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Tony Eynon : C'est une petite île volcanique située au cœur de l'Atlantique. Si tu fais une recherche Google, tu verras que c'est un truc minuscule perdu au milieu de nulle part. Très peu de gens connaissent cet endroit. Tu ne peux pas voyager jusqu'ici avec une compagnie aérienne, et tu dois faire une demande avant de pouvoir venir. Les civils peuvent venir ici uniquement grâce à la Royal Air Force, et la seule base RAF que l'on peut utiliser est Brize Norton, dans le comté d'Oxford. Elle distribue un petit nombre de places dans chaque vol pour les civils.Il n'y a pas d'indigènes ou de population permanente sur l'île, bien que près de 880 personnes vivaient ici en 2010. 696 d'entre elles venaient de Saint Hélène et sont surnommées « Les Saints ». Ce sont des gens supers – ils picolent beaucoup. Le confort est assez rudimentaire, mais ce n'est pas le luxe que tu cherches quand tu débarques sur l'île de l'Ascension.
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Au début, c'était juste des rumeurs, puis on a vu des photos sur des forums de gros poissons. Je chassais depuis déjà 4 ans quand j'ai entendu parler de ça, mais j'étais encore un peu tendre. J'avais fait des économies pour me payer un petit bateau, mais comme j'avais rompu avec ma femme, j'ai préféré tout claquer dans le voyage.Malgré mon manque d'expérience, j'étais dans l'eau avec un harpon moins de deux heures après mon arrivée. Quatre heures après, je me suis retrouvé face à un gros requin-tigre.Wow. Qu'est ce que tu as fait ?
Je me suis barré !Ça ne t'a pas découragé ?
L'expérience a tout de suite été beaucoup plus réaliste. Ça va te paraître illogique, mais c'est ça qui m'a rendu accro.
Les espadons et les marlins sont des poissons de choix pour n'importe quelle compétition de pêche. C'est déjà un privilège de les voir – mais les chasser, c'est vraiment un cran au-dessus.Comment vous procédez ?
Il faut un gros bateau, parce qu'on s'éloigne beaucoup des côtes. On navigue sur des eaux où se trouvent des prédateurs comme les Wahoo, les thons et les espadons, mais aussi des requins marteaux, des mako et des requins des Galapagos.
Non, on fait ça à la vue et en regardant les oiseaux. Si tu vois des oiseaux tourner autour des appâts, tu peux deviner quel poisson attaque le banc.
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Il y a un mec qui a disparu, mais malheureusement, on ne sait pas ce qui lui est arrivé. Il a plongé dans l'eau et il n'est jamais remonté. Personne ne sait s'il s'est fait attraper, s'il a perdu connaissance, ou s'il s'est emmêlé dans son équipement. Alors oui, tu as peur quand tu plonges. Ça peut vraiment être terrifiant.
Nous plongeons jusqu'à sept mètres de profondeur, et il faut retenir sa respiration pendant au moins 90 secondes si on veut attraper quelque chose de décent. Une fois que tu es sous l'eau et que tu as repéré un espadon, c'est un art de le traquer. Tu ne peux pas nager pour te retrouver face à lui ; tu dois te rapprocher autant que possible, et quand il commence à montrer son flanc, tu sais qu'il est sur le point de se barrer. En zigzaguant autour de lui, tu fais bouger sa tête d'un côté à l'autre, tu le fais nager devant toi. C'est une petite danse étrange entre toi et le poisson.
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Dès que tu as atteint ta cible, c'est l'enfer, le chaos. Le meilleur endroit où tirer, c'est derrière la branchie. La branchie en elle-même est protégée, c'est donc un tir très risqué. Une fois que tu l'as atteint, le poisson devient complètement fou et tu pries pour qu'il préfère la fuite au combat.Qu'est ce qui passe s'il choisit l'option combat ?
Eh bien, tu dois te battre contre 130 livres de muscles.Ils attaquent ?
Oh oui. Quand ils se sentent menacés, ils t'attaquent. Ça m'est arrivé quelque fois. J'aidais un pote à remonter un espadon sur le bateau alors qu'il n'était pas suffisamment épuisé pour être tiré. Dès qu'il s'est retrouvé à moins de 15 mètres, il a foncé sur nous. Tu ne peux pas faire grand-chose, à part essayer de lui tirer dessus à nouveau et t'écarter de son chemin, ce qui est presque impossible compte tenu de sa vitesse.À ce moment-là, tu ne contrôles pas grand-chose – ça dépend vraiment de la manière dont le poisson plonge. C'est le bordel ! Tu portes des ceinturons et un étui pour les couteaux. Il y a tout un tas de trucs auxquels tu dois t'attacher. La ligne peut s'enrouler autour de ta jambe. Le masque bloque ton champ de vision, c'est dur de voir tout ce qui t'entoure, et avec la combinaison, tu ne sens pas la ligne sur ta peau. Tu as juste besoin d'avoir ton couteau prêt à la couper si ça commence à devenir risqué.
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Combattre le poisson implique de le maintenir à la surface et de le tirer jusqu'à qu'il soit prêt à être hissé dans le bateau. Il faut alors se calmer et attendre qu'il tire sur la ligne. Tu essayes de la raccourcir et lui, il bataille ferme pour la récupérer. À ce moment-là, un pote saute à l'eau pour s'assurer qu'il n'y a pas de requin. Le sang et les remous peuvent facilement les attirer.Quand tu tiens le poisson et que tu nages vers le bateau, tu dois le tenir par la tête. Si un requin attaque, il foncera sur toi par en-dessous et s'attaquera à la queue du poisson.Ça m'a tout l'air d'être la guerre pour le poisson.
Ça peut paraître repoussant, mais la plupart des poissons sont tués rapidement, bien plus vite que si nous les laissions suffoquer. Il n'y a pas de poisson gâché, pas comme tous les surplus que les grands paquebots capturent avec leurs filets, et qui n'ont aucune idée de ce qu'ils pêchent. En Angleterre, pour chaque poisson que tu vois en supermarché, il y en a deux de plus morts au fond d'un filet. La chasse au harpon, par son essence même, est à l'opposée de tout ça . Le harponnage est la technique de pêche la plus sélective et la plus viable qui soit sur cette planète.
On mange tout ce que l'on attrape. Je n'ai pas besoin de te décrire le goût d'un poisson pour lequel tu as risqué ta vie, mais je peux t'assurer que c'est bien meilleur que les bâtonnets de poissons de chez Tesco.Merci Tony.