er janvier 2018 vise à doter l’Islande d’un mécanisme concret pour enrayer les iniquités salariales qui leur permettra enfin de passer de la parole aux actes.

« Depuis des décennies, nous avions une loi en place disant que la rémunération doit être la même pour les hommes et les femmes, mais il y a encore un écart salarial », a expliqué Dagny Osk Aradottir Pind, une membre du conseil d'administration de l'Association islandaise des droits des femmes, en entrevue avec Al Jazeera.

La loi met en place un système de certification gouvernementale obligatoire pour les compagnies et les agences gouvernementales comptant au moins 25 employés. Les employeurs qui ne sauront pas démontrer qu’ils paient équitablement les hommes et les femmes seront mis à l’amende.

Tous critères confondus, l’Islande occupe la première place du Global Gender Gap Report du Forum économique mondial (FEM) depuis maintenant neuf ans, et atteint la cinquième place sur la question d’équité salariale.

Malgré ce bilan plutôt positif, les écarts restent considérables. En 2016, l’écart salarial entre les hommes et les femmes était évalué à 16 % par le gouvernement islandais.

« Je crois que les gens commencent à réaliser qu'il s'agit d'un problème systématique auquel nous devons nous attaquer avec de nouvelles méthodes », observe Aradottir Pind.

L’Islande se donne maintenant deux ans pour enrayer les écarts salariaux.

Le Canada devrait peut-être prendre exemple sur l’Islande, car il occupe la 46e position du palmarès mondial de l’équité salariale. Au Québec, l’écart salarial est encore marqué. En 2016, les femmes gagnaient un peu moins de 0,89 $ pour chaque dollar gagné par un homme.

Sur une autre note économique, les 100 hauts dirigeants d’entreprises les mieux payés au Canada avaient déjà empoché mon salaire annuel cet avant-midi, à 10 h 57 – et surtout celui du Canadien moyen. Il s’agit d’un record de rapidité, selon l’analyse du Centre canadien de politiques alternatives.

Ça remet 2018 en perspective. Et ça me donne le goût de me rouler en boule et d’écouter le reboot Netflix de Dynasty en pleurant.

Justine de l'Église est sur Twitter.