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Etats-Unis

Trump expulse à peine plus d'immigrés qu'Obama

L'agence fédérale en charge de l'immigration a recensé 35 604 expulsions en janvier et en février 2017, contre 35 255 pour les deux premiers mois de 2016.

Trump a beau se vanter d'avoir tenu sa promesse de campagne consistant à accélérer le rythme des expulsions, de nouvelles données suggèrent que les statistiques ont peu changé depuis l'ère Obama.

La U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE), l'agence fédérale en charge de l'immigration, a recensé 35 604 expulsions en janvier et en février 2017, contre 35 255 pour les deux premiers mois de 2016, selon les chiffres publiés par le Guardian ce lundi.

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Ces chiffres remettent évidemment en question la rumeur largement répandue selon laquelle l'ICE aurait intensifié les procédures d'expulsion. Une hypothèse soutenue par plusieurs articles parus ces derniers mois à propos d'arrestations de l'ICE dans des lieux publics, impliquant parfois des individus sans casier judiciaire ou protégés contre les expulsions grâce aux protections de l'ère Obama.

Les autorités ne cessent de répéter que l'ICE a simplement poursuivi son travail depuis le début du mandat de Trump. Après une « action ciblée » de cinq jours, qui a vu 160 personnes se faire arrêter dans la zone de Los Angeles en février, l'ICE a déclaré que « les rumeurs évoquant des rafles aléatoires sont fausses, dangereuses et irresponsables. »

Pendant ce temps-là, Trump s'est servi des arrestations pour prouver qu'une « répression » était en cours. Il a aussi signé un décret lors de sa première semaine au pouvoir, faisant de n'importe quel individu habitant illégalement aux États-Unis la cible d'une expulsion, élargissant la politique de l'administration Obama, qui renvoyait en priorité les criminels.

« S'occuper des criminels illégaux revient simplement à tenir mes promesses de campagne », a tweeté Trump après les arrestations de février à Los Angeles. « Les membres de gangs, les dealers de drogue et les autres sont en train d'être chassés ! ».

Le consul du Mexique à Los Angeles a confié au Guardian que les arrestations et les expulsions de Mexicains sous l'ère Trump sont « bien moindres que le taux moyen sous Obama ». Le quotidien britannique indique que 193 Mexicains ont été arrêtés dans le comté de Los Angeles depuis l'inauguration de Trump, et à peu près 50 ont été expulsés.

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Avec seulement deux mois de données, il est probablement trop tôt pour affirmer avec certitude que le rythme des expulsions est resté inchangé sous l'administration Trump. En y regardant de plus près, on constate que la répression pourrait être le résultat d'une politique d' « arrestations communautaires » de la part de l'ICE, selon laquelle les suspects sont arrêtés dans leurs maisons ou dans des lieux publics, comme leurs lieux de travail ou dans les tribunaux.

En 2016, l'ICE comptait environ 1 250 « arrestations et expulsions » par semaine, mais seul un petit pourcentage de celles-ci étaient des « arrestations communautaires », selon un département de l'université de Syracuse, qui explique que la plupart des individus expulsés par l'ICE étaient en réalité incarcérés.

Pendant les derniers mois de l'administration Obama, un peu moins de 300 personnes étaient arrêtées chaque semaine « sur leur lieu de travail, de vie ou ailleurs ». Les mêmes données ne sont pas disponibles pour l'administration Trump, mais il est possible que l'ICE ait simplement procédé à plus d'arrestations dans des lieux fréquentés, attirant l'attention des médias et attisant la tension et la paranoïa autour de l'immigration.

Dans tous les cas, Trump est encore loin du record d'expulsions battu sous l'ère Obama. En huit ans au pouvoir, Obama a expulsé plus de 2,7 millions de personnes du pays, plus que n'importe quel de ses prédécesseurs, ce qui lui a valu le surnom d'« expulseur en chef ».

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Le rythme des expulsions a chuté pour la seconde année d'affilée en 2016, et a atteint son plus bas niveau depuis 2007, lorsque George W. Bush était au pouvoir. Mais ce n'est pas forcément la preuve qu'Obama menait une politique laxiste, comme l'a affirmé le camp Trump. C'est la conséquence de la diminution des arrestations à la frontière. La Bordel Patrol a interpellé légèrement plus de personnes en 2016 qu'en 2015, mais le total des arrestations est l'un des plus faibles depuis 1971, selon le Pew Research Center.

Plus généralement, l'immigration mexicaine – légale et illégale – est sur le déclin. Entre 2009 et 2014, plus de Mexicains sont retournés au pays qu'ils ne sont arrivés aux États-Unis, selon le Pew Research Center. Cette même tendance pourrait expliquer pourquoi le discours féroce de Trump sur l'immigration n'est pas soutenu par les chiffres – du moins, pas encore.


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