Culture

ce film est-il le plus terrifiant de l'année ?

L’avant-première de « The Painted Bird », à Venise, a été le théâtre de crises de paniques, et de sorties chaotiques de la moitié du public. À voir, donc.
Extrait de la bande annonce du film The Painted Bird
The Painted Bird

Existe-t-il promotion plus efficace, pour un film, qu’une avant-première à vous retourner l’estomac ? Que la rumeur de spectateurs à bout, désespérés, quittant leurs fauteuils en courant, se marchant les uns sur les autres pour aller tambouriner aux portes closes de la salle ? Il semblerait que dans le cas de The Painted Bird, la rumeur ne soit on ne peut plus vraie.

Le film – un drame de trois heures, en noir et blanc, situé dans l’après Seconde guerre mondiale et signé du cinéaste tchèque Vaclav Marhoul – était projeté hier à la Mostra de Venise. Et selon les critiques, il a eu un effet plutôt négatif sur le public. Mais, avec un synopsis qui s’apparente plus à une série de tests d’endurance, comment lui en vouloir ?

Inspiré d’un roman paru en 1965, The Painted Bird raconte l’histoire d’un garçon qui ne porte pas de nom, errant partout dans l’Europe de l’après-guerre et témoin des atrocités dont les hommes savent se montrer capables. À travers le regard épouvanté de l’enfant, l’audience découvre à son tour l’horreur des lendemains de la Seconde Guerre Mondiale. Dans sa critique du film, le journaliste Xan Brooks (qui décrit le métrage comme une « longue descente terrifiante et corrosive en Enfer ») a pris le soin d’observer attentivement les réactions du public lors de la projection du film. Selon ses dires, un homme se serait rétamé dans les escaliers en tentant de s’échapper de la salle tandis qu’une femme « propre sur elle » aurait fini par frapper son voisin pour qu’il se dégage de son passage afin que qu’elle puisse, elle aussi, se sortir de cet enfer insoutenable. Nous retiendrons aussi cette image forte décrite par le journaliste, celle de 12 spectateurs entassés devant la porte de sortie, suppliant que quelqu’un vienne les libérer dans des cris d’agonie. Ça fait froid dans le dos… Et je ne rêve pourtant que d’une chose : la sortie du film dans les salles françaises.

Il y a fort à parier que The Painted Bird fasse très rapidement l’objet d’un nouveau culte et qu’il ramasse au passage un bon nombre de récompenses. En tout cas, la barre de l’horreur cette année est désormais placée très (très) haute.