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Crime

Le « satellite » de la Corée du Nord s’est stabilisé en orbite, mais ne transmet rien vers la Terre

Dans le même temps on a appris que Pyongyang pourrait également commencer à récupérer du plutonium dans un réacteur nucléaire récemment redémarré.
Tir de la fusée équipée du satellite le 7 février 2015. Photo via KCTV/EPA

Le mystérieux chargement de la fusée à longue portée que la Corée du Nord a lancé ce dimanche s'est désormais stabilisé dans l'orbite de la Terre. D'après des sources américaines, ce pays pourrait également récupérer dans les prochaines semaines de l'uranium issu d'un réacteur nucléaire qui avait été redémarré.

Toutefois, les autorités américaines ont déclaré que cet objet — un satellite d'après Pyongyang — n'a pas l'air de transmettre des données vers la Terre.

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Alors que la Corée du Nord a indiqué qu'elle avait lancé un satellite d'observation, d'autres suspectent ce chargement de n'être rien d'autre qu'un morceau de déchet spatial utilisé par Pyongyang pour justifier un essai de missile balistique pourtant interdit par la communauté internationale. Des parlementaires sud-coréens, citant l'agence d'espionnage de leur pays, ont déclaré que ce satellite était ne valait rien, d'après des informations rapportées par l'agence de presse Yonhap.

Le lancement de ce dimanche, qui avait été annoncé à l'avance, a défié les sanctions de l'ONU, à peine quelques semaines après un essai de bombe nucléaire. Pour autant, cela n'a pas pour l'instant réussi à convaincre les experts que Pyongyang a amélioré sa technologie de fusée. « C'est en orbite stable désormais. La rotation est sous leur contrôle », a déclaré un responsable américain.

Redémarrage de réacteur

Le Japon a annoncé qu'il imposerait des sanctions à l'encontre de la Corée du Nord ce mercredi, alors que la Corée du Sud a alourdi les sanctions déjà en place en ordonnant la suspension de ses activités dans le complexe industriel de Kaesong, qui se trouve en Corée du Nord mais est géré par les deux pays.

Pendant ce temps, James Clapper, le directeur des renseignements américains, a annoncé ce mardi : « Nous confirmons que la Corée du Nord s'est montrée fidèle à ses annonces en agrandissant son usine d'enrichissement de Yongbyon et en redémarrant le réacteur de production de plutonium. »

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D'après Clapper, suite à son troisième essai nucléaire, la Corée du Nord a annoncé en 2013 son intention de « rénover et redémarrer » le complexe nucléaire de Yongbyon, y compris l'usine d'enrichissement d'uranium et son réacteur de production de plutonium modéré au graphite — qui avait été fermé en 2007.

« Nous confirmons également que la Corée du Nord a fait fonctionner ce réacteur assez longtemps pour qu'il puisse commencer à récupérer du plutonium, du combustible non consommé par ce réacteur, d'ici quelques semaines ou quelques mois », a-t-il dit dans son bilan annuel des menaces mondiales.

Ce mercredi, le secrétaire-en-chef du cabinet du Japon, Yoshihide Suga a déclaré lors d'une conférence de presse que les transferts d'argent vers la Corée du Nord seraient en principe interdits, alors que ministre de l'Unification sud-coréen Hong Yong-pyo a dit lors d'un point presse que la suspension des opérations au Complexe Industriel de Kaesong avait pour but d'empêcher que ces fonds soient « utilisés pour le développement par la Corée du Nord de missiles et de programmes d'armes nucléaires. »

D'après la Maison Blanche, le président américain Barack Obama s'est entretenu avec les chefs de gouvernement de la Corée du Sud et du Japon par téléphone ce lundi soir, et les a assurés du soutien de Washington, en demandant aussi une réponse internationale forte à ce lancement de fusée.

Obama devrait également répondre aux « provocations » de la Corée du Nord lorsqu'il accueillera les leaders de l'Association des nations d'Asie du sud-est (ASAN) en Californie la semaine prochaine, d'après des sources officielles.

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Les États-Unis et la Chine — qui est le seul allié majeur de Pyongyang — sont en train de négocier les détails de nouvelles résolutions de l'ONU imposant des sanctions, et qui sont attendues par les diplomates pour ce mois de février.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé des sanctions contre la Corée du Nord pour ses essais nucléaires et ses lancements de fusées à longue portée dès 2006, en interdisant le commerce d'armes et les flux financiers pouvant servir au programme d'armement de ce pays.

Pourtant, un rapport confidentiel de l'ONU — consulté par l'agence Reuters — a conclu que la Corée du Nord continuait à exporter ses technologies de missiles balistiques au Moyen-Orient et à envoyer des armes et du matériel militaire en Afrique, violant de fait les restrictions de l'ONU.

Ce rapport, rédigé par le panel d'experts sur la Corée du Nord du Conseil de sécurité — qui surveillent la mise en oeuvre des sanctions — a indiqué qu'il existait des « questions sérieuses à propos de l'efficacité de l'actuel régime de sanction des Nations Unies. »


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