FYI.

This story is over 5 years old.

Crime

Le Parlement d’Haïti a élu un président afin de tourner le pays vers de nouvelles élections

Les parlementaires en Haïti ont choisi Jocelerme Privert en tant que président intérimaire, une semaine après le départ de Michel Martelly. Ce choix vise à combler un vide au plus haut niveau du pouvoir qui menaçait jusque-là la stabilité du pays.
Jocelerme Privet prête serment ce Dimanche. (Image par Nilo Tabrizy/ VICE News)

Les parlementaires en Haïti ont choisi ce dimanche Jocelerme Privert en tant que président intérimaire, une semaine après le départ de Michel Martelly. Ce choix vise à combler un vide au plus haut niveau du pouvoir qui menaçait jusque-là la stabilité de ce pays, très démuni, situé dans les Caraïbes.

Privert, un sénateur qui préside actuellement le Sénat haïtien, a prêté serment sur la Constitution du pays ce dimanche en tant que président provisoire. Sa tâche principale sera d'organiser rapidement de nouvelles élections, après l'annulation du deuxième tour des élections présidentielles en janvier dernier, dans un climat de manifestations parfois violentes dénonçant des fraudes supposées lors du premier tour. Le candidat de l'opposition avait alors boycotté le scrutin.

Publicité

Michel Martelly avait terminé son quinquennat le 7 février dernier, sans personne pour lui succéder. Cette situation avait créé un vide au niveau du pouvoir qui a eu pour effet de provoquer des affrontements sanglants entre des manifestants et les forces de l'ordre à Port-au-Prince, la capitale du pays.

VICE News avait assisté à l'une de ces manifestations lors de laquelle des centaines de manifestants opposés à Martelly avaient lancé des pierres et des morceaux de béton en direction de la police, qui avait répliqué avec du gaz lacrymogène et avait effectué plusieurs arrestations.

À lire : Affrontements sanglants à Port-au-Prince alors que Haïti se retrouve sans président

Des parlementaires se félicitent après l'élection du président. (Nilo Tabrizy/VICE News)

« Martelly partira, mais Haïti restera », avait déclaré Michel Martelly en utilisant la troisième personne lors de son discours de fin de mandat. « Quand vous pensiez attaquer Martelly, vous le faisiez contre le pays. »

Des membres de l'Assemblée déposent leur second et dernier bulletin. (Nilo Tabrizy/VICE News)

D'après un accord conclu avant la fin du mandat de Martelly, le gouvernement intérimaire aura 120 jours pour organiser les élections d'ici au 24 avril prochain, et céder le pouvoir au vainqueur en mai. Le choix de Privert pourrait aider à apaiser les manifestations, qui ont été menées par des factions du parti Lavalas — un mouvement qui soutenait l'ancien président Jean-Bertrand Aristide avant son exil dû au coup d'État de 2004.

Un citoyen haïtien compte manuellement les votes (Nilo Tabrizy/VICE News)

Haïti n'est pas encore parvenu à établir une démocratie stable, suite à la chute du régime des Duvalier en 1986. Son système politique souffre depuis de tentatives de coup d'État et de fraudes électorales répétées. Depuis janvier 2015, le président Martelly dirigeait le pays surtout grâce à des décrets, alors que ce pays n'a pas réussi à organiser des élections parlementaires ou locales.

Publicité

Le dernier gouvernement d'interim de ce pays avait été choisi suite au coup d'État contre Jean-Bertrand Aristide. Deux années avaient été nécessaires pour organiser des élections.

Regardez notre reportage — Crise du pouvoir en Haïti : la démission du président


Suivez VICE News sur Twitter : @vicenewsFR

Likez VICE News sur Facebook : VICE News