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Téo Taxi ayant fermé ses portes, on dit adieu à la seule option de taxi écolo

Le marché du transport vert au Québec perd un de ses acteurs les plus importants.
Téo_Taxi_garage
Image via WikiCommons

Après plusieurs mois d’incertitude financière, la compagnie de taxi électrique Téo a finalement annoncé ce matin sa fermeture officielle, sans délai. L’entreprise, qui compte l’ex-« dragon » Alexandre Taillefer comme investisseur principal, avait été lancée en 2015, et devait faire compétition à Uber, à Montréal et à Québec. « Téo Taxi aujourd'hui n'est pas encore rentable et, surtout, n'a plus le support nécessaire pour poursuivre ses activités », a annoncé la compagnie en conférence de presse.

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Compétiteur direct d’Uber dans la province, Téo fonctionnait selon un principe semblable : les clients pouvaient commander un taxi au moyen d’une application mobile. Toutefois, contrairement à Uber, Téo fonctionnait comme une entreprise de taxi, et facturait de la même manière. Son avantage reposait surtout sur l’efficacité de son application et le fait que sa flotte était entièrement électrique. Avec cette fermeture quelque peu soudaine, le marché du taxi écologique au Québec disparaît donc.

Le premier ministre du Québec, François Legault, dit avoir étudié le dossier, mais estimé que le gouvernement ne pouvait pas aider la compagnie. Il confirme aussi que les investisseurs perdront l’argent qu’ils auront injecté dans la compagnie.

Mardi matin, en arrivant au travail, les chauffeurs de Téo ont été accueillis par des gardes de sécurité qui les ont informés que la compagnie était fermée. Bien que les problèmes financiers de Téo étaient connus depuis longtemps, les près de 500 employés s’attendaient à des possibilités de sauver l’entreprise.

Il faut dire que, parmi une panoplie de défis auxquels faisait face Téo, le fait que tous les chauffeurs étaient salariés représentait une dépense importante. De plus, comme le rapporte Dominic Bécotte, PDG de l’entreprise, le choix de véhicules électriques n’était pas toujours le plus efficace, vu que durant les froids intenses, les chauffeurs devaient parfois recharger leur voiture jusqu’à trois fois par jour. Il croit toutefois fermement que les chauffeurs devraient être adéquatement payés et que le modèle de Téo était viable.

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Selon Bécotte, l’entreprise souffrait aussi de ne pas avoir les mêmes privilèges que ceux qu’a Uber, comme la possibilité d’augmenter le tarif selon l'achalandage. « Les règles ne sont pas les mêmes pour tous les joueurs de l’industrie de la mobilité. C’est un problème si Uber peut moduler sa tarification en fonction de l’achalandage et que l’industrie du taxi ne peut le faire », a-t-il dit en conférence de presse. Il pointe surtout les règles gouvernementales strictes et les importants coûts pour le maintien de la flotte de véhicules électriques comme causes de la fermeture de Téo.

Avec la disparition de Téo, Uber n’a plus de réelle compétition au Québec. Ce matin, la compagnie a annoncé à Toronto l’expansion possible de ses services, par exemple à la livraison d’alcool et la location de trottinettes électriques. Elle n’a pas confirmé si elle voyait la fermeture de Téo comme une occasion de reprendre le marché du taxi électrique. « Nous croyons que toujours plus d’innovations en mobilité continueront de s’implanter au Québec », a fait savoir Jean-Christophe de Le Rue, porte-parole d’Uber au Québec, par courriel. « Nous pensons aux chauffeurs et employés qui viennent de perdre leur emploi ce matin. »

Finalement, la révolution de l’industrie du taxi incarnée par Téo Taxi aura été de courte durée.

Billy Eff est sur internet ici et .