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Ben oui, Facebook scanne vos messages privés

Le réseau social a avoué cette semaine que les photos et liens que vous envoyez sont automatiquement scrutés.
Photo : Christian Vierig/Getty Images

Si c’est une question que vous vous posiez intérieurement chaque fois que vous envoyiez une photo osée ou un message pas piqué des vers sur Messenger : oui, il se peut qu’un jour, quelqu’un, quelque part, lise votre message, et oui, votre photo sera analysée.

L’information a été confirmée par Facebook à Bloomberg, mercredi. Les messages sont privés, rappelle-t-on, mais leur contenu est scanné; cela fait partie des mesures instaurées par Facebook pour s’assurer que le contenu des messages n’entre pas en contradiction avec ses « normes communautaires ».

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Les messages privés ne sont pas lus systématiquement. On explique que les utilisateurs peuvent signaler des messages ou des publications inappropriés; une équipe de modérateurs sera alors responsable de les réviser, et le contenu ou le message sera bloqué ou supprimé si nécessaire.

Facebook s’en remet également aux outils automatisés pour accomplir ces tâches analytiques. « Par exemple, sur Messenger, si vous envoyez une photo, nos systèmes automatisés la scannent en utilisant des technologies de reconnaissance photographique pour détecter des images connues d’exploitation d’enfants, ou si vous partagez un lien, nous le scannons pour détecter des programmes malveillants ou des virus », a expliqué la porte-parole de compagnie dans une déclaration écrite à Bloomberg.

« Facebook a créé ces outils automatisés pour enrayer rapidement les abus sur notre plateforme. »

La compagnie assure que les données de Messenger ne sont en aucun cas utilisées à des fins publicitaires.

Adieu, vie privée?

Facebook est la cible de multiples critiques depuis qu’il a été révélé le mois dernier que les informations de 50 millions, oh wait, 87 millions, d’utilisateurs avaient été récoltées sans leur consentement et s'étaient retrouvées entre les mains de la firme d’analyse politique Cambridge Analytica. Et ça, ça comprend les données d’au moins 622 000 Canadiens, indiquait Facebook, hier, dans un communiqué.

Ah, et dans un autre ordre d’idée, peut-être que les données de presque tous les profils ont été puisées par… on ne sait pas qui!

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¿Que pasa?

Il y a une fonction qui permet de taper un numéro de téléphone ou une adresse courriel dans la barre de recherche Facebook pour retrouver directement un profil.

Toujours d’après la déclaration faite par Facebook hier, il y aurait des petits futés qui auraient accumulé des numéros et des courriels, qui se seraient programmé des robots qui seraient allés épier tous les comptes associés à ces numéros et courriels pour récolter toutes les informations publiques et se bâtir de belles bases de données avec tout ça.

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« Vu l’ampleur et la sophistication des activités que nous avons pu observer, nous croyons que la majorité des utilisateurs de Facebook ont pu avoir leur profil public archivé de cette façon », a admis le directeur de la technologie de Facebook, Mike Schroepfer, dans ce communiqué.

Comme le relève The Atlantic, « la majorité » des utilisateurs de Facebook, c’est au bas mot un milliard d’utilisateurs. Facebook a dit que la fonctionnalité qui a permis cette récolte massive a été désactivée, mais le mal est fait.

Bref, j’ai beau porter trois couches de vêtements parce qu’il fait -10° en ce début de printemps, je me sens quand même un peu nue.

Justine de l'Église est habillée et est sur Twitter.