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Sexe

Autoblow 2 est un Transformer pour votre bite

Le futur veut aussi révolutionner la masturbation – j’ai voulu voir ce qu’il avait dans la bouche.

Photos : Amy Lombard

Qui n'a jamais essayé de s'autosucer quand il avait 12 ans mais qui, faute de souplesse vertébrale ou de quelques centimètres, n'a réussi qu'à effleurer le bout de son gland et se choper un terrible mal de dos ? Le robot Autoblow 2 est sur le point de remédier à cette injustice anatomique.

Conçue par Brian Sloan, ancien avocat, l'Autblow 2 est une machine qui prodigue des fellations « hyper réalistes ». Le sex toy est devenu un phénomène viral il y a quelques mois lorsque son inventeur avait levé des fonds sur IndieGoGo afin de produire ce petit bijou à la chaîne. « Pour beaucoup d'hommes, le sex-toy idéal est un robot qui ferait tout automatiquement », avait-il alors déclaré à VICE.

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J'approuve ce point de vue. Depuis que je ne suis plus en couple, je suis obligé de passer par mon smartphone et envoyer des messages ici et là dans l’enfer d’Internet dès que j’ai envie de me faire sucer. Et en général je me retrouve quelques heures plus tard avec une quantité indécente de lubrifiant dans mon rectum, en train d'écouter un mec à la voix perchée me parler de ses mensurations et de sa passion pour le sport. Quand on est gay, avoir un rapport sexuel implique souvent un mélange de toutes sortes de sécrétions – sperme, sang, mais aussi de la salive, du lubrifiant et bien sûr, de la merde. C'est dégueulasse certes, mais se taper n'importe qui, même le premier inconnu chauffé par SMS, vaut toujours mieux que de retrouver seul. Aussi, lorsque Brian Sloane a proposé de m'envoyer un modèle de son Autoblow 2, j'ai sauté sur l'occasion – j’allais recevoir une bouche synthétique qui n’essaierait jamais de tisser le moindre lien social avec moi.

Préparer son Autoblow 2 est au moins aussi laborieux que préparer son orifice à une sodomie. Avant utilisation, j'ai dû nettoyer la « gorge profonde », ou techniquement l'intérieur du gant en latex beige via une ouverture en forme de lèvres – laquelle était censé avaler par la suite mon pénis tout entier. En passant l'objet sous l'eau, j'avais l'impression d'être une petite vierge innocente en train de laver son linge à la rivière.

Sloan m'a envoyé un modèle de taille B, ou taille moyenne, mais quand j'ai vu que mon avant-bras rentrait presque entièrement dans le fourreau, je me suis demandé ce qu'il entendait par « taille moyenne ».

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Le robot était fourni avec une petite bouteille de lubrifiant. J'ai trouvé ça assez déroutant au début mais j'ai vite compris que si je ne la graissais pas un peu, cette petite merveille allait me rayer le casque autant qu'un anus vierge.

J’ai vite établi qu’il était impossible de rentrer mon phallus au repos dans le joujou, c’est pourquoi je me suis enduit de lubrifiant avant de m'astiquer gentiment devant une vidéo montrant un éphèbe en bermuda en train d'en défoncer un autre. Le truc cool avec la masturbation, c'est qu'on peut s'imaginer en train de baiser des gens qui, en vrai, ne vous rouleraient même pas une pelle.

Ayant obtenu une gaule raisonnable, j'ai branché l'engin. Je le tenais au-dessus de mon sexe, prêt à le pénétrer, lorsque j'ai réalisé que le lubrifiant coulait, de la même façon que du sang coulait de mon anus le jour où l’on m’a arraché ma virginité. L'Autoblow ressemblait décidément bien à du vrai sexe charnel. J'ai allumé l'appareil.

Soudain, j'ai eu l'impression de me faire littéralement aspirer le dard. Cette fellation robotisée m'a paru un poil trop frénétique. Ça m'en a rappelé une qu'un étudiant m'avait soumise il y a peu, un petit bourgeois bien sous tous rapports avec une barbe de trois jours qui avait une fâcheuse tendance à sortir ses dents dès qu’il en avait l’occasion ; j’ai trouvé les lèvres de l’engin bien plus douces que les siennes. Je me suis allongé et ai pu profiter de cette fellation faite de 0 et de 1. Je me suis dit : « OK, cool – je vais pouvoir jouir dans la bouche de quelqu'un sans me retrouver avec des marques sur la verge. » J’ai malheureusement été interrompu dans mes pensées par le bruit de moteur.

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J'ai d’abord voulu éteindre l'engin. Il était hors de question que mes collocs m'entendent faire l'amour à un robot. Au lieu de ça, j'ai touché à un bouton qui n’a fait qu’augmenter la cadence du truc. J'ai eu l'impression que mon mandrin était au centre d'une machinerie infernale, un peu comme si je l'avais accidentellement coincé dans un Tranformer en pleine métamorphose. Sauf que là, l'humanité n'était pas menacée de destruction par des robots ; j'étais juste redevenu un gamin de 13 ans en train de se branler comme s'il voyait pour la première fois la vidéo où Hugh Jackman danse. Finalement, j'ai fait abstraction du bruit et ai poursuivi mon effort entre ces douces lèvres synthétiques. Merde à Sarah Connor et à Skynet – quand les machines ne complotent pas pour notre erradiquer, elles sucent aussi bien que les humains.

Le truc, c’est qu’une simple pipe suffit rarement à me faire jouir. D'habitude, lorsque je retire mon membre de la bouche d'un mec, c'est pour la mettre illico dans son derrière. Ma nuit en compagnie de l'Autoblow 2 aurait été parfaite si la machine avait eu une option anale. Mais cette machine n'est que le minitel des sex toys, pas la tablette digitale. J'ai en conséquence posé le bidule et me suis fini à la main. Du fait de la présence de lubrifiant, je dois dire que je m’en suis foutu partout. Finalement, cette expérience avec l'Autoblow 2 fut aussi sketchy que si je m'étais tapé un mec – si l’on met de côté le plaisir infini de défoncer un trou de balle humain.

Je n'ai pas arrêté de me servir du sex toy pour autant. Quelques jours plus tard, j'ai réitéré l'expérience, cette fois sans porno. Mais là encore, impossible d'aller au bout : j'ai dû me retirer de l’orifice en PVC et me masturber à la main, avant de me décider à redéfoncer le sex toy juste jusqu’au moment fatidique. J'ai bien aimé cette finition, je dois dire. Mais quand j'ai enlevé le sex toy, ma bite suait un mélange de sperme et de lubrifiant. Encore pire, il a fallu que je nettoie en profondeur le sex toy, ce qui est absurde vu que je ne me lave même pas la trompe après une sodomie.

En clair, l'Autoblow 2 suce aussi bien que les vraies bouches, mais il est également beaucoup plus bruyant. On se sent également aussi seul que pendant une branlette conventionnelle, et c'est aussi crade que le sexe anal. Le futur dit des conneries : rien ne remplacera jamais une main droite.