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J’ai catfishé des centaines de mecs pour comprendre les hommes

N’importe qu’elle meuf qui vous parlera de ses fringues pendant plus de dix minutes finira par vous avouer qu’elle s’habille pour les autres filles, pas pour les types.

N’importe quelle meuf qui vous parlera de ses fringues pendant plus de dix minutes finira par vous avouer qu’elle s’habille pour les autres filles, pas pour les types. Ne pas chercher à plaire aux mecs quand on se fringue, c’est le 11e Commandement de notre Table des Lois qu’on a rapporté du Mont de la Fille. En d’autres termes : don’t try too hard or you’ll get shit. Et pourtant, beaucoup de filles croient que s’habiller pour plaire aux autres meufs rime avec abstinence : on se retrouverait en gros à devoir choisir entre mode ET célibat, ou porter des trucs qu’on déteste pour que les mecs veuillent nous fourrer.

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Je n’ai jamais été de celles qui pensent que porter des Derby à carreaux équivalait, en langage masculin, à se foutre une guirlande de Tampax autour du cou. Force est de constater que l’actualité me donne raison. Après tout, Miley Cyrus a bien remplacé ses extensions miel par une coupe de camionneuse bleachée qui l’a catapultée en haut de la Maxim Hot List 100. Et même Roselyne Bachelot est maquée.

Du coup, je me suis inscrite sur Tinder, l’équivalent hétéro de Grindr, pour voir si notre Code tenait la route.

Pour tous les hétéros ici présents qui n’ont pas encore capté qu’on est au XXIe siècle et qu’on peut utiliser nos iPhone pour pécho, Tinder est une application que les gens en manque utilisent pour trouver ce qu’ils veulent, c’est-à-dire des coups faciles. Elle permet aux utilisateurs de mettre des photos d’eux et ensuite de sélectionner les utilisateurs qu’ils veulent en se basant sur ces mêmes photos.

Comme une ado catfishant un mec de son lycée pour passer sur MTV, je me suis crée deux profils Tinder : un avec une photo où je m’étais fringuée « spécial filles » et un autre où on pouvait me voir poser comme si je voulais faire bander les mecs à 2 km à la ronde.

Pour mon look-de-fille-pour-les-filles, la meilleure façon de décrire les vêtements que j’avais choisi est « Wilma Pierrafeu passe un casting pour Desperate Housewives ». J’avais un chignon haut (une des coiffures signature de la fashionista urbaine), du rouge à lèvres foncé, une chemise bleue à pois jaunes, un collier à strass et des boucles d’oreille en forme de dent de requin dorée. Je me sentais mignonne, parfaitement à mon aise, comme toutes les meufs quand elles se fringuent pour d’autres meufs.

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J’ai approuvé les 250 premiers mecs à se présenter, et j’ai attendu pour voir qui mordrait à l’appât.

Doucement, les réactions me sont parvenues. Plusieurs hommes aimaient ma photo mais peu sont venus me parler. En 3 jours, à peu près 30 mec m’ont répondu, et tous portaient des prénoms exotiques, ce qui, pour la Blanche sophistiquée de Boston que je suis, est super flatteur.

Le peu à m’avoir parlé étaient chouettes.

Pour définir mon look-spécial-mecs, j’ai sondé des potes Facebook sur leurs préférences. Le cliché selon lequel tous les mecs aiment les talons hauts et le maquillage a été désavoué. Bien que je trouve ça rassurant, j’ai du mal à les croire : la plupart arrivent seulement à remarquer qu’une fille est maquillée quand elle atteint un seuil « pot de peinture » qui aurait fait rougir Barbara Cartland. J’ai quand même choisi de la jouer tranquille niveau look : un fond de teint doré, un débardeur simple, cheveux détachés et aucun accessoire qu’on dirait sorti de la boîte à bijoux de ma grand-mère. J’ai aussi fait ma plus belle duckface, attitude d’habitude considérée comme taboue par la communauté féminine –ça équivaut peu ou prou à se faire tatouer sur le front : « JE VEUX QUE QU’UN HOMME M’AIME. »

Dans les 12 heures qui ont suivi la mise en ligne de mon 2e profil, j’ai reçu plus de messages qu’avec mon autre photo en 3 jours. Et je ne n’exagère pas en disant que 25 % d’entre eux s’appelaient Pat.

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99 % d’entre eux étaient, par ailleurs, des crétins.

Rien de tout ça ne m’a chauffée, mais j’ai montré les messages à un ami gay qui a adoré. « Personne ne m’envoie de trucs obscènes sur Grindr ! »

Ce n’était pas que les mecs ne réagissaient pas quand j’étais habillée pour les filles. Ils étaient juste beaucoup plus réactifs quand je jouais leur jeu. Je suppose que c’est aussi simple que ça de capter l’attention d’un homme.

Mais je ne suis pas sûre que je veuille attirer l’attention de mes compères dotés d’un pénis de la sorte. On a peut-être besoin de deux applications séparées, une pour les mecs et une juste les filles, un Tinder asexuel où des femmes du monde entier pourraient approuver ou désapprouver leurs tenues mutuelles, se dire où elles ont acheté leurs chaussures et comment elles se tressent les cheveux. Ça, ça me plairait vraiment, en fait.

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